Une intro (un sample ?) évoquant les touts premiers instants de "Il était une fois dans l'Ouest", l'approche du chant tout en douceur et celle d'une guitare à mot couvert font apparaître "La goutte", titre ouvrant cette Nation apache. Et il y a de quoi tergiverser, le long de cette première piste, tout comme au fil des neuf autres. Où le groupe nous emmène-t-il ? Difficile de se situer tellement l'enchevêtrement des influences, des ambiances est varié. Spoken word et slam se répondent, textures post-rock, chaleur d'une contrebasse ou d'une trompette furtive et soupçons électronica finement dosés s'acoquinent à des saveurs très cinématographiques, et même théâtrales ("Martine pleure"). Immanquablement, on songe à B R Oad Way, d'autant plus que notre nouveau cas d'étude est lui aussi Stéphanois.
Ballotté entre expériences verbales et poésie intimisme mises en musique, voire en scène, on frôle des divagations dignes de Ferré et, implacablement, les travaux menés par les Noir Désir tels que On croit qu'on en est sorti (mise en musique de textes signés Georges Hyvernaud par Serge Teyssot-Gay) et Nous n'avons fait que fuir, long texte de Bertrand Cantat exp(l)osé par le groupe en entier lors d'un unique concert trouvent ici une caisse de résonance.
Du down-tempo canalisé avec précision aux quelques éclairs de fulgurance ("Nation apache"), il faut un goût certain pour les univers décalés et étranges avant de succomber. Mais la performance, autant textuelle que musicale, mérite largement d'être soutenue, ne serait-ce que pour mettre en lumière (et applaudir) l'existence d'un projet si... Apache !
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Projet S.I... : Chronique LP
Nation apache
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