23/06/24 Compilation dure et douce : Le label lyonnais Dur Et Doux a sorti le 21 juin une compilation regroupant un condensé de leurs meilleures nouveautés et autres titres jamais publiés(...)
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25/04/24 Mag #60 : La Tournée du Siècle : Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage(...)
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12/10/23 PoiL Ueda balance un nouveau single : "Yoshino" est le premier single du nouvel album de PoiL Ueda qui s'intitule Yoshitsune. Il sort le 3 novembre prochain.
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Numéro :
Mag #60
Avant le Hellfest, on voulait sortir "deux petits mags plutôt qu'un trop gros". C'est raté car le premier "petit" est "gros". Juge plutôt ! Au passage de la Tournée du Siècle on a interviewé ensemble Niko de Tagada Jones et Olivier des Sheriff mais aussi sorti de l'ombre David qui joue dans Dirty Fonzy et prépare l'Xtreme Fest et fait bouger Albi et posé des colles à Fred de Not Scientists. Ce ne sont pas les seuls à répondre à nos questions car tu trouves aussi les pensées de Los Disidentes del Sucio Motel, Filter, Ni, Hammok, 20 Seconds Falling Man, Oddism, Belmondo, Goodbye Meteor et Burning Heads !
Dans notre mag #56, nous avions fait connaissance avec une formation musicale très unique en son genre. Une rencontre inattendue entre deux essences créatives aux styles totalement opposés, mais qui ont réussi à faire de leurs atouts quelque chose d'assez magique, en soi. Nous parlons de celle de PoiL, la formation lyonnaise de rock aventureux, avec la musicienne et chanteuse japonaise Junko Ueda, spécialiste dans la transmission de la tradition médiévale de son pays. Huit mois après un premier album éponyme qui nous avait laissé à la fois pantois et admiratif, surgit Yoshitsune, du nom du héros du clan Genji (ou Minamoto) victorieux face au clan Heike (ou Taira). Une histoire que l'on retrouve dans l'épopée poétique à l'esprit bouddhique du Heike monogatari. Mis en musique, ce récit nous absorbe par la déclamation plutôt méditative de Junko conjuguée à l'érudition et la folie musicale du quatuor lyonnais (exceptionnellement épaulé par la basse de Benoït de Ni). L'effet de surprise est fatalement moins brutal (c'est le mot) par rapport au premier disque, mais ce deuxième essai reste sans conteste du grand art. Si tu aimes l'instabilité musicale et les histoires de samouraïs au XIIème siècle, cet album est fait pour toi !
Le label lyonnais Dur et Doux n'aura jamais fini de me subjuguer voire me surprendre par ses sorties d'albums totalement improbables. Je connaissais le penchant des membres de PoiL pour les musiques dépassant notre continent et notamment le Japon, mais de là à venir monter un projet aussi ambitieux avec une éminente figure du récit épique médiéval japonais... C'était au-delà de mes pensées, et la publication sur les réseaux de la vidéo live de la pièce "Dan no ura" (divisée en deux parties sur le disque) en octobre 2021 est venu plus que renforcer l'intérêt que je portais pour cette association culottée et incroyablement irrésistible entre PoiL (accompagné pour l'occasion de Benoît Lecomte de Ni à la basse) et Junko Ueda. Un peu plus d'un an après cette vidéo tournée au Théâtre de la Renaissance à Oullins, le disque PoiL Ueda pointe le bout de son nez et la bande sillonne l'Europe pour présenter le fruit de cette rencontre musicale.
Ce dernier repose sur deux pièces séparées en six pistes ("Kujô shakujô" en 3 parties et "Dan no ura" en 2 parties) dans lesquelles les Lyonnais ont la lourde tâche d'habiller musicalement les récits de Junko - tirés de l'épopée des Heike face au clan Genji- toujours accompagnée de son satsuma-biwa, l'un des types de luth japonais. La première, "Kujô shakujô", débute en mode zen avec un chant traditionnel shōmyō (récitations liturgiques bouddhique pratiqués par les moines pour éloigner les mauvais esprits) grave, profond, puissant et hypnotique, la partie musicale se découvre progressivement, monte en puissance et se fond sublimement bien avec la voix de Junko, la troisième et dernière partie du titre met davantage en valeur la rythmique et l'assemblage entre PoiL et Junko Ueda. On reconnait d'ailleurs la patte typique des Lyonnais à ce moment-là. Mais c'est véritablement dans "Dan no ura", récit de la bataille navale du même nom et du déclin du clan impérial Heike face au clan Genji, que la magie opère car PoiL pousse le niveau de créativité d'un cran supérieur. C'est tout simplement bluffant de maîtrise, tout devient alors distordu et les instruments sont d'un coup tous pris de spasmes brutaux. Le point de confluence semble être atteint à ce moment précis du cours de l'écoute, l'auditeur sera à coup sûr désorienté surtout quand PoiL commence à déclencher le volume avec ses effets de synthés cosmiques pour mettre en musique cette bataille. Du pur génie !
Ces deux pièces aux humeurs différentes, mais tout aussi fascinantes à leur manière, démontrent à quel point deux entités aux styles que tout oppose sont capables de cohabiter tout en se respectant mutuellement et en évitant de marcher sur les platebandes de l'un ou l'autre : PoiL n'imite pas Junko Ueda, Junko Ueda n'imite pas PoiL. Elles développent leurs énergies communes et les diffusent pour le bien commun. Au contraire de PinioL (formation regroupant Ni + PoiL), PoiL Ueda n'est pas une fusion mais bien une œuvre bigarrée dans laquelle deux courants artistiques se croisent (la musique traditionnelle japonaise et le rock progressif barré) pour une expérience sensorielle rare.
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