Depuis l'avènement des machines, la musique électronique, les beatmakers, les DJs, l'indus, la techno, l'autotune, les boîtes à rythme, il y a toujours une crainte que les guitares, basses, batteries, chanteurs ne finissent au placard, supplantés par des télécommandes géantes, pilotées par des bras robotiques. Et comme dans Terminator, il faudra un John Connor pour lutter contre ces avatars digitaux à la musique composée par des IA bouffeurs d'algorithme à tendance yaourt au sirop. Il faudra un type qui se dresse sur un tas de tables de mixage, sorte sa guitare, la branche sur un petit ampli, et pourfende le ciel d'un riff assassin en hurlant à la lune. Et cette personne, ça pourrait être Quintana Dead Blues eXperience. Un homme, une guitare.
Pour cette nouvelle galette, Quintana a choisi d'étoffer un peu son discours. On l'avait connu en 2019 avec Older, un LP qui faisait la part belle au blues rock électrique. One of us gagne en épaisseur, avec une vraie partition batterie, des percussions, on y entendra même une trompette. Le son de la guitare, omniprésente, envahissante, est un peu plus rock, voire stoner, avec un gros effet big muff. Et Quintana l'accompagne en posant sa voix rock, entrainante, énergique, avec la volonté de concurrencer sa six cordes. C'est un duo d'intensité, d'envolées électriques. Et quand la guitare s'assagit, et semble ronronner lentement, tel un cœur qui bat, comme sur "Now I choose" , c'est Quintana qui part à l'octave au-dessus sur le refrain, comme une corde tirée en fin de solo. Bref, les machines ne passeront pas tant que Quintana Dead Blues eXperience sera là, à célébrer la déesse Rock'n'Roll, aidé de son sceptre guitare. In Quintana we trust.
Publié dans le Mag #53