Avec son dossier de presse que l'on peut aisément faire tenir sur un timbre poste, à condition d'écrire gros et au marqueur s'il vous plaît, Pyramids intrigue. Et ça ce n'est que le début. De ce groupe on saura donc qu'il nous vient de Denton, que Denton c'est au Texas et puis... bah c'est tout. Rien d'autre ? Non vraiment rien de rien. Le désert absolu. Un petit tour sur MySpace ne dévoilera pas grand chose, pas plus que du côté de chez Hydrahead qui pour le coup, nous a dégoté ce groupe on ne sait trop comment. De titre d'album, Pyramids n'a pas non plus besoin. Dans le genre "pas évident à vendre", rien à dire, ces américains en imposent. Une petite plongée, hallucinée (on préfère prévenir quand même...), plus tard et nous voici en proie à la même perplexité qu'avant d'avoir posé le disque dans le lecteur. Si ce n'est plus.
Qu'est-ce au juste que cet album un peu post-rock, beaucoup shoegaze et carrément (trop ?) psychédélique ? Simplement une suite de titres formant un tout très complexe, assez indéfinissable ou quelque chose de plus conceptuel, extrêmement expérimental certes, mais dont le sens nous aurait pas mal échappé ? Des questions en suspens, on va en avoir pas mal, des réponses, à peu près autant que des infos biographiques. Pour le reste... on dira que Pyramids est un groupe (enfin normalement on est à peu près sûr que ce soit un "vrai" groupe) pratiquant une musique que l'on définira ici comme éthérée, hypnotique et angélique de prime abord, puis psychotique, étouffante et malsaine par la suite. Et finalement chaotique, démente et (auto-destructrice). Sacré programme en perspective. De nappes shoegaze au départ rêveuses en crescendo post-rock aux accents saturés nappés de psychédélisme hardcore complètement décharné ("Igloo"), ce disque évoque un mix entre un Jesu (tiens un groupe made in Hydrahead) sous anxiolytiques et un My Bloody Valentine défiguré mais dopé aux effluves sonores spasmodiques signées Xasthur (ça alors un autre groupe made in HH...). Déviant...
Les titres se suivent... et se ressemblent dans leur étrangeté comme dans leur approche artistique pour le moins iconoclaste, mais les parallèles entre les différents morceaux composant Pyramids s'arrêtent là. Si le disque est très loin de se laisser apprivoiser facilement, il a au moins le mérite de pousser notre esprit à l'effervescence permanence (ou à l'abandon après 2 titres c'est selon). Vocaux hantés par les dieux du shoegaze, mélodies incertaines, nappes bruitistes qui s'amoncèlent sans pour autant nous laisser entrevoir quelle est la trame suivie par le groupe. Quelques belles envolées stratosphériques aux panoramas idylliques ("Sleds", "The echo of something lovely") ou plus ombragées ("Ghost") voire vraiment très tourmentées lorsqu'elles se laissent envahir par les fantômes d'une musique bien ravagée où torture mentale et délires bruitistes égocentriques sont les seuls maîtres-mots ("End resolve", "Hillary"). Matraquage black-métallique, double-pédale frénétique et schizophrénie latente, Pyramids aime à nous perdre dans ce qui constitue un véritable dédale sonore ("Monk"). Le problème étant qu'ils sont les seuls à en comprendre les enjeux. Et les albums comme ça où on ne comprend rien ça va un temps... Alors certes il y a ce deuxième disque, composé de remixes signés Justin K.Broadrick (Godflesh, GreyMachine, Jesu), Toby Driver (Kayo Dot), Ted Parsons (Godflesh, Swans) ou James Plotkin (Khanate), Loveliescrushing et Birchville Cat Motel mais comme la version promo ne contient que le premier... on en reste à ce que l'on disait de Pyramids : énigmatique et abscons.
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Sleds
Igloo
The echo of something lovely
End resolve
Hellmonk
This house is like any other world
Hillary
Ghost
Monks
1,2,3
Igloo
The echo of something lovely
End resolve
Hellmonk
This house is like any other world
Hillary
Ghost
Monks
1,2,3
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