Peter Morén (chant, guitare et harmonica), Björn Yttling (basse, chœurs et claviers) et John Eriksson (batterie et chœurs) forment à Stockholm en 1999 le groupe Peter Bjorn and John. Ce trio suédois, influencé par la pop baroque, l'indie-rock et la new wave, fait paraitre un premier album éponyme en 2002 sur le label Beat That! après un EP en guise d'échauffement. Falling out suit deux ans plus tard et marque le début de l'exportation du groupe vers des pays comme les Etats-Unis. Le succès vient véritablement avec la sortie en 2005 de Writer's block et son hit "Young folks" et la participation de Victoria Bergsman du groupe The Concretes. Cette chanson est reprise dans le film "Las Vegas 21" et par plusieurs artistes dont Kanye West avec qui ils joueront sur la scène du Way Out West Festival à Göteborg en 2007. L'année suivante est consacrée aux projets solos (dont le The last tycoon de Peter Morén) et à Seaside rock le quatrième album instrumental du trio sorti uniquement en numérique et vynil. Cet opus sera réédité en 2009 en CD sur l'édition deluxe du cinquième disque des suédois intitulé Living thing. Ils le défendent notamment sur les dates du Tour of the Universe de Depeche Mode. Peter Bjorn and John revient aux sources début 2011 avec un nouvel album, Gimme some.
Peter Bjorn And John
Biographie > Riri, Fifi, Loulou
Peter Bjorn And John / Chronique LP > Gimme some
Pour beaucoup de personnes, Peter Bjorn And John c'est avant tout un tube indie-pop bien ficelé, "Young folks", sorti en 2006 et caractérisé par son sifflement devenu familier. Le trio n'en était pourtant pas à ses débuts mais est resté grosso-modo un peu prisonnier de l'image de l'artiste reconnu pour avoir sorti LE titre qui tue. Pourtant, la qualité de ses albums était au rendez-vous et n'ont surement pas été reconnus à leurs justes valeurs. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts, le groupe a notamment pondu un pseudo-expérimental et très peu convaincant Living thing il y a 2 ans et se devait de redresser la barre. C'est désormais chose faite avec ce nouvel opus, Gimme some, qui retrouve la saveur des anciens disques.
Comment s'est passée cette renaissance ? Il fallait la présence d'un homme drivant le tout et la tâche fut confiée à l'expérimenté Per Sunding, membre de Eggstone (en gros les parrains de la pop Suédoise) et producteur entre autres de Good Shoes, The Cardigans et The Ark. Du sang neuf, donc, pour un résultat des plus convaincants. La marque de fabrique de PB&J avec ses arrangements si typiques aux sonorités tantôt amples ("Tomorrow has to wait", "I know you don't love me"), tantôt cradingues ("Braker braker", "Black book") refait clairement surface. Au sein de ce Gimme some, les suédois développent leur côté post-punk avec des riffs abrasifs et tonitruants ("Black book"), servent leur sauce pop dont eux seuls ont le secret avec des rythmiques tranchantes et chaloupantes ("May seem macabre") et des mélodies implacables (petite pensée à la charmante "Dig a little deeper" qui m'a fait indirectement penser au tube fictif, "Let's go the mall", de Robin Sparkle de la série TV "How I met your mother").
Prévu à l'origine pour être un disque punk-rock, ce Gimme some rassure et démontre ce que ce trio Suèdois sait faire de mieux, une pop indie racée ouverte à tous et sur qui ont peut se reposer au moindre coup de mou. Three thumbs up !