Pixies-The night the zombies came Formé en 1986 à Boston, les Pixies sont initialement composés de Black Francis (chant/guitare rythmique), Joey Santiago (guitare solo), Kim Deal (basse) et Dave Lovering (batterie). Cette formation d'origine réalise des titres devenus classiques : "Cecilia Ann", "Here comes your man", "Where is my mind ?", "Gigantic". Une belle synthèse de cette première époque se trouve dans la compilation Death to the Pixies. Sinon, c'est une histoire de quatre albums en quatre ans. Et, il y a pas grand chose à jeter à la clef. Une histoire qui tourne court avec le départ de Kim Deal. Les Pixies ne voient plus les studios pendant vingt-trois ans. De façon inattendue, le groupe refait surface en 2014 avec Paz Lenchantin (A Perfect Circle, Zwan, Entrance...) à la basse. Après huit années de collaboration et quatre albums studios, elle quitte un groupe remis sur orbite. C'est au tour de Emma Richardson (Band of Skulls) de venir s'illustrer à sa place. En octobre 2024, les Pixies ont donc sorti un nouvel album : The night the zombies came.

La production de Steve Albini (1988 - Surfer rosa), les cris de Black Francis et l'énergie de Kim Deal sont aujourd'hui des fantômes. Ceux qui voudront pencher une oreille sur ce nouvel ouvrage doivent avoir fait le deuil du premier souffle. Les Pixies gardent en eux la recette de mélodies rock bien calibrées. L'univers de leur musique est maintenant plus posé. L'agressivité de la jeunesse semble avoir laissé place à un rock fait de balades ("Primrose", "Mercy me"). De façon presque exceptionnelle, le groupe colle le pied au plancher pour retrouver un son brut ("Oster beds", "Ernest evans") ou pour de la pop dynamité ("You're so impatient"). La guitare solo de Joy Santiago fait son boulot, mais peut surprendre dans le style parfois aérien ("Chicken").

Au chant, Emma Richardson s'inscrit dans la continuité de ses prédécesseuses. Elle vient compléter et soutenir Black Francis toujours leader au micro. Les années sont passées par là, mais la formule fonctionne toujours. L'expérience permet encore aux Pixies d'écrire des morceaux plongés dans un bain de nostalgie ("Motoroller", "The Vegas suite", "Jane the night the zombies came"). C'est dans cet exercice que la formation américaine renvoie ce qu'elle fait maintenant de meilleur.