Né entre 2009 et 2010 à l'initiative de Dave Lombardo illustre batteur de la scène metal planétaire avec un CV juste démentiel - outre ses groupes "principaux" que sont ou on été Slayer, Grip Inc. et Fantômas, il a également collaboré plus ou moins ponctuellement avec John Zorn, Apocalyptica, Testament ou encore Voodoocult - PHILM est donc un side-project prenant la forme d'un power-trio pour lequel Lombardo est entouré de Gerry Nestler (du groupe de prog-metal Civil War) et Pancho Tomaselli (membre du collectif funk rock californien War). Les trois ont des backgrounds musicaux différents et c'est ce qui semble leur plaire au moment de monter PHILM, un projet "metal mais pas que", qui livre un premier album long-format au printemps 2012 sous le titre Harmonic et via le label de référence qu'est Ipecac Recordings.
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PHILM / Chronique LP > Harmonic
Un power-trio de musiciens venus de sphères assez différentes, un Dave Lombardo, illustre marteleur de fûts au parcours irréprochable, un premier album débarqué chez Ipecac, label de référence en matière de rock, de metal ou de toutes autres musique expérimentale de (grande) qualité : PHILM et son Harmonic inaugural ne pouvait qu'être attendu au tournant. Fatalement, c'est avec une curiosité non-feinte voire électrisante que l'on plonge alors tête la première dans un album composé de pas moins de quinze titres pour un heure d'un cocktail métallique aux effluves rock expérimentales de premier choix.
"Vitriolize" se présente en premier et envoie valser les décibels, balayant du même coup les vagues incertitudes entourant le cas PHILM. Une frénésie rythmique alimentée par un batteur hors-norme (pas surprenant), une fougue punk hardcore sur des éléments noise-rock dopée par une maestria formelle de tous les instants, le résultat est aussi inventif que bluffant de technicité pure et l'on ressort de ce titre numéro un avec le sentiment de s'être pris une tornade supersonique sur le coin de la figure. Voilà ce que signifie "vitrioliser" chez ces types-là, qui ne perdent pas de temps à se regarder le nombril en moment de balancer la suite du menu. Si "Vitriolize" était un amuse-bouche de premier choix, la suite va faire figure de jolie gueuleton rock/metal/noise/punk expérimental avec un groove funky-metal atomique ("Mitch"), avant de poser du lourd sur la table avec "Hun" titre bien stoner/noisecore qui barbouille la platine avec un plaisir évident.
Un disque de vrais techniciens et d'amoureux de musique avant d'être un objet commercial, on comprend mieux la présence du groupe au sein du roster de la maison Ipecac, pour rappel le label co-géré par Mike Patton qui préside notamment aux destinés des Melvins, Hella, Dälek, Immani Coppola et autres Unsane (sans parler des projets de Patton himself). Et si Lombardo est un proche du patron, PHILM n'est pas que le fruit d'un copinage artistique stérile. Car Harmonic recèle de nombreuses pépites que l'on qualifiera presque de "transgenres" de par leur approche souvent assez expérimentale : que ce soit le ténébreux et jazzy "Way down" (virtuose aussi), l'éponyme "Harmonic" et son ambient fantomatique à l'étrangeté troublante, ou "Exhuberance", à la fois minimaliste et insaisissable, bruitiste et hypnotique. Le trio y exprime là toutes les facettes de son art, même lorsqu'il s'agit de se montrer un peu plus... disons "mainstream" avec un single (si si) : le brillant "Area", porté par une mélodique aussi abrasive que des arrangements inspirés. La preuve que, à l'aise sur à peu près tous les "terrains", le groupe se laisse guider par la passion et l'envie pour distiller des morceaux du calibre d'un "Held in light" complètement habité ou d'un "Amoniac" au gimmick funk-rock amusant.
Quinze titres donc, une créativité débordante et un plaisir fou à coucher des morceaux sur bande, PHILM ne se cache pas et tant pis si certains titres sonnent assez inégaux (les passe-plats "Sex amp", "Dome", "Mezzanine"), le trio est capable de fulgurances à l'image de "Mild", sur lequel il démontre qu'on peut faire encore quelque chose en se rapprochant de ce que l'on appelait il n'y pas si longtemps "fusion", avant de servir sur un plateau un dessert qui prend la forme d'un "Meditation" à la fois hargneux, indomptable et cinglant. Très très bon album, pas tout à fait excellent de bout en bout, mais franchement passé pas loin de la mention...