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En mars 2017, mes oreilles étaient toutes excitées d'entendre parler d'un nouveau combo intitulé Projet KO. Pas seulement parce que ce nom fait écho (pour moi en tout cas) à Fight Club mais aussi parce qu'il était construit par Nico (chant, sample) dont j'apprécie particulièrement le style et la finesse depuis Paraffine et ensuite avec Trompe Le Monde. Il est accompagné de deux comparses, Thom prend la guitare et Geccs s'empare de la batterie (qu'il tient aussi chez Monsieur Machango) et fait une entrée fracassante dans le Paysage Musical Français avec le clip de "La France de demain", une lyric video épileptique qui dénonce le racisme ordinaire et la menace d'une France post-présidentielle où le deuxième tour aurait pu amener une nouvelle forme de peste. En juin, nouveau clip, celui de "L'armée des nombres", petit hommage aux traders et aux grands financiers, le rythme ne faiblit pas et à l'automne on découvre "Prédateur du néant" et les meilleurs côtés de l'humanité (sic) puis en hiver "L'oeil du cyclone" qui rime plus avec phone qu'avec smart. En 2018, les Grenoblois lâchent les caméras et vont bosser au studio Electric Society avant de confier les bandes à Francis Caste (Aqme, Bukowski, Cowards, ## Dacast ... t'as compris ou on fait tout l'alphabet ?) pour fixer 10 morceaux qui sont autant de brûlots, le temps de fignoler l'enrobage et le 22 février, on est servi.

Interview : Projet KO, Projet Q° (avril 2019)

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Projet KO - Projet KO On l'avait capté à l'écoute des premiers titres, Projet KO n'a pas sa langue dans sa poche et se montre particulièrement inspiré par l'actualité, montée du racisme, égotrip partagé sur les réseaux, surmédiatisation, publicités omniprésentes, déviances, #balancetonporc ... les sujets choisis sont entre gris foncé et noir, la société décrite par le trio fait peur mais elle est bien réelle. Alors tous les humains ne sont pas des violeurs ordinaires, des financiers carnassiers, des mégalo autocentrés, des destructeurs organisés, des chasseurs excités ou des xénophobes déguisés mais ce sont ceux-là qui ont les honneurs des différents morceaux de ce premier album qui n'hésite pas à les mettre en scène et à user d'un langage parfois direct pour éviter les ambiguïtés. Le chant en français permet de la clarté dans les idées et si tu as compris que c'était un des éléments les plus importants pour eux, ils n'abandonnent pas pour autant le soin apporté à la musique... De ce côté-là, on peut faire un bond dans le passé et citer de nouveau deux noms qui peuvent tenter de résumer l'ambiance : Virago et No One Is Innocent. Mais pour ces derniers, c'est davantage vers les nouveaux albums que vers Utopia qu'il faut regarder/écouter, un titre comme "L'armée des nombres" pouvant sans mal s'insérer dans le tracklisting de Propaganda ou Frankenstein. Rock tirant vers le métal avec de grosses doses de samples bien placés, la tonalité de l'opus reste accessible à un public non averti grâce au travail sur les guitares dont les distorsions sont quelque peu "adoucies". L'amalgame avec la voix est parfait, pour certains titres, il est même évident que les lignes de chant répondent aux riffs et vice versa.

C'est devenu plus que rare alors il est urgent de profiter d'un bon album de rock français engagé qui ne soit pas écrit pas les pieds et si tu y trouves ton compte, tu peux te lancer dans la quête des opus de Paraffine, elle n'est pas aisée mais tu seras largement récompensé.

Publié dans le Mag #37