Je ne voudrais pas commencer cette chronique avec une affirmation un peu simpliste, mais quand tu t'appelles Perfecto, on sent bien que tu ne vas pas faire du reggae ou de l'electro. Alors, il y a toujours des exceptions, et comme le dit l'adage, l'habit ne fait pas le son, mais bon, dans le cas de ce quintet francilien, c'est du rock'n'roll dans les tuyaux, guitares électriques, basse, batterie, voix puissante, bref, oui, tu peux enfiler ton perf'. Dans ce groupe formé en 2018, on y retrouve des pas nés de la dernière pluie, issus de groupes splittés ou toujours en activité, et pas des moindres, Enhancer et Bukowski. On retrouvera Romain Sauvageon à la batterie, Mathieu Dottel à la guitare et Toni Rizzotti au chant et claviers. Rajoutons Jiu Gebenholtz à la basse et Miguel Novais à la guitare et Perfecto est au complet. Alors, si on mélange Enhancer avec Bukowski, on peut penser que ça va partir sur du néo stoner rock metal truc machin. Eh bien non, ce petit monde se retrouve juste pour rendre hommage, un hommage au rock, au sens historique, des 60's à nos jours.
Par le biais d'un personnage imaginaire, Bobby Blackheart, crooner spationaute qui recherche l'amour perdu dans un univers immensément froid (d'où l'artwork de ce premier album), ce Quasar of love recherche l'inspiration dans l'histoire du rock. On pourra croiser les fantômes de Queen, d'Eddie Vedder, de Lynyrd Skynyrd, des Stones... En bref, du classic rock, avec quelques légères pointes soul, folk ou psychédélique. Perfecto s'est donc fait plaisir, et cela se vérifie également sur la structuration de l'album, puisque chaque track est entrecoupé d'un titre resserré d'une ou deux minutes, une petite séquence originale qui semble vouloir être l'échantillon d'une époque, une maquette restée en l'état. En conclusion, un hommage bien agréable de gugusses que l'on sait habitués à trancher dans le lard. Mais il ne faut jamais oublier ses racines, surtout quand elles sont revisitées avec respect et envie.
Publié dans le Mag #56