Jeune duo guitare/batterie orignaire de Tours, Pneu fait, après à peine plus d'un an d'existence, des premières partie pour Envy ou No Means No. Ils partent en tournée pour une semaine en Angleterre en mars 2008 et enchaînent une série interminable de dates dans toute la France et ce avant même la sortie de leur premier album. Leur particularité ? Jouer fréquemment au milieu de la salle sans être sonorisés. C'est roots, DIY mais ça marche. Le groupe signe alors chez Head Records (Goodbye Diana, Superbeatnik, The Gay Corporation) et après une petite démo 4 titres dans la poche, met en monde son premier album studio, curieusement intitulé Pince monseigneur.
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Duo noise rock hyper technique qui en met plein la vue....
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Le Mag #16 est livré, quelques jours après avoir ouvert tes cadeaux, on te déballe tout de suite celui-là ! Dedans tu trouves donc des interviews d'Ez...
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Rock > Pneu
Biographie > ça dégomme...
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Pneu / Chronique LP > Destination qualité
Dire que ce nouvel album était attendu est un euphémisme tant le groupe a su séduire les "noiseux" exigeants et les autres aussi par le biais de deux disques fantasques, percutants et marquants (Pince monseigneur et Highway to health) mais aussi par des performances (l'utilisation de ce mot n'est pas innocent...) lives délicieusement régressives. Quid du duo en 2015 ? Le groupe continue de proposer du Pneu pur-jus tout en sur-développant (oui, ils ont enclenché la vitesse Pneu 2.0...) cette évolution notée sur Highway to health : les fulgurances math-punk des débuts laissent de plus en plus la place à des compositions chiadées et d'une densité nouvelle, "Gin tonique abordable" dure par exemple 9 minutes et accumule les idées par palette de 12, ça bastonne toujours mais avec des intentions différentes, la débauche d'énergie se révèle beaucoup plus sinusoïdale. Au lieu de donner un seul uppercut qui aboutira au K.O comme sur le cinglant Pince monseigneur et bien souvent sur Highway to health, le groupe s'amuse à jouer à la poupée vaudou avec nos oreilles, enfonçant des aiguilles là ou ça fait du bien (et mal à la fois, sinon c'est pas fun...), pour un résultat vraiment passionnant et jouissif.
Les deux premiers titres mettent les points sur les i avec des pistes ravageuses : on est de suite grisé par les élucubrations math-efficace et il s'agit là d'une reprise de contact en forme d'accolade joyeuse et de bisous-bisous qui sied parfaitement à l'auditeur ayant adoré Highway to health. La quatrième piste, "Gin tonique abordable", c'est une autre paire de manche, le morceau s'amuse à jouer avec les nerfs, on hypnotise les oreilles pour mieux les fracasser par la suite avec une baston guitare/batterie du feu de dieu. RIP l'auditeur de Destination qualité. Et si t'es encore vivant après ce titre, il reste encore du bel ouvrage à subir, telle que "The biggest, the ankle" ou Pneu revêt un nouvel apparat : un morceau free, déstructuré, déroutant qui s'enchaîne parfaitement avec le morceau suivant. Et comme succéder à Eugene Robinson (Oxbow), c'est pas évident, c'est un autre cador du micro qu'ils ont recruté avec Pete Simonelli d'Enablers et le résultat est à la hauteur de l'association : vénéneux, sinueux et foutrement jubilatoire.
Trouver un moment passable ou ennuyeux dans Destination qualité en revient à chercher avec qui Dave Grohl n'est pas ami dans le bizness rock américain (sic). C'est dire l'excellence de cette galette. Et comme le groupe va tourner assidûment pour promouvoir ce putain de disque, si tu les rates, c'est que t'es vraiment une grosse tanche. Mais vraiment une grosse. Alors ne soit pas une tanche s'il te plait.
Pneu / Chronique LP > Highway to health
La collaboration avec Kurt Ballou (Converge) à la prod' a surpris et interloqué plus d'un quidam mais à l'écoute de ce Highway to health, on se dit que ça ne change pas grand chose finalement, le bonhomme rend seulement les nuances sonores plus éclatantes et Pneu reste Pneu quoiqu'il arrive : un (excellent) groupe de math-punk avec un nom à la con. L'album commence du tonnerre avec "Autosave unicorn" : quelques décharges d'électricités annonciatrices d'un boucan d'enfer et c'est parti pour quelques dizaines de minutes de route de la santé... Le type de morceau qui fait monter savamment la tension avant d'exploser en un quelque-chose rudement jouissif. De jolis motifs de guitare se succèdent à d'autres plus crus et le dialogue guitare/batterie trouve ici une raison d'être particulièrement excellente. Après ce titre, la boite à endorphine s'affolent, les cages à miel en prennent plein la gueule, les Pneu ont enclenché la pompe à nitroglycérine et ralentiront le bazar qu'à de très rares moments ("Choux crâne") et quelques curiosités comme ce "Batatanana" mi-ambiant qui finit par aboutir à un joyeux bordel et un déferlement haut de gamme.
Highway to health, c'est un groupe qui déroule tout son savoir-faire en la "math-ière" ("Clapasetsu", "Grill your eyes") mais c'est aussi le témoignage d'un duo qui met ses testicouilles (ça en fait 4 donc, il s'agit toujours de math...) sur la table en proposant des digressions musicales qui secouent pas mal l'auditeur. Tant que ça reste aussi excellent que le caliente "Tropicon" ou "Knife fight" (avec Eugene Robinson d'Oxbow, assez fabuleux) ou le groupe se mute en une sorte de The Jesus Lizard après 4h de cours d'algèbre, les Pneu, ils digressent tant qu'ils veulent. Highway to health est, avec le Ruban de möbius d'Ed Wood Jr, sans aucun doute ce que le genre a produit de mieux dans notre beau pays.
Pneu / Chronique LP > Pince monseigneur
Il y en a qui n'ont pas peur quand même... parce que franchement, on n'a pas idée de prendre le pseudonyme de Pneu quand on est un groupe de rock, d'intituler son disque Pince monseigneur et de penser que ça va le faire... Là c'est osé, franchement casse-gueule sinon limite kamikaze d'un point de vue marketing... Sauf que ça marche et c'est tant mieux. Car Pneu s'est ramassé quelques articles laudateurs dans la presse dite "spécialisée" et à l'écoute dudit album, on ne peut que reconnaître que ce n'est pas immérité. Dire que le groupe s'est formé suite à un imprévu... (...). 10 titres, 24 minutes, c'est un peu court mais ça groove, c'est net, précis et sans bavure. Un coup de crick dans les gencives (désolé mais on écoule le stock de vannes pourries ici...) et Pneu nous balance son cocktail math-rock noisy et acéré avec classe et une fougue peu commune. On pense à Lightning Bolt, normal c'est le dossier de presse qui le dit, mais également à Hella ou 37500 Yens et on se dit que Pneu pourrait bien être le crossover des trois, emballés à toute blinde avec un soupçon de mélodie qui décolle la rétine en plus. Les influences auraient pu jeter une ombre un peu encombrante sur cet album, mais de "Plongée en A" à "Neuf", le duo ne se dégonfle jamais (on vous a prévenu...). Foutant un joyeux boxon sonore sur la piste, les tourangeaux enfonce le(s) clou(s) pour tâter la gente et faire cramer le bitume. Résultat, ça transpire, ça déploie une énergie phénoménale (pauvre caisse claire, martyrisée par le batteur...) et parfois ça perd même un petit peu le fil, le groupe fait alors ce qu'il p(n)eu(t) (on s'excuse auprès des victimes... sic) pour nous garder dans sa mire, mais malgré le vertige, ce n'est pas grave, on reste accroché au pare-choc... Une rigueur technique qui contraste avec les noms des morceaux, hautement improbables ("Deux brouettes", "A coup de couteau denté") et un côté roots DIY bruitiste qui donne une fraîcheur évidente à l'ensemble. En clair, Pneu, c'est du solide, ça tourne à plein tubes sur la piste et au passage ça en met plein sur le bas-côté...