Pneu - Highway to health La collaboration avec Kurt Ballou (Converge) à la prod' a surpris et interloqué plus d'un quidam mais à l'écoute de ce Highway to health, on se dit que ça ne change pas grand chose finalement, le bonhomme rend seulement les nuances sonores plus éclatantes et Pneu reste Pneu quoiqu'il arrive : un (excellent) groupe de math-punk avec un nom à la con. L'album commence du tonnerre avec "Autosave unicorn" : quelques décharges d'électricités annonciatrices d'un boucan d'enfer et c'est parti pour quelques dizaines de minutes de route de la santé... Le type de morceau qui fait monter savamment la tension avant d'exploser en un quelque-chose rudement jouissif. De jolis motifs de guitare se succèdent à d'autres plus crus et le dialogue guitare/batterie trouve ici une raison d'être particulièrement excellente. Après ce titre, la boite à endorphine s'affolent, les cages à miel en prennent plein la gueule, les Pneu ont enclenché la pompe à nitroglycérine et ralentiront le bazar qu'à de très rares moments ("Choux crâne") et quelques curiosités comme ce "Batatanana" mi-ambiant qui finit par aboutir à un joyeux bordel et un déferlement haut de gamme.
Highway to health, c'est un groupe qui déroule tout son savoir-faire en la "math-ière" ("Clapasetsu", "Grill your eyes") mais c'est aussi le témoignage d'un duo qui met ses testicouilles (ça en fait 4 donc, il s'agit toujours de math...) sur la table en proposant des digressions musicales qui secouent pas mal l'auditeur. Tant que ça reste aussi excellent que le caliente "Tropicon" ou "Knife fight" (avec Eugene Robinson d'Oxbow, assez fabuleux) ou le groupe se mute en une sorte de The Jesus Lizard après 4h de cours d'algèbre, les Pneu, ils digressent tant qu'ils veulent. Highway to health est, avec le Ruban de möbius d'Ed Wood Jr, sans aucun doute ce que le genre a produit de mieux dans notre beau pays.