Pianos Become The Teeth / Chronique LP > Wait for love
Ce quatrième album de Pianos Become The Teeth poursuit la mue effectuée avec leur arrivée chez Epitaph, oubliés le screamo et les mouvements rageurs, le groupe se consacre désormais à un rock plutôt émo bien plus proche d'un Cave In que d'un Envy agrémenté de longues plages contemplatives dignes d'un post-rock qui serait chanté. La distorsion choisie pour les guitares caresse les oreilles, majestueuses et douces, elles cajolent plus qu'elles ne bousculent. Parfois, le rythme s'accélère mais le chant de Kyle Durfey tempère les ardeurs et recouvre de ouate l'atmosphère. Le boulot de prod' de Will Yip est très soigné, lui qui a déjà bossé avec le groupe (ou leurs potes de La Dispute ou Touché Amoré mais aussi avec Turnstile, Code Orange ou Quicksand) sait mettre en avant leurs talents et leurs choix. Les gars de Baltimore arrivent à écrire de jolies chansons hors des canons habituels avec des ambiances particulières, rapidement installées et aussi vite remplacées par d'autres sans que l'auditeur ne se perde, tant la teinte de cet album reste, malgré le défilement des titres. Si tu cherches un album de rock électrique capable de t'apaiser, ce Wait for love peut très bien faire l'affaire.
Pianos Become The Teeth / Chronique Split > Pianos Become the Teeth | Touché Amoré
Quand deux des labels les plus éminents en matière de hard de très haute qualité sur la scène nord-américaine, soit Deathwish Inc. et Topshelf Records, s'associent pour sortir un split 7'' en commun, on peut se dire que cela va forcément être un petit évènement. Fatalement, quand on sait que les deux formations conviées aux bacchanales sonores ne sont autre que la pépite screamo/post-rock/emo-hardcore Pianos Become the Teeth et la nouvelle bombe à retardement post-hardcore/punk du label de Converge, soit Touché Amoré, on en salive d'avance. Et à raison.
"Hiding" est le premier des deux titres à débarquer sur la platine, il est signé Pianos Become the Teeth et exhale une intensité émotionnelle qui nous fait pleurer des larmes de sang. Un morceau sur lequel, des trémolos dans la voix et porté par une tension à fleur de peau, le groupe convoque le meilleur de ce que la scène post-rock traditionnelle peut proposer et le fait s'accoupler avec un (post)hardcore screamo aux vibrations intimes enflammées, pour une pièce en forme de petit chef-d'oeuvre du genre. En un seul titre, PBTT a frappé un énorme coup et met de fait une bien belle pression sur le dos de Touché Amoré sensé lui répondre.
Même pas peur, les auteurs de l'excellentissime Parting the sea between brightness and me en 2011 lâchent un "Gravity, metaphorically" en réaction épidermique. Une cavalcade hargneuse aux esquisses mélodiques éraillées qui plantent des échardes dans l'épiderme de l'auditeur, des ruptures de rythme diaboliques et un contrôle absolu de la trame narrative de sa création sonore, Touché Amoré confirme le plus grand bien que l'on pensait d'eux et complète à merveille un split qui conjugue le post-rock, le screamo, le (post)hardcore, le punk et ses différentes déclinaisons pour un résultat qui prend l'émotion brute en son sens le plus pur comme dénominateur commun.
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