Pord Noise rutilante et HxC venimeux, avec Pord, on n'a pas le temps de se demander si c'est du lard ou du cochon (facile...) que déjà les guitares viennent nous découenner les tuyaux à coups de riffs abrasifs et de déflagrations sonores du genre frontales. Chez eux ça ne traine pas et le disque est aussitôt entamé que nos écoutilles passent déjà à la rôtissoire (rôti... porc... voilà...). A peine à table et déjà la "Bave" aux lèvres se transforme en acide et laisse présager un menu qui s'annonce plutôt âpre. Un premier titre frondeur aux effluves punk hardcore qui tranchent dans le lard (désolé mais on écoule le stock là...) et 4'40'' de démonstration plus tard, Pord enfume l'assistance (lard fumé... tout ça...) histoire de mettre tout le monde d'accord. Une pugnacité de tous les instants, les Lozérois envoie du gras dans les enceintes et ne font toujours pas dans la douceur. Assez symptomatique de l'envie du groupe d'en découdre, la paire de titres "Staying..." (alive ? [note de l'auteur : promis j'arrête après ça]) / "... here" ne fait qu'accroître ce sentiment d'urgence exhalé tout au long de l'EP.
Batterie opiniâtre dans le martèlement forcené des fûts, des cris, des cris et encore des cris, mais surtout cette noise, mouvante et lysergique qui s'insinue en nous, pour s'emparer de notre esprit... et ne plus jamais relâcher son emprise : la recette est implacable. Power-trio au format sommes toutes très classique : guitare/chant + basse + batterie, Pord met énormément d'énergie dans ses morceaux, ce qui a pour incidence directe que l'on oublie complètement qu'ils ne sont que trois. Et pourtant. Bruyant et corrosif, le groupe secoue violemment l'auditeur, on se dit quand même que ces mecs-là doivent valoir le détour en live ; et pour mieux nous conforter dans cette idée, ceux-ci rallongent alors les formats de leurs morceaux et nous envoient dans les tympans deux titres d'un pur condensé de noise stridente, de silence absolu (si si) et de post-HxC sous sédatifs dépassant chacun la barre des dix minutes. Deux friandises supernoïsiques ("Klone" et "A wednesday in the dark") à travers (de porc... souriez par pitié...) lesquels, les gaziers démontrent encore une fois toute la verve électrique et incandescente de leur musique... qui fonce droit dans le tas, les nerfs à vif, toujours sur le fil du rasoir.