D'abord quintet devenu quatuor au fil de temps au gré de changements de line-up, Raincheck est clairement le groupe qui rentre dans ma catégorie "À suivre, et de très près". Sévissant depuis 2014 dans un registre punk rock clairement influencé par la scène punk hardcore US, et déjà auteur d'un très bon premier EP (True love) en 2016, les gars poussent encore plus loin le bouchon (lyonnais) en présentant en sortie de confinement son second court format intitulé Last call. En espérant sincèrement que ça ne sera pas le dernier (EP ou appel, à toi de choisir).
Envoyés pied au plancher, sans retenue et toujours bien inspirés, les six titres (chantés/hurlés en anglais, évidemment) sentent le souffre à plein nez. Et je te conseille de faire gaffe à tes narines, car même si ça sent très bon, tu risques de prendre par la même occasion quelques bourre-pif qui pourraient bien te mettre KO pour un bon moment. Car le fun et les mélodies du punk hardcore de Raincheck trouve toute leur consistance avec la rapidité et la puissance d'exécution des compos brûlantes et délicieusement hargneuses. Et même si j'ai une préférence pour les morceaux au savoureux mélange d'émotion et de rage ("Rational choice theory", "Infused confusion"), j'avoue éprouver un plaisir non dissimulé quand les garçons lâchent les lions (pfff, facile) en mode fa(s)t and furious, comme avec le percutant "Cleaned out" ou le rapide "Foolish"). Les références à leurs aînés et héros sont évidentes lors du petit quart d'heure d'écoute de Last call, mais Raincheck fait le boulot avec conviction, détermination et aussi et surtout sans se prendre au sérieux.
Et maintenant qu'on a bien rigolé, il faudra bien songer à l'album, hein ? En attendant, et dans la plus grande tradition du DIY, je t'invite à prendre attache avec l'un des différents labels qui ont mutualisé leurs forces pour proposer ce disque à l'artwork de qualité. Bisou.
Publié dans le Mag #44