Parabellum - Si vis pacem Dans ma vie d'amateur de rock 'n' roll à l'état brut, il y a pas mal de groupes que j'apprécie vraiment en concert sans m'être grandement intéressé à leur carrière discographique. Parabellum fait partie de ceux là. J'ai toujours kiffé leur live, mais je serais incapable de citer dix titres de leurs nombreuses chansons. Après, en concert, c'est machine de guerre, punk rock à l'ancienne, les mecs sont coolos et leur guitariste Sven complètement barge. Et puis, mine de rien, Schultz est un phénomène. Un mec déjà là aux grands débuts de l'alternatif. Un sacré personnage, qui respecte son prochain et qui mérite d'être respecté. Tout cela pour dire qu'Oli m'a fait un beau cadeau en me faisant parvenir la dernière production des parisiens. Bien sûr, du grand Parabellum des débuts, il ne reste plus grand monde. Mais ce Si vis pacem est une excellente surprise. Primo, car le son des guitares et le bass-batt' est énorme. Dès "Comme un héros", le premier titre de la galette, ça envoie sévère. Premier morceau lourd, lancinant, Schultz arrange sa foule à la manière du Lofofora qu'on aime tant. Jouissif, tout simplement. Et puis, tout y est : rythme entraînant, refrain accrocheur, et même si le chant n'est pas d'une précision chirurgicale, ça le fait. Point barre. De toute façon, le punk rock, c'est ça : de l'énergie et de l'efficacité primant la perfection. Schultz est remonté à bloc, derrière ça suit, mince alors, 25 piges dans le circuit et toujours cette même envie, cette colère brute de décoffrage. Et en 2007, Parabellum envisage toujours son envie d'en découdre par le punk (la déclaration d'amour musicale "Tant qu'il y aura des watts", "le Boxon", "Mission démago", "Pourquoi tu t'inquiètes" très destroy, le pogotant "Sale gueule") tendant vers le rock 'n' boogy rock (l'excellent et énergique "rock 'n' roll classe affaire", "J'ai ramassé", "c'est pas gagné") et même vers des ballades punchies ("Noir sur bleu" et "Bang Bang", seul titre chanté en anglais). Parabellum ne parle jamais pour ne rien dire, la contestation est toujours au menu du jour, la noirceur est d'actualité, mais la rage et l'espoir tiennent le bon bout dans un disque de bonne facture. La voix rauque et envoûtante de Schultz est incontestablement le point fort du quatuor énergique et ses textes hautement inphilosophiques (euh, ça existe ça ?) vont à l'essentiel : c'est le bordel, le sarkosysme est en route, on va en baver, mais eux le savent, ça fait 25 piges qu'ils dénoncent le chaos ambiant. Alors voilà, Parabellum ne se fait pas d'illusions. Et c'est ça leur force : ils n'ont pas changé leur fusil d'épaule. Rien à branler, le rock 'n' roll, ils l'aiment, et comptez pas sur eux pour jouer de la musique tendance. Leur créneau, c'est la musique électrique, badaboum, tant qu'il y aura des watts, les Para seront là. C'est tout ce qu'on demande. Même s'ils n'ont pas sorti l'album de leur vie, Si vis pacem reste une galette très appréciable, et ça donne surtout une bonne raison de revoir une nouvelle fois le groupe en concert. En tout cas, moi, j'y retourne !