Rock Rock > Pale Grey

Biographie > Gris pale

Pale Grey est la couleur favorite des Beatles quand ils sont en costard, c'est aussi le nom d'un groupe de Liégeois qui sort un premier EP en mai 2011 chez Jaune Orange (Girls in Hawaii, Dan San, Hollywood Porn Stars, My Little Cheap Dictaphone, The Experimental Tropic Blues Band...). Gilles, Maxime, Janjannes et Benoit enregistrent chez eux courant 2012 leur premier album Best friends avec Anthony Sinatra (Piano Club, Hollywood Porn Stars) et au Studio 5 avec Oliver Zülch (13 & God, Notwist ...). La galette est livrée au printemps 2013 en Belgique, au début de l'année 2014 en France...

Pale Grey / Chronique EP > Ghosts

Pale Grey - Ghosts S'ils sortent un nouvel album complet à l'automne, les Pale Grey ont voulu en partager quelques morceaux avant l'été, histoire d'habituer leurs fans à leurs nouvelles inclinaisons, voici donc ces quatre Ghosts. La pop assez britannique s'est évaporée pour laisser la place à des ambiances assez éthérées, des titres très amples où l'influence prédominante est celle de la trip hop, on est désormais bien plus proche de Portis que de Radio -head. Les Belges jouent sur la voix (qui rappelle parfois l'une de celles d'Archive, sur "Ghost" notamment) pour varier le style et conserver un lien avec Best friends. Très homogènes, ces quatre plages ne manquent pas de profondeur, le travail en studio a été millimétré, les intenses réflexions sur la construction des titres et leurs arrangements n'ont pas été vaines, tant elles servent le propos et rendent facile l'écoute d'une architecture assez fine. La preuve avec la voix à la tonalité plus haute de Romain Cupper (Leaf House) qui s'intègre parfaitement à "Cupidon" et qui marque, trop rapidement, la fin de cet EP, c'est toujours un peu plus que le simple "Billy" (orchestral et magique) mais il est clair que Pale Grey a réussi son coup. L'aperçu de cette évolution qui sonne comme une petite révolution met en appétit, on en serait presque à réclamer l'automne...

Publié dans le Mag #28

Pale Grey / Chronique LP > Best friends

Pale Grey - Best friends Les Pale Grey se cachent derrière une imagerie enfantine (des chiens "kro kro mignons" et une écriture scolaire) mais proposent une pop très adulte qui a appris de ses glorieux aînés. Et s'ils sont Belges, c'est plus vers l'Angleterre que se tournent nos oreilles au jeu du radar qui cherche à capter les influences : dans ces cas-là, les noms qui nous viennent d'abord à l'esprit sont ceux des Beatles (comment les éviter quand les mélodies sont aussi accrocheuses et enjôleuses ?) et de Radiohead (pour le côté bricolage et amalgame sonore réussi). Pour autant, difficile d'annoncer que Pale Grey ressemble à l'un ou à l'autre de ces deux groupes phare.

Best friends a un son particulier (la "belgian touch ?") qui le place dans le présent et hors des schémas basiques de la pop. Plus que les variations de rythme ("Confession") et de couleur vocale ("The gold rush"), ce sont les sons qui donnent un côté aventureux aux Liégeois qui semblent tester des petits trucs dans leurs morceaux et conserver beaucoup de "choses étranges" comme le clavier qui débute "Spiral" (clin d'oeil à la musique de Drive ?), l'orchestration un peu solennelle sur "Homeland" ou ces quelques petits effets étrange sur le chant à la fin de "Shame", on trouve de l'inattendu un peu partout et ça passe plutôt bien, ça devient même la marque de fabrique de Pale Grey qui ose sortir du carcan du style en imposant ses désirs et son identité.

Pas trop mal installés en Belgique (on les avait découvert lors du festival de Dour), les Pale Grey arrivent en France en ce début d'année 2014 via Pias qui distribue le label/collectif Jaune Orange et apportent beaucoup de fraîcheur et d'inventivité dans un monde pop qui en tournant bien trop souvent sur lui-même finit par s'enterrer.