Queens of the Stone Age - ... Like clockwork Avec son casting proprement ahurissant, pour mémoire le studio d'enregistrement a vu défiler rien moins que Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters, Probot, Them Crooked Vultures...), Trent Reznor (NIN, How to Destroy Angels), Alex Turner (Arctic Monkeys), Jack Shears (Scissors Sisters), Mark Lanegan (Screaming Trees, The Gutter Twins, Soulsavers), Nick Oliveri (ex-Kyuss, ex-QOTSA, Mondo Generator...) ou encore James Lavelle (UNKLE), le revenant Joey Castillo (déjà dans QOTSA pendant quelques années), Jon Theodore (ex-The Mars Volta, One Day As A Lion), son désormais remplaçant chez les Reines et même son altesse Sir Elton John, ... Like clockwork et son all-star game du rock réuni sur un seul disque, ne pouvait que faire sauter la banque.

Et c'est fatalement le cas. Avec un "Keep your eyes peeled" inaugural et lancinant qui joue la carte d'un rock ténébreux, obsédant d'abord, puis un "I sat by the ocean" à la coolitude absolue ensuite, histoire de mettre tout le monde d'accord après deux petits tubes. On l'a compris : les Queens of the Stone Age sont de retour au sommet après un Era vulgaris qui aura quelque peu divisé (et ne restera certainement pas comme le monument de la discographie des Reines). Là, les gaziers ont mis les choses à plat et ciselé leurs compos comme rarement. La preuve avec l'élégant mais racé "The vampyr of time and memory", une ballade au sex-appeal enivrant, qui rompt avec le côté rock pur et dur des débuts de l'album, ou "If I had a tail" et son feeling étourdissant malgré un manque de prise de risques regrettable. Pour autant le groupe est d'une telle facilité, en termes de songwriting, qu'il peut tout se permettre.

Que ce soit avec ce très radiophonique "My God is the sun" ou le plus personnel (et accessoirement réussi) "Kalopsia", ... Like clockwork met à profit sa pléiade de guests et l'inventivité retrouvée de ses auteurs (ou peut-être est-ce dans le sens inverse...) pour distiller un rock kaléidoscopique où les participations extérieures se font discrètement omniprésentes et le génie créatif de Josh Homme et sa bande se révèle régulièrement ravageur. Entre effluves électriques, velléités pop (l'excellentissime "Fairweather friends") et groove terminal (la tuerie "Smooth sailing"), les QOTSA en donnent pour son argent à l'auditeur et même en peu plus avec le potentiellement tubesque "I appear missing". Ce avant une conclusion toute en douceur feutrée, témoignant de la capacité du groupe à délivrer un somptueux cocktail de prestige, de rock funky et de riffing diabolique assaisonné d'une furieuse dose de cool et de mélodies dévastatrices.

Un vrai disque de patrons.