Peter Dolving - Thieves and liars Musicien prolifique s'il en est, toujours sur la brèche, Peter Dolving est ce genre de type un peu barré, bien rock'n'roll qui ne reste jamais bien place bien longtemps si son agenda se libère. Lorsqu'il quitte une nouvelle fois ses (ex)-compère de The Haunted début 2012, il a déjà en tête un album solo ainsi que divers participations, collaborations diverses et variées (BringTheWarHome,Chemo, O avec l'ex-Scott Reeder notamment, Rosvo...) qui ne le laisseront pas en carafe bien longtemps. Première oeuvre en soliste de Dolving, Thieves and liars est un pur disque de rock bien solide en l'image de ce qu'est le scandinave créativement comme dans la vraie vie.

Un cocktail de power-rock véloce et bien gorgé d'électricité (l'enthousiasmant "Meinhof"), une identité parfois old-school clairement assumée comme sur cet "Song for you" outrageusement vintage où la frappe de batterie claque comme un coup de trique (Dolving n'a pas confié à Per Möller Jensen, son ex-compère de The Haunted pour rien), une grosse envie pop-rock alternative ("Hands on") et un petit zeste d'extravagance rock qui sied parfaitement au personnage ("One sweet moment"), la proposition artistique du suédois est plus qu'alléchante. Parce que Thieves and liars ne joue jamais deux fois la même partition et s'autorise toutes les lubies de son auteur. Que ce soit sur un "Ordinary folk" clairement bordélique ou sur un "Sunday morning" ténébreux, Peter Dolving ne se cache jamais.

Le suédois a mis des années de désirs solo en termes de songwriting dans cet album et si l'harmonie de l'ensemble s'en ressent forcément, cette absence relative de ligne directrice rend paradoxalement l'album plus frais. Sans doute parce que l'on ne sait jamais trop à quoi s'attendre exactement et que le résultat est souvent aussi efficace que diablement salvateur. On pense entre autres à ce "Cocksucker blues" post-grunge et habité, à "My will to die" au propos aussi fort que son atmosphère est habitée, et si certains titres sont plus inégaux que d'autres : "So sick" a du mal à passer après l'excellent "No sollicitors", mais "All this beauty" conclue l'affaire en beauté, le premier album de Peter Dolving "two seul" (puisque accompagné de Per Jensen en réalité) est une franche réussite à la démarche aussi personnelle et passionnante. On valide.