pearl jam - ten Septembre 1991 : Nevermind, le monde de la musique prend sa plus grosse claque depuis 1977, le "grunge" qui rampait dans le milieu indé depuis quelques années explose à la face du monde et va marquer la décennie. Un mois plus tôt, Pearl Jam sortait son premier album Ten offrant un autre visage au style venu de la région de Seattle. Moins punks et moins décadents que leurs comparses de Soundgarden, moins métal qu'Alice in Chains, plus présentables que Nirvana, Pearl Jam va aussi faire un carton et ses trois premiers disques (Ten, Versus et Vitalogy) forment une trilogie exceptionnelle de qualité. Tout le monde connaît quelques uns des tubes qui composent cet opus, l'hymne "Jeremy", les hits absolus "Once", "Evenflow" ou "Alive", les titres encore joués sur scène "Black" ou "Porch", plus de la moitié de la galette est en or massif, le reste n'est pas moins bon. Alors que s'approchent les 20 ans du groupe, Sony se lance dans la réédition de ces monuments du rock et ne fait pas les choses à moitié... 4 versions différentes sont disponibles et la plus "simple" est suffisamment énorme... les fans hardcore s'offriront la "Super Deluxe" qui contient en plus de ce que je décrirai ensuite un DVD (avec entre autre leur live MTV Unplugged de 1992), un vinyl, un CD d'un concert à Seattle, une réplique de leur démo K7 et un livret d'Eddie Vedder.
La version "basique" (tout est très relatif) est servie dans un digipak qui reprend l'idée de l'artwork d'origine et protège deux albums, le premier est la réédition "normale" de Ten, le second propose une version de l'album mixé et masterisé par Brendan O'Brien (le producteur s'était occupée de Versus, pour Ten, c'était Rick Parashar (qui a bossé aussi sur Temple of the Dog et Alice in Chains avant de devenir une icône de la prod' grunge bossant 10 ans après pour Nickelback, Anyone ou 3 Doors Down)). A la fois plus propre, plus péchue et plus douce, cette nouvelle version démontre que les compos et leurs arrangements sont immortels. S'ajoutent aux 12 titres originaux, 6 autres "bonus" qu'on a pu entendre sur Lost dogs ("Brother") ou dans le cultissime (pour la famille grunge) film Singles ("Breath and a scream" et "State of love and trust"), les trois autres sont eux aussi des titres écrits pour Ten et qui n'ont pas été choisis pour figurer au track-listing en 1991 ("Just a girl", "2,000 mile blues" et "Evil little goat"), tous ont plus de qualités que de défauts ("Evil little goat" excepté) et bon nombre de groupes auraient aimé les avoir en single de leur album plutôt que de les laisser dans un placard...
Pearl Jam n'est pas un groupe comme les autres, c'est un des rares à vraiment s'intéresser à leur public (combat contre TicketMaster, enregistrements live "officiels" de chaque concert, shows épiques...), et cette série de réédition en est une nouvelle preuve, elle doit entrer dans ta discothèque comme elle entrera dans l'Histoire du Rock.