Tu as aimé le travail de The Quill pour Born from fire ? Alors tu devrais aimer ce Earthrise car à part la pochette, il n'y pas grande différence ! Et si l'écart entre les deux albums peut sembler long (4 ans), c'est qu'il a fallu laisser du temps à Christian Carlsson de lâcher ses riffs dans son side project qu'est Cirkus Prütz, il y a mis tout son (hard) blues et c'est donc regonflé à bloc et amateur d'un son plus gras et gros qu'il est de retour. Comme pour le précédent opus (et quasi toute leur discographie qui compte déjà neuf albums !), The Quill joue sur les mélodies, les beaux solos, la voix tout en profondeur et luminosité de Magnus Ekwall et un tempo résolument rock. Le son désertique et sa chaleur font le reste, on est vite dans leur trip et qu'importe si les titres labyrinthiques s'étendent sur plus de 7 minutes ("Dwarf planet", "Evil omen" sont tous deux excellents), si leur zik est consommable immédiatement (ils ont un don pour accrocher n'importe quel quidam), elle n'est pas pour autant jetable, certes t'as deux ou trois morceaux qui font le job pour exister en "single" (comme "Hallucinate", "Keep on moving" ou "21 st century sky") mais pour le reste, il faut se laisser imprégner du tout, faut se plonger dans l'ambiance et laisser agir le riffing, les harmonies et les sonorités seventies pour en profiter un maximum. Pas la peine de fixer le timing, tu sais que l'album est terminé quand retentit l'épuré "Dead river" avec toute sa tristesse. La distorsion a disparu, tu peux reprendre une activité normale ou remonter dans leur fusée observer ce lever de Terre.
Publié dans le Mag #46