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Numéro :
Mag #55
Retour aux affaires courantes ? Après la fête de nos 25 ans, oui, mais non, car chaque mag est une nouvelle aventure et quand on rencontre dEUS, c'est un groupe culte qui s'invite dans nos pages !
Tous les matins, je me prends un bon jus de pamplemousse. C'est frais, ça fout la patate, c'est vitaminé, un peu acide, pas trop sucré ; c'est pas un fruit de guignol à en tirer 3 gouttes par pressage, ni un fruit qui deviendrait subitement à la mode, tout ça parce qu'il viendrait d'un pays tropical, et qu'il n'aurait été cultivé que par une tribu en synergie totale avec Gaïa. Eh bien, désolé de cette allégorie fruitière, mais pour Pamplemousse, le musical, celui qui nous revient en troisième semaine pour un nouvel LP, c'est que du bon, et je te conseille vivement de goûter à cette production réunionnaise de grande qualité. Car oui, ça a les mêmes vertus qu'en jus, mais ça se consomme par les oreilles, et si possible, en live, comme toute bonne musique qui se respecte.
Et en matière de respect, Pamplemousse en impose. Déjà parce que cela fait depuis l'album éponyme sorti en 2018, qu'ils nous envoient un noise rock impeccable. Parce que dès le début, le trio plaquait son style, sa guitare, son chant, ses codes. Nul besoin de sortir un timide EP en carte de visite pour les Réunionnais, ils avaient déjà trouvé leur voie. Pour Think of it, le tout dernier, Pamplemousse fait dans la continuité sur certains points : même label, A tant rêver du Roi ; même studio d'enregistrement, Studio Black Box en compagnie de Peter Deimel (Chokebore, Shellac, Cows). En revanche, quelques changements dans le line-up qui passe de 3 à 2, avec désormais Sarah Lenormand qui délaisse la basse pour passer à la batterie et accompagner Nicolas Magi, toujours au chant et à la guitare. Autres petites nouveautés, avec des tracks qui s'écartent un peu de la ligne directrice tracée précédemment dans la discographie de Pamplemousse. On y trouve "One million doors", titre plus noise pop garage, plus abordable. Ou "La ballade de Steve", titre quasi instrumental un poil psyché, qui termine l'album. Mais que les adorateurs du Pamplemousse originel se rassurent, même en duo, ils savent nous rappeler aux bons souvenirs des précédents hits ("I hate this song", "High strung"), avec un "Mexican boy" qui entame Think of it, ou le "I'm not Dietsch 1", premier single de l'EP, enivrant et hypnotisant. Il y aura aussi du fat avec le bien nommé "Fat Hollywood", du brut qui claque "Vicious mind" qui contraste avec le plus complexe et intrigant "Cactus". Bref, Pamplemousse réduit son effectif mais élargit sa gamme, tout en conservant son identité, qui fait de lui une référence du noise rock français et qui aurait le mérite d'en devenir une mondiale, de référence.
Putain que j'aime les fruits des tropiques, et surtout les Pamplemousse de la Réunion ! Après nous avoir rafraîchi et picoté les oreilles avec leur tout premier LP éponyme en 2017, c'est avec plaisir qu'on les retrouve en 2019 avec High strung. Mais depuis 2 ans, ont-ils passé leur temps à étudier la température du Piton de la Fournaise ? Heureusement non, et tu as peut-être eu la chance de les voir en concert en métropole, notamment en première partie de Unsane (... comme une évidence), à Paris ou durant la tournée dans l'hexagone et en Espagne qui s'en est suivie. C'est sûr que ce n'est pas forcément facile de se lancer dans une tournée européenne quand on réside à 9 000 km de Paris. A l'inverse, ils tournent beaucoup sur l'île, soit une autre bonne occasion d'aller visiter Saint-Denis et ses environs. Bref, assez parlé géographie, parlons musique. Toujours sur le label palois A tant rêver du Roi (Bison Bisou, Francky Goes to Pointe à Pitre, No Metal In This Battle...), le groupe est parti enregistrer au Studio Black Box à Angers avec Peter Deimel (Chokebore, Shellac), et nous envoie High strung et ses dix nouveaux titres.
Et il suffit que démarre la chanson "High strung" pour retenir déjà trois enseignements : le premier c'est que Pamplemousse n'a pas changé de registre, et c'est tant mieux. On est toujours dans du très bon garage noise post punk. Le second c'est que ce groupe a déjà une identité sonore immédiatement reconnaissable : un son de guitare, une voix, une batterie et une basse. Le troisième, c'est que ce trio sait foutre le feu dès les 2"40' minutes de ce premier titre. Un feu qui continue de calciner la boîte cranienne avec un "Dragon breath" qui joue un peu plus sur des cassures de thèmes. S'ensuit un "Losing control" plus épais et lourd avec une basse qui te fouette l'échine. Pour un ralentissement de tempo, il faut attendre "Porcelain" qui s'amuse à te submerger de vagues de riffs noisy ou "Space out", presque post-rock. Mais si tu t'es relâché, voilà un "Heebie jeebies" noisy punk pour ne pas que tu puisses te détendre. Et on continue de dérouler les 10 tracks en suivant le chant hurlé punk, la guitare qui cherche à t'étouffer sous les riffs, une basse bien grasse et une batterie survoltée. Tout ça, sans jamais vraiment faire de pause, car si le volcan de La Réunion a des moments de repos, ce n'est pas le cas de Pamplemousse. Un peu plus resserré que le premier EP, avec un très bon équilibre instrumental et vocal dans la production, Pamplemousse affine et parfait son style. Je n'ai même plus à citer de groupe référence à rattacher pour donner une idée de leur musique, c'est Pamplemousse et c'est tout.
Quand à la signification de la pochette ? A mon avis, le mioche écoute High strung et il boit du p'tit lait (par le nez, oui, mais bon).
"Pour votre santé, mangez 5 fruits et légumes par jour" qu'ils nous disent. Eh bien pour la santé de vos oreilles, je vous conseille un bon Pamplemousse de la Réunion. Premier album pour ce trio, qui annonce la couleur dès les 10 premières secondes : la guitare en boucle sur un riff entêtant, un sublime cri rageux et mélancolique, la batterie qui explose et la basse qui enveloppe tout ça. Un album de 9 titres riches et méchamment bien construits. Globalement noise, mais qui sait varier les plaisir : sur "Marabout", on trouve des sonorités métal ; avec "Suffocating", c'est 8 minutes de tergiversations électriques délicieuses ; quant à "I hate this song", la très mal nommée, on tient une de ces bastos que l'on peut laisser tourner en boucle dans ses cages à miel sans overdose (cf. Youtube). Oubliez vos fausses idées sur la musique des îles, car c'est pas parce qu'on habite à La Réunion qu'on doit faire des percus ou du ragga (comme c'est pas parce qu'on habite Paris qu'on doit jouer de l'accordéon). En conclusion si tu cherches du bon rock noise, faut taper dans l'insulaire : Hawaï a(vait) Chokebore (période 90's), la Réunion a Pamplemousse, et c'est pas rien.
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