Petula Clarck - Aye-aye-aye Comment réaliser un album de vingt titres excitant de bout en bout ? La problématique n'est pas si évidente à résoudre, beaucoup de groupes se sont déjà pris le mur de l'ennui (on ne dénoncera pas... on est pas comme ça au W-fenec, quoique....) en pleine tronche mais les Petula Clarck (toute ressemblance avec une chanteuse anglaise est purement fortuite) vont fournir un élément de réponse plutôt carrément convaincant avec Aye-aye-aye. La recette ne paraît pas si compliqué : une guitare, une batterie, de la déconne, une version du rock qui allie fulgurance punk et explosivité noisy, chants venus des entrailles et délires onomatopéiques totalement à l'arrache pour un résultat qui sonnerait presque comme un crossover génial de Zeke, Kyuss et Battles trempé d'une énergie à revendre par palette au marché noir des groupes mollassons. Cette comparaison sera valable durant le ¾ de l'album ou le duo ne fait pas dans la demi-mesure : ils pourraient se re-nommer "Payes-Tu La Claque" que ça leur conviendrait parfaitement. Les morceaux font rarement plus d'une minute cinquante et le ton est cinglant au possible, libérant à chaque occasion un flux sonore en forme de torpille dévastatrice. Durant les vingt étapes, le groupe fait ce qu'il veut de sa formule magique et ils la malmènent parfois avec d'autres orientations en uranium enrichi : gros bouts de riff stoner sur "Dance your head" et "Rob vs. bat", ambiance sous morphine à la manière de Sonic Youth sur un "Coyote" qui se donnerait presque des airs progressifs par rapport au reste d'Aye-aye-aye ou foncièrement punk sur "Dang" qui met le point sur les i quant aux racines du groupe. Aucun doute là-dessus, elles viennent de là, elles viennent du punk... A la clôture de l'album, les neurones sont complètement essorés mais on totalement heureux et revigoré par ces débordement d'énergie et un sens du délire contagieux. Ici et ailleurs, on appelle ça une fessée musicale. Un vingt sur vingt est donc plus que requis.

NB : A noter qu'il y a deux pochettes différentes pour Aye-aye-aye, le duo dans toute sa splendeur, et qu'elles correspondent toutes les deux magnifiquement bien à l'esprit allumé de cet album. Un must on vous dit !