Les groupes cultes attirent les reprises en tout genre, Pink Floyd n'y échappe pas, les groupes de rock et de métal aiment reprendre leurs tubes et notamment "Another brick in the wall (Part 2)" (Pearl Jam, Class of '99, Marilyn Manson, KoRn, Velvet Revolver ...). Au rayon tribute album inpensable, on a eu droit à des versions reggae, dance, dub, électronique, hip hop, transe, piano, songwriter, orchestrales... et voici maintenant A tribute to Pink Floyd : Redux ladies only ou comment 7 jeunes canadiennes reprennent en solo 12 titres. Une idée pas mauvaise qui avait déjà été exploitée (mais pas avec uniquement des Canadiennes) pour Echoes of Pink : A Pink Floyd tribute (sorti en 2002). Deux filles n'ont le droit quà une reprise : Julie C. (chanteuse chez Sugar Jones par le passé) et son "Breathe" aux multiples couches vocales et Samina et sa version très jazzy de "Money". Pour moi, ça tombe plutôt bien, je préfère les 5 autres demoiselles... Pascale Picard pour ses choix ("Wish you were here" et un écourté "Shine on you crazy diamond"), tous deux venus de mon album préféré (Wish you were here), sa voix douce et claire prend le pas sur les instruments assez discrets et donne de la lumière à cette oeuvre assez sombre. Sarah Slean joue davantage sur les classiques ("Us and them", "Comfortably numb") et ne prend pas de risques se contentant d'épurer un peu la partie instrumentale, à l'instar des originales, les deux pistes sont très poignantes. Pour moi, Giselle Webber est la plus intéressante des découvertes, la chanteuse des Hot Springs a un côté Björk sur "Another brick in the wall (Part 2)" (on ne peut donc y échapper) et "Keep talking" (choix assez surprenant !), très électro et avec une voix très froide, on s'éloigne (enfin ?) de la matière première pour arriver à deux morceaux méritant le terme de créations autant que de reprises. Loin de son registre habituel, Giselle Webber semble donc avoir de multiples cordes (vocales) à son arc... Ali Slaight impose elle aussi son style avec la mise en valeur du tempo, de son timbre et des choeurs sur "Learning to fly" alors qu'elle donne dans l'intimité presque génante sur "Hey you". Enfin, Lulu Hughes se fait plaisir, cette figure un peu déjantée du Québec reprend "The great gig in the sky", morceau écrit pour les choristes de The dark side of the moon, sur une musique de berceuse, elle l'interprète seule et avec talent. Elle attaque également "Time" avec une fougue électronique et des scratchs futuristes, là encore, c'est radicalement différent de la base de travail et le résultat est donc bien plus consistant.
Que l'artwork de la pochette n'inquiète pas les fans de Pink Floyd, ce A tribute to Pink Floyd : Redux ladies only n'est pas qu'une pale copie de ce que nous ont écrit les Anglais...
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