Radiosofa - Le souffle court Sons purs, voix claires, mélodies entêtantes, textes inspirés, Radiosofa signe avec Le souffle court un des meilleurs albums de pop-rock français de l'année 2010. Un disque qui pourrait également plaire aux non francophones tant il a des qualités. Avec des influences venues d'Outre-Manche et d'Outre-Atlantique (la reprise de "Fuzzy" de Grant Lee Buffalo n'est pas anodine) mais s'exprimant en français, Radiosofa prend des risques et ose à la fois une pop douce et un rock option basse qui attaque et disto classe. Mettez de côté les timbres des voix et vous penserez fatalement aux talents de Noir Désir (c'est flagrant sur "Le souffle court" et on pourrait imaginer que le groupe ajoute un petit "Ici Paris" au milieu des autres références (Hiroshima mon amour, London calling...) de l'excellent morceau "Hiroshima"). La couleur de l'album est tout de même plutôt douce et pop, quelque part entre Elista (pour l'efficacité) et Arman Méliès (pour la délicatesse et la précision), comparaison fatale du fait de la présence de Jan (Arman Méliès et ex-Enola) qui chante mais qui a également participé à l'écriture de "Voyageurs immobiles". Un invité qui marque de son empreinte cette plage mais également d'autres passages ("Comme un rêve", "10 000 brasses", "Les pylones"... pour leurs orchestrations). Son influence auprès des Radiosofa est en tout cas bien plus notable que celle de Da Silva qui participe "par hasard" à maintenir la tension sur "Les portes".
Les Normands jouent donc à la fois sur les registres de la simplicité et de la pureté mais créent aussi des compositions arrangées, orchestrées et très finement réfléchies. Ces deux aspects offrant à chaque titre une forte identité et s'amalgamant parfaitement pour donner à l'ensemble un goût particulier mais fait s'activer les papilles dès les premières écoutes. Ce deuxième album est donc une grande réussite, gageons qu'avec Le souffle court, Radiosofa trouve son public et récolte les fruits d'un long labeur.