placebo : sleeping w/ ghosts En voilà trois qui nous ont fait peur. L'effet placebo déclenché par l'administration quotidienne de leur excellent second opus Without you I'm nothing commençait à se dissiper, et ce n'est pas la nouvelle coupe de cheveux de l'androgyne Brian Molko qui allait apaiser les craintes engendrées par un Black market music en demi-teinte. D'autant qu'après les petites touches électroniques entraperçues sur ce dernier, la petite bande annonçait vouloir creuser cet aspect de leur musique et composer des morceaux pratiquement sans guitares... heureusement, après une rencontre inespérée avec les Queen Of The Stone Age dont ils croisent la route à plusieurs reprises, les démangeaisons électriques reprennent de plus belle : c'est ainsi que naquit Sleeping with ghosts, quatrième opus tout en puissance, en refrains salvateurs et surtout tout en guitares sonnantes et rugissantes ! Ouf, on l'a échappé belle, les Placebo viennent d'échapper au syndrome Radiohead, et ont su conserver voir renouveler cette innocence avertie, cette immaturité sereine et cette rage tranquille qui fit en son temps la force de Without you I'm nothing. Le trio anglais fait même aujourd'hui merveilleusement passer la pilule avec ce Sleeping with ghosts époustouflant, remède parfait à toutes les frustrations para-médicales, sans doute la meilleure ordonnance rendue à ce jour par ces trois chirurgiens du glam-pop-rock. Après une tournée éprouvante, chacun s'est enfermé dans son petit labo avec sa console de son pour concocter patiemment les ingrédients d'une potion délicieuse ainsi retravaillée par le groupe en studio, ensemble cette fois-ci. Alchimie improbable : un cachet d'electro (l'envoûtant "English summer rain"), une gélule de rock'n'roll (l'adolescent "Bulletproff cupid", l'évident "The bitter end"), une intraveineuse de glam-rock à la sauce Placebo ("This picture", "Special needs"...), le tout arrosé d'une rasade de punk ("Second sight") et de quelques notes de piano bien émouvantes ("Protect me from what I want"). Posologie idéale : une écoute le matin, midi et soir. Jusqu'au prochain !