On ne parle jamais assez de Katatak, "petit" label qui aligne les sorties convaincantes comme d'autres les bières au comptoir d'un bar... [notamment l'auteur de ces lignes confirment mes camarades de jeu]. Les Conger ! Conger !, Berline0.33 et consorts, c'est pourtant le haut du panier de la noise hexagonale et cet album de Pylone vient encore confirmer ce statut de label qui compte dans notre beau pays.
Pylone est un quatuor qui nous vient de Toulouse, qui depuis 2011 et livre aujourd'hui avec Things that are better left unspoken une sacrée galette qui plaira à tous les aficionados de cette scène, ça c'est une putain de certitude. Dès le premier titre, c'est la "que-cla" (oui, quand je suis émoustillé, j'utilise le verlan...) avec "SuperNova", une ligne de basse digne de The Jesus Lizard, un riffing qui bute et un chanteur dans la grande tradition noise, c'est à dire à la fois sobre et terriblement expressif. Puis, il fait des trucs bizarres avec sa bouche, comme David Yow, je suis doublement conquis. Puis (bis), l'écoute de ce premier morceau donne une espèce de bouffée exaltante comme il arrive parfois quand on écoute de la musique et c'est pas négligeable. La deuxième et troisième piste, c'est aussi la grosse régalade avec des titres percutants comme c'est pas possible et en plus, ces morceaux en question te scotchent les neurones dès les premières écoutes. Mention spéciale à "Alone with everybody" et cette ligne de basse (oui, encore...) sacrément entêtante. Avec "White dress", les Pylone s'essaient au long format avec un titre de 8 minutes et c'est aussi une réussite, le riff qui tourne en boucle est hypnotique, la voix incantatoire qui apparaît, la section rythmique qui accentue le tout... Bordel, bordel, on se demande comment le titre va évoluer, Shellac n'est pas loin, la bouffée exaltante dont on te parlait plus haut réapparaît, le morceau malmène les nerfs de l'auditeur, digresse vers quelque chose de percussif. Waouh, la "que-cla" (oui, le verlan...) La suite ? On te dira qu'il y a du chant en français sur quelques morceaux, que les paroles sont incisives et belles à la fois et que... mon dieu (je suis raëlien, j'invoque donc Raël...), la suite est aussi une claque.
Bref, il s'agit là d'un effort racé au possible et maîtrisé de bout en bout. Le genre de disque qui justifie mon activité de chroniqueur pour encore quelques années. Bravo Pylone, bravo Katatak.