Prohom - Allers retours Habitué à une grande qualité d'écriture aussi bien textuelle que musicale, on n'est pas surpris à l'écoute d'Allers retours, le troisième album toujours très riche de Philippe Prohom. Et pour ceux qui n'auraient pas suivi le début de ses aventures, c'est une bonne occasion de découvrir un artiste hors du commun qui allie une plume fine et un sens aigü de la dynamique. Séduit par ces nouveaux titres, il faudra ensuite se plonger dans les anciens. Dans tous les cas, je me délecte de ces habiles jeux de mots plus ou moins directs : Elle fait mouche, me colle au plafond ("Autour de Lucie part II"), quand c'est conique, trop défoncé (...) Quand c'est en croix, personne n'y croit ("En forme" et son refrain qu'on peut interprêter à différents degrés...). Je savoure les rythmiques aussi bien celles qui percutent ("A la bonne heure", "Chez les fous", "Mon étiquette"...) que celles qui bercent ("KO par insomnie"), je savoure même leurs absences ("Enfin seuls")
Je m'éclate avec les exercices de style où la verve et l'imagination de Prohom font sourir mais aussi réfléchir ("Chez les fous", "Grossier"). Enfin, comment ne pas déguster chaque moment de vie, ces premières gorgées de bière, ces situations qu'on a vécu et qui font appel à des souvenirs flous, impersonnels, aussi bien à nous qu'à lui ("La fille du train", "Mon étiquette"), et même quand c'est moins drôle, il y a fort à parier que les insomniaques se retrouvent dans "KO par insomnie" qui est un parfait exemple de la capacité du Lyonnais à ajuster la musique à ses idées.
En plus d'être une réussite pop-rock, cet album est à prescrire à tous les pessimistes, les déclinologues, les dépressifs et autres âmes en peine, appliquez-vous un peu de "A la bonne heure" chaque matin, condamnez-vous au bonheur !