The Pop Group - Citizen Zombie Groupe culte de la scène anglaise post-punk eighties, The Pop Group n'aura pourtant existé que 3 petites années entre 1978 et 1981, le temps de livrer tout juste deux albums officiels (Y en 1979, For how much longer do we tolerate mass murder? en 1980) et une poignée de singles. Explosant en vol, comme beaucoup de formations de l'époque, les membres passeront 30 ans sans jouer ensemble mais gagneront le statut de groupe culte. Revenus sur scène en 2011 The Pop Group annonce dans la foulée la sortie d'une nouveau disque, ce qui est chose faite aujourd'hui avec leur dernier LP Citizen zombie.

Tour à tour épiques (« Nowhere girl »), instables et perturbants (« Shadow child », « Box 9 »), ou incantatoires, les Anglais nous reviennent comme ils nous ont quitté - voire meilleurs - toujours peu enclins aux concessions en tout genre; même s'ils nous offrent malgré tout quelques repères mélodiques. La mauvaise nouvelle c'est que ce nouvel enregistrement restera inécoutable (trop bruyant, trop foutraque) pour une grande partie des adeptes des musiques rock au sens large. La bonne nouvelle c'est que la musique de The Pop Group traverse plutôt bien les décennies, et se veut même par moment étonnamment moderne.

On citera par exemple « Mad truth », mix de Foals, The Rapture et !!!, avec toujours cet improbable mélange, propre au groupe, entre une voix emplie de distorsion, bordélique, rarement musicale et ce groove implacable. On pense également souvent au Mike Patton époque Mr Bungle (« St outrageous »), mais attention à ne pas se tromper : tout ce petit monde a bien été biberonné au post-punk « original » des années 80. C'est d'ailleurs là qu'on mesure l'influence du groupe sur ses suiveurs.

Alors certes, l'impact d'un tel album est forcément moindre, 30 ans après. Mais The Pop Group vient nous rappeler l'essence du post-punk : funk désenchanté et halluciné, expérimentations en pagaille, non-séduction et jusqu'au-boutisme. Un album solide mais évidemment très référencé, à ne pas mettre entre toutes les oreilles donc !