Pest Modern - Rock'n Roll Station Attention, cet album n'est pas à mettre entre toutes les oreilles ! Avant d'être un groupe, Pest Modern qualifie le mouvement artistique de Joël Hubaut, un touche à tout dans le domaine artistique qui depuis les années 70 crée à tout va : poésie, dessin, musique, performance... Comme il est en avance sur son temps, il espère voir se répandre partout son travail qui se trouve au-delà de la modernité. La pomme ne tombant jamais bien loin du pommier, son fils Emmanuel est lui aussi connu pour son travail d'artiste puisqu'il est impliqué dans un des groupes (si ce n'est "le plus culte"") de musique industrielle français : Les Tétines Noires, il fait bien sûr également partie du prolongement LTNO et de The Dead Sexy Inc. Il semble même difficilement pensable que la réunion des deux ne se soit pas faite plus tôt...

Ici, c'est le papa qui tient le micro, délivrant des textes poético-absurdes avec un phrasé parlé plus que chanté, alors que le fiston s'amuse à fourbir les rythmes, les samples et joue avec des guitares s'inspirant des sixties et du surf rock. Si l'ensemble n'était pas encore assez impromptu et expérimental, il faudrait ajouter une actrice allemande qui s'exprimerait dans sa langue... Ok, c'est fait avec la présence sur quelques titres de Caroline Poppenberg qui s'illustre un peu plus que l'autre invité (Nicolas Germain). Les mots en français rendent l'ensemble assez hard à écouter, mais si on les met de côté, on prend davantage de plaisir avec des titres à la musicalité improbable comme "Les insectes". C'est d'ailleurs ce morceau qui a le plus inspiré la meute de remixers qui se sont attaqués à ce Rock'n roll station.

Ils ne sont en effet pas moins de dix à avoir récupéré les bandes pour les triturer et leur donner d'autres couleurs, "Les insectes" a tapé dans l'oreille de bon nombre d'entre eux, notamment les frères Grandchaos qui le transforment en plage EBM tranquillement dansante, le suisse Mimetic qui insiste sur les basses, Marianne Jacquet (Magritte Jaco Spaam) qui lui ajoute des samples papillonnant ou encore Plateau Repas qui donne une dimension un peu plus dub puis frontale au morceau. "Ça va couiner" et "Pest modern" sont bidouillés deux fois, des quatre, c'est le travail de Oberst Panizza (membre de Liste Noire) qui me semble être le plus dans l'air du temps. En tout cas, c'est une excellente idée que de laisser vivre plus longtemps tous ces titres, d'autant plus que si tu es récalcitrant à l'idée d'écouter un OVNI avant-gardiste, entrer dans l'album à travers les remixes est une excellente idée.