Ce quatrième album de Pianos Become The Teeth poursuit la mue effectuée avec leur arrivée chez Epitaph, oubliés le screamo et les mouvements rageurs, le groupe se consacre désormais à un rock plutôt émo bien plus proche d'un Cave In que d'un Envy agrémenté de longues plages contemplatives dignes d'un post-rock qui serait chanté. La distorsion choisie pour les guitares caresse les oreilles, majestueuses et douces, elles cajolent plus qu'elles ne bousculent. Parfois, le rythme s'accélère mais le chant de Kyle Durfey tempère les ardeurs et recouvre de ouate l'atmosphère. Le boulot de prod' de Will Yip est très soigné, lui qui a déjà bossé avec le groupe (ou leurs potes de La Dispute ou Touché Amoré mais aussi avec Turnstile, Code Orange ou Quicksand) sait mettre en avant leurs talents et leurs choix. Les gars de Baltimore arrivent à écrire de jolies chansons hors des canons habituels avec des ambiances particulières, rapidement installées et aussi vite remplacées par d'autres sans que l'auditeur ne se perde, tant la teinte de cet album reste, malgré le défilement des titres. Si tu cherches un album de rock électrique capable de t'apaiser, ce Wait for love peut très bien faire l'affaire.
Publié dans le Mag #34