Queens of the Stone Age - S/t [Réédition] Alors celui-là, on ne pourra pas dire qu'il n'était pas attendu. Pendant près de deux ans, cette fameuse réédition du Chinese Democracy, pardon premier album éponyme des Reines a été évoquée/annoncée/retardée/repoussée/presque annulée, pour finalement voir le jour eu Europe par le biais d'une association réunissant Rekords Rekords, le label de Josh Homme himself et Domino Records, un deal portant d'ailleurs sur plusieurs productions, on en reparlera une autre fois. Une re-sortie qui a failli maintes et maintes fois ne pas se faire, la faute à des désaccords d'origines financières et artistiques apparemment, le continent nord-Américain devant encore patienter un peu. La sortie a encore été repoussée de quelques jours au moment où ces quelques lignes sortent du clavier. Mais le vieux continent l'a eue enfin cette version remasterisée du premier album des QOTSA.

Et, malgré un artwork qui n'a, malheureusement pas été changé (contrairement à celui de la version Deluxe de Rated R), lorsque débutent les premières mesures de "Regular John", on a déjà envie de pousser les enceintes à fond de cale et d'en faire joyeusement profiter le voisinage. Les guitares frétillent, les basses vrombissent et les amplis bourdonnent, premier titre et première bombe, les Queens of the Stone Age avaient déjà tout compris (normal, les 3/4 du line-up sortent de Kyuss). "Avon" envoie les watts et fait remarquer que le travail sur le son de cette réédition a été plutôt soigné, là clairement, ça cogne pas mal et si ça ne se remarque pas énormément sur la ballade "If only", lorsque déboulent "Walkin on the sidewalks" ou "The bronze", ça fait tout de suite une jolie différence. Les morceaux respirent l'évasion vers les immensités arides des déserts américains, le groove se fait de plus en plus torride et le quartet aligne les hits avec une sacrée régularité.

Six titres et on déjà la tête dans le Grand Canyon, l'esprit enfumé par quelques substances psychotropes, moment choisi par l'album pour basculer dans le (presque) génie stoner pur et dur avec le très culte "How to handle a rope" ou le fatal "Mexicola". Les futurs patrons de la catégorie s'affirment. Malgré tout, des titres comme "Hispanic impressions" ou "You can't quit me baby" laisse entendre que la griffe du groupe n'est pas encore parfaitement affinée. Cela dit, un QOTSA même encore un peu balbutiant est de toutes les façons très loin au-dessus de la masse et rien que pour ça, on déguste... et profite. Surtout sur le très électrique et volubile "These aren't the droids You're looking for" ou l'élégant "Give the mule what he wants", deux morceaux où les fils du désert se font les apôtres d'un son atypique, d'un feeling inimitable qui fera leur succès, mérité. Et sur un "Spiders and vinegaroons" habité ou le lancinant "I was a teenage hand model", on tient la preuve qu'au-delà des simples titres de chansons régulièrement savoureux (la suite le confirmera), ce groupe avait déjà tout pour faire sauter la banque. Alors non, cet éponyme ne vaudra jamais Rated R et n'atteindra encore moins un jour la classe intemporelle de Songs for the deaf mais pour un premier album, c'était déjà un sacré coup de maître.