Bâti sur les cendres du mythique groupe Kyuss, inventeur d'un style musical en soi : le "stoner rock", Queens of the Stone Age s'est formé en 1996, sous l'impulsion d'un homme, Josh Homme. Frontman charismatique de la formation californienne, le chanteur est rejoint par deux anciens membres de Kyuss, Alfredo Hernandez et Nick Oliveri. En 1997, le groupe sort avec les néerlandais de Beaver, un premier EP 4 titres intitulé QOTSA / Beaver.
Les deux titres de QOTSA choqueront nombre de fans de Kyuss, puisque la musique du nouveau apparaît très différente de celle de son modèle. Complètement libérés de l'ombre quelque peu encombrante de Kyuss, Josh Homme et sa bande, peuvent désormais s'atteler à la composition d'un premier LP éponyme. Celui-ci sort en 1998 et cartonne un peu partout dans le monde, les Queens of the Stone Age entament alors une série de concerts tout autour du monde, aux côté de groupes cultes tels que Bad Religion, Rage against the Machine ou les Smashing Pumpkins.
En parallèle de son travail avec QOTSA, Josh Homme planche sur son propre projet perso baptisé The Desert Sessions. En 2000, alors que Alfredo Hernandez a quitté QOTSA, c'est Gene Trautman et le claviériste Dave Catching qui rejoignent le groupe. Désormais 4, les Queens of the Stone Age travaillent sur un nouvel album intitulé Rated R. L'année suivante, Dave Grohl (ex-batteur de Nirvana et frontman des Foo Fighters) rejoint le groupe alors en train de composer son 3ème album. L'ancien chanteur des Screaming Trees, Mark Lanegan, et le guitariste-claviériste de A Perfect Circle, Troy Van Leeuwen, apporteront également leur contribution au hit planétaire que sera Songs for the deaf.
Malgré le succès ou peut-être à cause du succès justement, Josh Homme, fatigué des excès de Nick Oliveri (il a notamment été arrêté en 2001, pour avoir joué nu sur scène) se sépare de son bassiste, mais continue d'écrire les compo du prochain album du Queens of the Stone Age. Lullabies to Paralyze, cinquième opus du groupe sort au printemps 2005.
Infos sur Queens Of The Stone Age
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Liens pour Queens Of The Stone Age
- qotsa.com: site officiel (382 hits)
- queensofthestoneage: MySpace (376 hits)
- rekordsrekords.com: site du label (412 hits)
Photos de Queens Of The Stone Age
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Queens of the stone age (Mars 2008)
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Concert des Queens of the stone age le 3 Mars à la Trocardière (NANTES - 44)...
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Queens of the Stone Age aux Eurocks (2005)
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Queens of the Stone Age aux Eurocks (2005)....
Queens Of The Stone Age discographie sélective
compil :
Anti-Covid covers
...
lp :
Villains
...
lp :
... Like clockwork
...
lp :
Queens of the Stone Age [Réédition]
...
lp :
Rated R (Deluxe)
...
lp :
Era vulgaris
- 1 commentaire
...
live :
Over the years and through the woods
...
lp :
Lullabies to Paralyze
...
ep :
Complications
...
lp :
Songs for the deaf
...
lp :
Rated R
...
Queens Of The Stone Age dans le magazine
Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
Queens Of The Stone Age sur les forums
Forum :
Le topic du collectionneur maniaco-compulsif
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comment rangez-vous votre collection de CD ?
par ordre alphabétique (classique)
par styles et genres (très arbitraire mais rigolo)...
Liens Internet
- Les acteurs de l'ombre : webzine éclectique sur le métal
- label-athome.com : site du label
- Desert-rock.com : webzine stoner
Rock > Queens Of The Stone Age
Biographie > QOTSA
Review Concert : Queens Of The Stone Age, QOTS A Nantes (mars 2008)
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > In times new roman...
Après plus deux décennies d'activités et une tripotée d'albums entrés dans la légende (ai-je besoin de les énumérer ?), Queens of the Stone Age est rentré dans la sacro-sainte catégorie des groupes dont on aime à dire que "c'était mieux avant", ou bien "seuls les trois premiers disques valent le coup". Signe d'une longévité imposante et d'un statut de formation musicale plus que respectable (on a le droit de dire culte, non ?), le groupe/projet/lu(lla)bie de Josh Homme au line up désormais stabilisé depuis une dizaine d'années ne rend personne indifférent. Preuve en est l'excitation suscitée par chaque nouvelle sortie d'album, In times new roman... n'échappant pas à la règle.
Le contenu du disque sera-t-il aussi noir et sublime que son artwork ? Comme pour prendre le contrepied aux sonorités pop de son prédécesseur Villains, l'ouverture des hostilités se veut déstructurée, riche en sonorités inquiétantes et une montée en puissance ("Obscenery") annonçant LE tube aux accents punk ("Paper machete"). Le quintet américain a plus d'un tour dans son sac pour faire quitter l'auditeur de sa zone de confort. Je défie quiconque pourra m'avouer ne pas avoir été décontenancé par les renversantes vingt premières secondes de "Time & place". Le groupe s'en amuse et repousse une nouvelle fois les limites du sublime en empilant comme à l'accoutumée, des couches et des couches d'instruments et créant ainsi, comme par magie, une symbiose admirable entre sonorités dérangeantes et mélodies vocales envoutante.
Sans jamais renier ses grands principes (les rythmes lourds et lents sont de mise avec "Made to parade" ; les riffs psychédéliques de "Carnavoyeur"), Queens of the Stone Age continue d'expérimenter et de bricoler des chansons toutes aussi passionnantes ("What the peephole say", "Emotion sickness") que perturbantes ("Sicily"). Et que dire de cette pièce de bravoure de plus de 9 minutes clôturant le disque ("Straight jacket fitting") ? Rien, à part qu'il faut aller l'écouter et se laisser happer en général par les fantômes planant au-dessus de ce disque. QOTSA est toujours en vie. Sa soif de surprendre est intacte, et Josh Homme, en crooner des temps modernes, est au sommet de son Art.
Publié dans le Mag #58
Chronique Livre : Queens Of The Stone Age, Visions de Mark Lanegan
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > ... Like clockwork
Avec son casting proprement ahurissant, pour mémoire le studio d'enregistrement a vu défiler rien moins que Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters, Probot, Them Crooked Vultures...), Trent Reznor (NIN, How to Destroy Angels), Alex Turner (Arctic Monkeys), Jack Shears (Scissors Sisters), Mark Lanegan (Screaming Trees, The Gutter Twins, Soulsavers), Nick Oliveri (ex-Kyuss, ex-QOTSA, Mondo Generator...) ou encore James Lavelle (UNKLE), le revenant Joey Castillo (déjà dans QOTSA pendant quelques années), Jon Theodore (ex-The Mars Volta, One Day As A Lion), son désormais remplaçant chez les Reines et même son altesse Sir Elton John, ... Like clockwork et son all-star game du rock réuni sur un seul disque, ne pouvait que faire sauter la banque.
Et c'est fatalement le cas. Avec un "Keep your eyes peeled" inaugural et lancinant qui joue la carte d'un rock ténébreux, obsédant d'abord, puis un "I sat by the ocean" à la coolitude absolue ensuite, histoire de mettre tout le monde d'accord après deux petits tubes. On l'a compris : les Queens of the Stone Age sont de retour au sommet après un Era vulgaris qui aura quelque peu divisé (et ne restera certainement pas comme le monument de la discographie des Reines). Là, les gaziers ont mis les choses à plat et ciselé leurs compos comme rarement. La preuve avec l'élégant mais racé "The vampyr of time and memory", une ballade au sex-appeal enivrant, qui rompt avec le côté rock pur et dur des débuts de l'album, ou "If I had a tail" et son feeling étourdissant malgré un manque de prise de risques regrettable. Pour autant le groupe est d'une telle facilité, en termes de songwriting, qu'il peut tout se permettre.
Que ce soit avec ce très radiophonique "My God is the sun" ou le plus personnel (et accessoirement réussi) "Kalopsia", ... Like clockwork met à profit sa pléiade de guests et l'inventivité retrouvée de ses auteurs (ou peut-être est-ce dans le sens inverse...) pour distiller un rock kaléidoscopique où les participations extérieures se font discrètement omniprésentes et le génie créatif de Josh Homme et sa bande se révèle régulièrement ravageur. Entre effluves électriques, velléités pop (l'excellentissime "Fairweather friends") et groove terminal (la tuerie "Smooth sailing"), les QOTSA en donnent pour son argent à l'auditeur et même en peu plus avec le potentiellement tubesque "I appear missing". Ce avant une conclusion toute en douceur feutrée, témoignant de la capacité du groupe à délivrer un somptueux cocktail de prestige, de rock funky et de riffing diabolique assaisonné d'une furieuse dose de cool et de mélodies dévastatrices.
Un vrai disque de patrons.
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Queens of the Stone Age [Réédition]
Alors celui-là, on ne pourra pas dire qu'il n'était pas attendu. Pendant près de deux ans, cette fameuse réédition du Chinese Democracy, pardon premier album éponyme des Reines a été évoquée/annoncée/retardée/repoussée/presque annulée, pour finalement voir le jour eu Europe par le biais d'une association réunissant Rekords Rekords, le label de Josh Homme himself et Domino Records, un deal portant d'ailleurs sur plusieurs productions, on en reparlera une autre fois. Une re-sortie qui a failli maintes et maintes fois ne pas se faire, la faute à des désaccords d'origines financières et artistiques apparemment, le continent nord-Américain devant encore patienter un peu. La sortie a encore été repoussée de quelques jours au moment où ces quelques lignes sortent du clavier. Mais le vieux continent l'a eue enfin cette version remasterisée du premier album des QOTSA.
Et, malgré un artwork qui n'a, malheureusement pas été changé (contrairement à celui de la version Deluxe de Rated R), lorsque débutent les premières mesures de "Regular John", on a déjà envie de pousser les enceintes à fond de cale et d'en faire joyeusement profiter le voisinage. Les guitares frétillent, les basses vrombissent et les amplis bourdonnent, premier titre et première bombe, les Queens of the Stone Age avaient déjà tout compris (normal, les 3/4 du line-up sortent de Kyuss). "Avon" envoie les watts et fait remarquer que le travail sur le son de cette réédition a été plutôt soigné, là clairement, ça cogne pas mal et si ça ne se remarque pas énormément sur la ballade "If only", lorsque déboulent "Walkin on the sidewalks" ou "The bronze", ça fait tout de suite une jolie différence. Les morceaux respirent l'évasion vers les immensités arides des déserts américains, le groove se fait de plus en plus torride et le quartet aligne les hits avec une sacrée régularité.
Six titres et on déjà la tête dans le Grand Canyon, l'esprit enfumé par quelques substances psychotropes, moment choisi par l'album pour basculer dans le (presque) génie stoner pur et dur avec le très culte "How to handle a rope" ou le fatal "Mexicola". Les futurs patrons de la catégorie s'affirment. Malgré tout, des titres comme "Hispanic impressions" ou "You can't quit me baby" laisse entendre que la griffe du groupe n'est pas encore parfaitement affinée. Cela dit, un QOTSA même encore un peu balbutiant est de toutes les façons très loin au-dessus de la masse et rien que pour ça, on déguste... et profite. Surtout sur le très électrique et volubile "These aren't the droids You're looking for" ou l'élégant "Give the mule what he wants", deux morceaux où les fils du désert se font les apôtres d'un son atypique, d'un feeling inimitable qui fera leur succès, mérité. Et sur un "Spiders and vinegaroons" habité ou le lancinant "I was a teenage hand model", on tient la preuve qu'au-delà des simples titres de chansons régulièrement savoureux (la suite le confirmera), ce groupe avait déjà tout pour faire sauter la banque. Alors non, cet éponyme ne vaudra jamais Rated R et n'atteindra encore moins un jour la classe intemporelle de Songs for the deaf mais pour un premier album, c'était déjà un sacré coup de maître.
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Rated R (Deluxe)
Il y a des rééditions qui n'ont pour d'autres buts que de remplir un peu plus le compte en banque d'un label/major/groupe, d'autres qui permettent d'exhumer un album (ou plusieurs) tombé injustement (ou pas) dans l'oubli ; et celles qui permettent de donner une nouvelle version du matériau audio avec un son relifté. Et puis il y a une réédition des Queens of the Stone Age. En l'occurrence ici Rated R, album phare pour toute une génération d'inconditionnels du rock avec un grand... R. L'intérêt ? Le plaisir. Pur, simple et électrisant, celui de tenir entre ses mains une édition 2CD Deluxe très classe, insérée dans un digipack agrémenté d'un nouveau visuel et d'une petite dose de bonus bienvenus. (Quasiment) indispensable donc.
Surtout que l'intérêt premier de Rated R Deluxe est de permettre de reposer une oreille sur les onze titres de l'album et se rendre compte combien, même après plusieurs années, les QOTSA ont un peu accouché de l'un des dix albums rock ultimes de la dernière décennie. La raison : onze titres, onze torpilles soniques au feeling dément, au groove épidermique et au riffing incendiaire, entre stoner brut, rock bluesy, groove sensuel qui, de "Feel good hit of the summer" à "I think I lost my headache" en passant par "Monsters in the parasol" ou "Lightning song" font passer l'auditeur par tout les états. Du gros son sous psychotropes, des cargaisons de riffs qui s'empilent pour produire un cocktail hautement addictif de rock aux éclats métalliques et de stoner aux relents pop subversives, "The lost art of keeping a secret" ou "Tension head" en sont les meilleurs exemples, ce Rated R dans sa version originelle est un chef-d'oeuvre absolu. Imparable.
Un CD c'est bien, mais deux, c'est quand même mieux (oui, aujourd'hui on fait dans la formule toute faite), surtout quand il s'agit des Reines de l'Âge de pierre et là, Interscope a quand même gâté le client en livrant une pleine bordée de bonus, B-sides, raretés et autres poignées de titres live. Que ce soit avec "Ode to Clarissa" ou l'explosif "Born to Hula" (figurant à l'origine sur le split w/ Kyuss), le vénéneux "You're so vague" ou les covers de Romeo Void ("Never say never") et des Kinks ("Who'll be the next in line"), on en prend plein les membranes et on redemanderait presque, en attendant la prochaine livraison studio des QOTSA, quand bien même, les choses ne sont plus vraiment pareilles depuis Songs for the deaf et Lullabies to Paralyze. Alors comme pour susciter un peu plus de nostalgie, le groupe nous sert sur un plateau une petite dizaine de titres captés à Reading en 2000. Et là, mention spéciale quand même au tube "Feel good hit of the summer", à l'intense "Regular John" et à la bombe "Millionaire". Comme l'ultime preuve de la classe incomparable d'un groupe pas comme les autres. Let's rock'n'roll baby...
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Era Vulgaris
Le voilà donc ce très attendu successeur de Lullabies to Paralyze, signé Josh Homme et toute une famille de musiciens qui gravitent autour de lui et que l'on retrouve variablement sur les albums des Queens of the Stone Age ou sur leur projet parallèle : les Desert sessions, voire ponctuellement du côté des Eagles of Death Metal. Soyons clairs, il sera sans doute bien difficile aux QOTSA de faire mieux que Rated R et Songs for the deaf. Mais après un Lullabies to Paralyze qui a tendance à se bonifier avec le temps, voilà qu'Era vulgaris débarque dans les bacs précédée d'une aura consécutives aux annonces d'un casting grand luxe. C'est ainsi que l'on retrouve autours de l'inénarrable Josh Homme, un gang de mercenaires composé de Troy Van Leeuwen, Michael Schuman, Dean Fertita et Joey Castillo, mais également la traditionnelle paire composée par Chris Goss (Kyuss, Masters of Reality, Goon Moon) et Mark Lanegan (Screaming Trees, Soulsavers), mais également pour cette occasion Julian Casablancas (The Strokes) et Trent Reznor (NIN), ce-dernier ayant participé au morceau éponyme de l'album... mais qui n'y figure pourtant pas ([NDLR : le morceau a finalement été retiré car il n'était selon Homme trop différent du reste de l'album). En clair, un cast cinq étoiles pour un album qui allait forcément valoir le détour.
Après un Lullabies to Paralyze à l'efficacité démente et un Death by sexy (des EoDM) à la folie contaminatrice, on a droit à un disque qui change son fusil d'épaule ; les premiers titres de cet Era vulgaris lorgnant bien volontiers du côté des expérimentations incantatoires des Desert sessions avec une prod bien moins ronde que d'ordinaire. Plus rèche, rugueuse, presque lo-fi..., elle donne à cette nouvelle livraison des reines de l'âge de pierre un côté "roots" bienvenu. Et dès les premières secondes de "Turning on the screw", les QOTSA nous envoient droit dans les écoutilles une première salve de ce riffing inimitable cher au groupe, le tout sur un rythme nonchalant, un psychédélisme "Crimsonien" et une mélodie plutôt facile mais toujours efficace. Josh Homme et son gang enchaîne en faisant parler la puissance sur un "Sick sick sick" complètement "rock in your face", brut de décoffrage, ultra-saturé et ravageur, avec en guise de petit plus qui fait la différence, un Julian Casablancas échappé de The Strokes le temps d'une furtive apparition. Un single pas forcément évident mais qui se fait l'écho d'une volonté de la part du groupe de ne pas céder face à la pression des majors et de la médiocrité crasse. Plus classiques dans leurs formes et dans l'esprit des tubes de Lullabies to Paralyze, des titres tels que "I'm designer" ou "Into the hollow" montrent un groupe désireux de balader son groove "desert rock" le temps d'un album aux instrumentations plus prog' et aux reliefs plus bluesy que ses prédécesseurs. C'est avec cet esprit guerillero et une coolitude phénoménale, que les QOTSA balancent sur la platine un "Make it wit chu" hypnotisant et inspiré, issu des Desert sessions ; ou un "Misfit love" lancinant, crasseux et écrasant sous un soleil de plomb typiquement stoner rock.
Era vulgaris est un album brut de décoffrage, un disque où l'on ressent complètement l'apport évident d'un Chris Goss, éminent spécialiste du rock "stone" qui est, comme d'habitude, venu aider Josh Homme et ses potes à sculpter quelques pierres blues psyché rock du plus bel effet. Autre single, plus évident cette fois, "3's & 7's" est le théâtre d'une furieuse leçon de rock rugueux et devastateur, couillu et salvateur, dans la plus pure tradition des reines de l'âge de pierre... Techniquement béton, inspiré, inventif et mêlant morceaux savamment taillés misant sur une efficacité sauvage et des velléités plus expérimentales, les Queens of the Stone Age livrent avec ce nouvel opus un disque plus difficile d'accès qu'un Songs for the deaf par exemple, mais dans le même temps exceptionnellement varié et à la créativité étonnante ("Suture up your future", "Run pig run"). Petit bémol toutefois, l'absence du titre éponyme sur la version simple (il figure notamment sur les version UK et japonaises) et qui aurait pourtant largement sa place sur le tracklisting d'Era vulgaris. Mais en l'état, cet album racé et tranchant, paradoxalement décevant à la première écoute et exaltant dès la troisième, ne poura que combler les amateurs de rock pur et dur...
Queens Of The Stone Age / Chronique DVD > Over the years and through the woods
En toute honnêteté, les DVD's musicaux, c'est une fausse bonne idée. Ou plutôt une bonne idée, excellente même, mais détournée au profit du... profit justement. Maintenant, n'importe quel groupe sort un pseudo DVD live après le demi-succès d'estime et commercial de son premier effort studio... Du coup, cela nous permet d'avoir entre les mains quelques beaux objets collectors au packaging soignés et aux contenus qui tiennent la route (au hasard, les DVD de NIN, Isis, Sleeppers) ou d'authentiques coquilles vides (KoRn), ou les DVD Roadrage pour ne pas les citer) qui n'ont d'autre objectif qui de garnir un peu plus les actionnaires des majors entre deux albums studio... Il faut bien que les fonds de pension aient leur retour sur investissement après tout, ce n'est pas comme s'il s'agissait de "culture"...
Mais quand les Queens of the Stone Age succombent à leur tour à la mode, eu égard à leur passif discographique, on peut tout de même se pencher sur ledit objet avec attention. Et à raison... Car pour ce Over the years and through the woods au titre à rallonge (merci le copier-coller...), les QOTSA et ne nous leurrons pas, leur label Interscope, nous ont plutôt gâtés en nous offrons un CD/ DVD plutôt bien rempli. Premier acte, le live, ou plutôt les lives, enregistrés au Koko et à la Brixton Academy de Londres, le tout pour près de 3 heures d'images. Et là, autant dire que la machine de guerre des Reines de l'âge de pierre se révèlent plus que jamais taillée pour le live, ce malgré les absences préjudiciables de Nick Oliveri (pour les raisons que l'on connaît... cf : la bio) et Mark Lanegan (qui est finalement une sorte de membre plus ou moins permanent qui vient ou non selon ses humeurs...).
On se prend donc une belle claque dans les écoutilles avec toute une vague de tubes issus des différents albums du groupe et parmi lesquels, "Go with the flow", "Monsters in the parasol" et Song for the dead" en mettent dans les tympans... Le son est de très honnête facture, Josh Homme, statique mais charismatique assure le show et le groupe démontre, comme si cela était encore nécessaire, qu'il dispose de l'une des plus efficaces forces de frappe de la scène rock actuelle. Et comme on est chanceux, on y a droit dans son salon mais aussi dans sa voiture puisque le DVD est accompagné d'un CD compilant 14 titres live aussi sulfureux que réjouissants. L'autre morceau de choix de ce Over the years and through the woods, c'est à n'en pas douter la large place laissée à des bonus qui en sont de vrais, contrairement à ce que l'on peut voir dans pas mal de DVD's. Ici, c'est avec une série de morceaux excellemment bien choisis que l'on passe en revue toute la carrière du groupe, depuis ses débuts avec les caniculaires "The bronze" et "Mexicola" (issus de l'album éponyme) enregistrés en petit comité, soleil de plomb oblige. On a ensuite droit à un "Autopilot" plus psyché-rock, puis à la période dorée du groupe, celle avec Nick Oliveri et Dave Grohl derrière les fûts pour un "... I feel like a millionaire" au groove monstrueux et un "A song for the dead" d'anthologie. Dernier acte, on passe à la période la plus récente du groupe, celle de Lullabies to Paralyze avec deux "Burn the Witch" et "Precious & grace" plutôt bien gaulés. Le tout pour le modique somme... d'une poignée d'euros et un objet gargantuesque qui en offre largement pour appétit démesuré...
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Lullabies to paralyze
Lullabies to Paralyze, où l'album qui a la quasi insurmontable tâche de passer derrière Rated R ou Songs for the deaf. Queens of the Stone Age revient en cette année 2005 avec un nouvel album... et un nouveau line-up. Exit Nick Oliveri et ses délires scéniques, exit Dave Grohl repartit jouer avec les Foo Fighters, bienvenue à Joey Castillo (ex-Danzig) derrière les fûts et au bassiste Troy Van Leeuwen (déjà crédité sur l'album précédent).
Désormais trois, les QOTSA, ont également assuré les participations de Chris Goss (producteur des albums de Kyuss), Shirley Manson (chanteuse de Garbage), Brody Dale (Distillers) et de Mark Lanegan (déjà présent sur Songs for the deaf).
C'est d'ailleurs celui-ci qui ouvre ce nouvel opus du groupe avec. une berceuse intitulée "This lullaby". Mark Lanegan, accompagné d'une guitare se lance dans un exercice de style assez curieux, mais au final franchement dispensable, une fois passé l'effet de surprise. Second titre de Lullabies to Paralyze, "Medication" débute et l'on retrouve avec plaisir le style inimitable de Queens of the Stone Age. Rythmique endiablée, riffs efficaces, Josh Homme très en forme, tout y est, les californiens sont de retour et ce "Medication" est un bon présage pour ce qui va suivre.
La suite justement, c'est des titres tels que "Everybody knows that", "Tangled up in plaid" ou "Burn the witch", des morceaux efficaces, parfaitement maîtrisés, sympathiques à défaut d'être véritablement transcendants. On ne s'ennuie pas, mais à côté des "No one knows" ou "A Song for the dead" de l'album précédent, ces nouveaux morceaux ne soutiennent pas la comparaison avec leurs illustres prédécesseurs et nous laisse un peu sur notre faim.
Sauf que le trio a encore quelques cartes dans sa manche et notamment "In my head" et "Little sister", deux titres mélodiques à souhaits, catchy et terriblement efficaces, du Queens of the Stone Age pur et dur. Le groupe se lâche et rend "I never came" puis "Someone's in the wolf", pièce centrale de l'album qui illustre parfaitement l'évolution d'un groupe qui cherche à varier les plaisirs entre ses velléités d'expérimentations (le fiévreux "Skin on skin"), les morceaux de stoner rock purs ("Broken box") et les envolées pop/ rock (le sensuel et sublime "Long slow goodbye").
Au final, après un début un peu poussif, Lullabies to Paralyze se révèle être un album très agréable à écouter, bien différent de ce qu'à pu nous offrir jusque-là Queens of the Stone Age, le groupe y abandonnant par moments le stoner-rock "traditionnel" qui a fait son succès pour s'ouvrir vers de nouveaux horizons plein de promesses. A suivre sans aucun doute.
Queens Of The Stone Age / Chronique EP > Complications
Afin de faire patienter les hordes de fans impatients de découvrir le nouvel opus des Queens of the Stone Age, et dans le même temps, de remplir un peu plus son compte en banque, le label Interscope Records, sort en 2004 un EP de reprises et raretés, ce que l'on appelle communément des B-sides (ou faces-B).
De quoi contenter les fans hardcores des rats du désert emmenés par Josh Homme, l'intérêt de cet EP variant donc que l'on soit un inconditionnel du groupe, ou juste un auditeur amateur de rock et vaguement familier de l'univers des QOTSA.
Une fois passées les deux reprises, celle très convenue des Kinks ("Who'll be the next in line") et celle des Cramps ("Most exalted potentate of love"), qui n'apporteront pas grand-chose de neuf à l'oeuvre des maîtres du stoner rock, on entre dans le vif du sujet avec le remix de "No One Knows" (tube absolu de Songs for the deaf) par les anglais de UNKLE. Un remix plutôt réussi, là où le genre est souvent, et pas forcément à tort, décrié.
"Wake up screaming", une nouvelle reprise, celle-là des Subhumans réveille les tympans. Après trois minutes sur un tempo lent, cette cover part dans tous les sens, contaminée par la folie et les hurlements d'un Nick Oliveri, comme souvent, déchaîné..
Mais la raison d'être de ce Complication, c'est avant tout "The Bronze" et encore plus l'énorme "Born to Hola", deux titres présents sur les premières collaborations du groupe et à peu près introuvables aujourd'hui, à moins de tomber sur la perle rare. "The Bronze" était sur le split CD enregistré avec les néerlandais de Beaver en 1997 ; et ce morceau témoigne déjà de la qualité intrinsèque des Queens of the Stone Age pour composer des mélodies imparables et des riffs éternels.
Quant à "Born to Hola", titre présent sur le premier enregistrement de QOTSA (à l'époque baptisé Gamma Ray), il a été réengistré pour l'occasion. Entre les solos de gratte d'une rare efficacité et les rythmiques carrées de la batterie, les quatre dieux du stoner rendent un morceau d'anthologie qui aurait largement sa place parmi les tous meilleurs titres du groupe.
Entre reprises plus ou moins inspirées, remix sympathique et deux quasi-inédits qui valent le détour, Complication s'adresse avant tout aux collectionneurs et aux amateurs purs et durs de stoner et donc de Queens of the Stone Age. Les autres pourront néanmoins y jeter une oreille, un groupe tel que celui-ci étant tellement rare.
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Songs for the deaf
Rated R vous a mis une claque lors de sa sortie, tendez l'autre joue. L'arrivée d'un certain Dave Grohl (Foo Fighters, mythique batteur de Nirvana) à la batterie a mis un coup de fouet au groupe et Queens of the Stone Age atteint les sommets avec ce Songs for the deaf.
Conçu pour exploser les charts et la concurrence avec, Songs for the deaf s'ouvre sur l'excellent et énervé "Millionnaire", titre que l'on retrouvera sur la BO du film XXX. Dès le premier titre, QOTSA impressionne, le son est d'une qualité phénoménale, l'efficacité toujours présente, l'album est lancé sur les chapeaux de roue. D'autant que le groupe enchaîne avec "No one knows", tube absolu, au final complètement décalé, preuve qu'encore une fois, le groupe prend un recul évident avec sa musique. Les Queens of the Stone Age peut-il encore faire mieux que ces deux premiers titres ? On se permet d'en douter, mais "First I giveth" puis l'énorme "A song for the dead" nous ramènent à la raison en nous prouvant le contraire. QOTSA laisse l'auditeur sans voix. A ce titre, "A Song for the Dead" est un monument. Rythmiques diaboliques, breaks de folie, voix éraillée, tout y passe, Josh Homme et ses compères se lâchent et font de ce morceau, une véritable perle stoner/ rock. Force est de constater que QOTSA a su se renouveler et, avec ce nouvel opus, dépasse allégrement le niveau de Rated R, qui était déjà un très bon album.
Et ce n'est pas fini, la puissance mélodique de "The Sky is falling" et de "Do It again" nous met à genoux, les Queens of the Stone Age ne nous laissent aucun répit. Que ce soit avec le désenchanté "Hang on", le très pop et énergique "Gow with the flow" ou le psychédélique "Gonna leave you", les californiens ne se reposent jamais sur leurs acquis, sont plus en forme que jamais et insufflent une petite dose de folie absurde dans le final de certains titres. On croit avoir tout vu, "A Songs for the deaf" nous arrive dans les oreilles. Et là, c'est la claque. Pierre angulaire de cet album aux côtés des "No one knows" et autres "Millionnaire", "A Songs for the deaf" est la synthèse parfaite du talent de QOTSA. Remarquablement maîtrisé, tantôt calme, tantôt légèrement plus rageur, Josh Homme, Nick Oliveri, Dave Grohl et Mark Lanegan nous offre le hit ultime. Un titre qui aurait pu, et peut-être même dû conclure cet album quasi parfait, où seuls déçoivent quelque peu "Six Shooter" et les deux derniers morceaux de l'album. Queens of the Stone Age, c'est un son particulier, des structures simples mais terriblement efficaces, des solos mémorables et surtout une énergie démentielle. Songs for the deaf est l'album d'une consécration, celle d'un groupe définitivement hors normes. Respect.
Queens Of The Stone Age / Chronique LP > Rated R
Queens of the Stone Age avait définitivement marqué les esprits en 1998 avec son premier effort et des titres tels que "Mexicola", "If only ou you can't quit me baby", Kyuss définitivement enterré, le groupe pouvait s'atteler à son (premier) chef-d'oeuvre. Baptisé Rated R (pour Rated Restricted), ce nouvel album sort en 2000, le mélange de rock / pop / grunge, expérimental / jazz cartonne un peu partout dans le monde et devient rapidement le maître étalon du genre pour tout groupe cherchant à passer derrière les Queens of the Stone Age.
Brut de décoffrage, ce Rated R est comme un uppercut qui nous arrive droit dans le visage, QOTSA se lâche et ose tout. Quel autre groupe que la formation de Josh Homme se serait permit de balancer tout un tas de noms désignant des substances hautement illicites dès le premier titre de son album "Feel good hit of the Summer"? Josh Homme et sa bande ne se refusent rien, assument totalement leurs méfaits et le font avec un certain sens de la dérision (l'excellent "The lost art of keeping a secret" ou le déjanté "Monsters in the parasol").
Mais Queens of the Stone Age, c'est également un talent incroyable pour composer des mélodies entêtantes, des riffs accrocheurs et des rythmiques enlevées, une vraie machine à tubes comme le prouvent des titres comme "Auto-pilot", "Leg of lambs" ou "Tension head". Avec l'excellente "Better living through chemistry", ballade rock planante, ou "I think I lost my headache" et son final à la John Zorn qui part un peu dans tous les sens, les californiens varient les morceaux avec un talent rare.
Certes, certains titres sortent du lot quand d'autres restent un peu plus anecdotiques (l'instrumental "Lightning song" ou le relativement lisse "In the fade") mais ne boudons pas notre plaisir, avec Rated R, QOTSA frappe fort, très fort. Josh Homme, Nick Oliveri et consort nous mettent un grand coup sur la tête et nous emmènent 46 minutes durant dans un voyage de 12 titres à travers un album de haute volée, surprenant, innovant et jouissif. Du rock pur et dur.