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Biographie > Un petit génie de compagnie


Pet Genius est un des nombreux side-projects, du leader de Cave in, Stephen Brodsky qui, entre ses nombreuses collaborations diverses et variées (Ramona Cordova notamment), se fait également plaisir avec New Idea Society et The Octave Museum. Assisté ici de JR.Connors (ex-Cave in) et d'autres musiciens formant un line-up à géométrie variable, Pet Genius voit le jour en 2007 et se voit hébergé par Hydrahead, qui après le hardcore de Botch, Converge ou Coalesce, le postcore de Neurosis ou Pelican, l'ambient (post)rock de Jesu et le mélange pop/trip-hop de 27 ajoute là une nouvelle corde à son arc avec le rock nerveux aux effluves grunge de Brodsky et sa bande. Après quelques mois de vie commune, le groupe sort un premier court essai : Elvis unreleased EP, prologue à l'album long-format éponyme, qui voit le jour à l'automne 2007.

Pet Genius / Chronique LP > Pet genius


pet_genius.jpg Pet genius, premier album long-format de Pet Genius le groupe (après tout pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple?), est la démonstration par A+B que l'on peut avoir longuement ratissé les jardins du hardcore émo et s'essayer à un rock indie aux effluves grunge sans sourciller. Après un court EP (Elvis unreleased EP) et pendant la pause prolongée de Cave in, Stephen Brodsky et JR.Conners se sont donc décidés à poser dansun coin le gros son qui crache les décibels et autres hurlements ravageurs pour se consacrer à un projet dont l'orientation musicale n'a pas grand chose à voir avec leur projet principal. Ici, il est question d'un rock farouchement indé, tendu et légèrement noisy. Quelques fulgurances punk, un chant haut-perché, une légère tendance à dériver vers la mouvance stoner rock et Pet Genius nous sert un "Doomsday" aussi acide que rugueux, mais furieusement rock'n roll. Une étrange et assez agaçante ballade folk rock pastorale plus tard ("The visiting dynamiter") et le groupe repart de plus belles à la force du riff qui dépouille et bien assisté par une section rythmique stoner qui envoie du bois (l'excellent "Walls of etiquette"). Pet Genius n'a pas grand chose à voir avec Cave in sinon son casting, mais fait pourtant preuve d'une réelle capacité à poser des mélodies efficaces sur des guitares furieuses, puis à emballer le tout avec une maîtrise de tous les instants. Bipolaire, quasiment schizophrénique, "Man of the mountain" alterne folk feutré et gros stoner qui déboîte, avec autant d'énergie que de retenue pour un morceau étonnant aux deux visages antinomiques. Finement pensé ou carrément en roue libre, Pet genius est un album qui se plaît à surprendre là où on s'y attend le moins ("Float my boat"), sans pour autant ressentir le besoin expérimenter à tout va juste pour exciter les journaleux (l'azimuté "Erase the speed of time"). Le groupe semblant prendre un malin plaisir à se réapproprier les codes du rock indé, pour les réarranger à sa manière, un peu décalée mais toujours maîtrisée ("Cosmic erosion"). Une petite touche de rock expérimental destructuré ("Trash heap swing") et Pet Genius conclue les débats avec le très grunge "Chromatic blues", titre aux mélodies old-school et aux instrumentations salvatrices ; quand "Scrapyard king" la joue plus classieuse, sans perdre une once d'efficacité.