Travail de construction ou de déconstruction ? La question se pose à l'écoute de ce nouvel EP car les 5 titres proposent des morceaux qui semblent en partie décharnés, le duo a retiré une bonne partie des substances de la pop (les mélodies douces, les guitares) pour ne laisser qu'un squelette où de chaleureuses harmonies vocales blindées d'effet se posent sur des rythmiques binaires et froides. Un amalgame particulier, dérangeant mais dont le charme opère. Pattern Primitive fait donc toujours honneur à son patronyme, s'écarte un peu plus de la britpop (bye bye le côté Radiohead) pour se rapprocher d'ambiances plus dark (qui me renvoie aux ambiances chères à Nic-U), les structures de base sont habillées de quelques sons inquiétants (coucou David Lynch) et ce sera tout. Pour compléter cet univers, cela passe par des vidéos (3 des 5 titres en bénéficient), un montage d'images en miroir sous un filtre bleuté, des masques et des symboles qui collent à la musique, parfois légère ("I'll take the blow"), parfois contemplative ("The given life"), parfois flippante ("I know your thoughts").
Publié dans le Mag #53