Simple et efficace comme une bonne baffe. Un peu comme la scène dans Nikita, où Anne Parillaud doit s'entraîner au combat au corps à corps face à un gazier en kimono, qui en fait des tonnes à coups de mouvements de bras à la Jean-Claude Van Damme, auquel elle lui répond sobrement par une gifle aussi rapide que violente. L'analogie avec ce troisième album de Plague Vendor n'est peut-être pas aussi flagrante mais le groupe de la banlieue de L.A. a l'art de te claquer le beignet sans en faire des caisses : pas violent, pas compliqué mais singulièrement efficace.
"New comedown", le single qui ouvre By night en fait l'évidente démonstration : la batterie binaire de Luke Perine en liminaire, suivie par la basse bien épaisse de Michael Perez qui renforce le côté métronomique, la guitare de Jay Rogers en rajoute une couche avant que la voix de Brandon Blaine, ne se plaque sur cette musique pour poser une voix monocorde. Puis le coup de Calgon vient du refrain où la guitare se veut plus agressive et Brandon Blaine plus criard. C'est dans ces variations entre un indie rock d'ambiance et des saillies post-punk que Plague Vendor se complaît. Que ce soit sur "White wall" ou "Nothing's wrong" qui reprennent cette dualité musicale, même si le quatuor sait aussi jouer sur des partitions plus post-rock comme "Pain my heart" ou "Let me get high / low". Et ça nous fait dix mornifles bien senties, en terminant avec le très bon "In my pocket" (où un surprenant clavier reprend la rythmique avec le même accord (1 piano à 3 touches suffit), comme pour faire la boucle avec le titre introductif de By night, et cette volonté de bien enfoncer la mesure).
En conclusion, Plague Vendor maîtrise son style brut, basique et qui fait mouche, à la Nikita, et ce sont les joues (ou plutôt les oreilles) que l'on retrouve rougies de plaisir.
Publié dans le Mag #40