Artwork hideux, typo peu engageante, "qu'est-ce que ça va être que ce truc encore"... Voilà à peu près mon sentiment au moment de découvrir ce premier album de Perseide. Et pourtant ça joue, et c'est même plutôt très sérieux, un métal qui picore dans d'autres genres mais qui sait où il va et sait être efficace quand il le faut (entre gros riffs, rythmiques de poids et mélodies tranchantes). Je ne suis pas donc en train d'écouter un quelconque groupe de fusion-punk-rock-futuriste d'adolescents. D'ailleurs, renseignements pris, le combo n'est plus tout jeune car il fête cette année ses 20 ans d'existence... Un bel âge mais encore aucun véritable album, juste deux EPs et une collection de concerts (et non des moindres puisque Soilwork, Cancer Bats ou Protest The Hero sont sur la liste), les Lyonnais ont attendu l'alignement des planètes (et un virus global) pour passer en studio (la prod d'Olivier Didillon est très honnête et si les grattes manquent parfois un peu de patate, ils ont trouvé un bon équilibre avec les samples) et donc accoucher de ce The only thing. Marqué par le courant alternatif, le quatuor réussit à créer des ambiances en quelques secondes et a eu le temps de peaufiner ses compositions pour obtenir un rendu de haute volée entre incorporations de sonorités inhabituelles, technicité et harmonies ("Blackening everything", "Red Naomi"...), on est donc assez bon d'un métal core classique où les lignes de chant clair viennent se fracasser sur un ensemble massif, l'idée y est mais la construction est bien plus fine. Comme ils sont plus doués avec les clips, je t'encourage à aller mater "Sell yourself", "Fade away" ou "Siren in the distance" (tous trois réalisés par Alban Verneret), ce ne sont pas forcément mes titres favoris sur l'opus mais l'esthétisme des vidéos faut bien plus honneur à leur travail que leur pochette.
Publié dans le Mag #46