Eric Q. est un homme occupé. Lorsqu'il ne bosse pas sur une énième excellente sortie de son projet solo de toujours Thisquietarmy ou qu'il ne préside pas aux destinés de son propre label indé TQA Records, il joue aussi dans de "vrais" groupes comme Destroyalldreamers ou Parallel Lines qu'il mène de front avec Ryan Ferguson (Electroluminescent, Sianspheric) & Pascal Asselin (Millimetrik, Le Chat Blanc Orchestra). Le trio est dispersé aux quatre coins du Canada mais cela ne les empêche pas pour autant de livrer des disques à une fréquence plutôt régulière. L'avantage de l'improvisation peut-être, laquelle caractéristique leur travail au sein ce projet commun. Le talent aussi.

Parce qu'avec la magie des nouvelles technologies et du Web 2.0, on peut habiter à 1,000 kilomètres les uns des autres et produire des disques de qualité. Plus nécessairement besoin d'investir des dizaines de milliers d'euros pour enregistrer, l'industrie devrait s'en inspirer parfois. Infinity, sorti chez le label qui monte outre-Rhin, Oxide Tones (au hasard Canyons of Static, Condre Scr, Jet Plane, Mooncake...) en est clairement la jolie démonstration (Allemagne / Canada = 6,000km donc bon). Du post-rock dense et psychédélique aux effluves shoegaze, un nappage ambient mâtiné d'électronique délicate, sept pistes sans nom pour plus d'une heure de musique qui nous emmène vers les cieux et effleurer notre psyché, Parallel Lines développe des compositions à la répétitivité envoûtante, aux atmosphères immersives et esquisses mélodiques "crayonnées" avec une classe étourdissante.

Une oeuvre en apesanteur extrêmement bien produite et soignée, qui cache ses impro sous quelques belles couches de guitares organiques et des ambiances savamment ciselées, le trio Parallel Lines fait beaucoup avec finalement assez peu. Comme quoi avec du talent, un savoir-faire technique et une organisation intelligente, tout devient quand même beaucoup plus simple...