Oxbow est originaire de San Francisco en Californie. Le groupe est composé de Dan Adams (basse, clavier), Greg Davis (batterie, percussion), Niko Wenner (guitare, clavier) et surtout d'Eugene Robinson (chant et autres éructations). Dès sa première sortie officielle avec Fuckfest en 1989 (via Hydrahead), Oxbow rencontre un succès d'estime qui va suivre une courbe exponentielle jusqu'à Narcotic story, l'album de tous les éloges. Le groupe fait actuellement l'actualité grâce à des rééditions (The king of the jews en LP) via Hydrahead et la sortie future d'un (?) disque (The thin black duke) dont le format devrait être assez inédit dans le contexte musical actuel, selon les interviews données par Eugene Robinson à ce sujet.
Infos sur Oxbow
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Liens pour Oxbow
- theoxbow: MySpace (302 hits)
- theoxbow.com: site officiel (339 hits)
Oxbow discographie sélective
lp :
Love's holiday
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lp :
Thin black duke
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lp :
Fuckfest (Réédition)
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lp :
The narcotic story
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Oxbow dans le magazine
Numéro :
Mag #58
On a charbonné pour te livrer, relativement rapidement, un gros numéro avant de terminer l'année. Au menu : Empire State Bastard qui a profité de son concert parisien pour répondre à nos nombreuses questions, tu pourras lire également le live-report de leur show et une chronique de leur album. Côté interviews, il y en a d'autres comme celles de Benefits, Exsonvaldes, Princesses Leya, Bottlekids, 7 Weeks, Unspkble, Dusk of Delusion et Bad Situation ! Et on ajoute Blood Command qui inaugure une nouvelle rubrique qui fait honneur à la Norvège ainsi que l'équipe de Ca dégouline dans le cornet !.
Liens Internet
- Glaz'Art : site officiel
- Keritsu : webzine rock indépendant de Lyon
- agenda-concert.com : L'agenda des concerts
Rock > Oxbow
Biographie > Eugene vs the world
Review Concert : Oxbow, Oxbow à l'Aéronef (mai 2011)
Oxbow / Chronique LP > Love's holiday
Quand il m'arrive d'échanger avec des gens autour d'Oxbow et de son frontman, Eugene Robinson, je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour Cactus, notre ancien rédacteur disparu de nos radars, mais qui doit sûrement encore avoir de belles trouvailles à nous faire partager. À l'époque, il m'avait conseillé de me jeter sur The narcotic story, l'un des chefs d'œuvre du groupe, paraît-il. Il ne s'était pas trompé, ce disque a usé pas mal ma platine à un moment donné de ma vie, et puis... plus rien ! J'ai perdu la trace de Cactus, nous n'avons jamais reparlé d'Oxbow, et j'étais tellement pris par une quantité astronomique de découvertes musicales que je n'ai pas eu (ou pris) le temps de suivre la carrière de ces gars de San Francisco. Ces dernières années, j'ai repris contact musicalement par deux fois avec Eugene Robinson par le biais de son projet Buñuel, qui ne délivre pas du tout le même style (un peu plus bourrin et direct), bien que l'empreinte du chant d'Eugene soit tout de même bien marquée.
En 2023, nous apprenons l'arrivée d'un nouvel album d'Oxbow, intitulé Love's holiday (le titre m'a fait rire, certains comprendront), je me le suis procuré et l'ai écouté d'une traite car je considère qu'Oxbow se vit par ses œuvres, et non par ses chansons, même s'il existe toujours des morceaux qu'on apprécie plus que d'autres, nos climax personnels disons. Quelle ne fut pas ma surprise de constater en le découvrant qu'il était désormais possible de vivre l'expérience d'Oxbow en dissociant les titres tant cet album ne ressemble plus au groupe que j'ai découvert il y a plus de dix ans. C'est une évidence, le quatuor a évolué. Moins tendu et sauvage, et donc beaucoup plus contrôlé, Love's holiday fait preuve d'une sagesse, somme toute relative, mais qui surprend quand même. L'album regorge de véritable pépites d'une profondeur et d'une vibration insoupçonnées telles que "1000 hours" (avec la participation de Joseph Manning Junior Jellyfish, The Moog Cookbook, Imperial Drag, Beck...), "Lovely murk" (avec les chœurs sublimes de Lingua Ignota) ou encore la ballade au piano "All gone".
Pourtant, l'inaugural "Dead ahead", morceau le plus nerveux du disque, partait sur les chapeaux de roue avec son chant corpulent et expressif, suivi de près par "Icy white & crystalline" qui nous rappelle cet Oxbow fiévreux sur fond de riffs efficaces. La suite de l'œuvre nous a fait revoir la copie sur le champ car la bande d'Eugène calme les ardeurs musicales, se veut beaucoup plus mélodique, plus beau esthétiquement, l'énergie en moins peut-être (sauf pour Eugene qui incarne toujours la musique sous une forme souvent agonisante, à l'instar du titre final, "Gunwale"). D'office, sa singularité s'effiloche mais ce qu'il propose n'en est pas moins intéressant. Oxbow semble beaucoup plus assuré dans sa musique, il la contrôle beaucoup mieux, cela s'expliquant probablement par le fait qu'il se soit posé des limites, notamment sur le rythme. Même la production a changé, plus propre et lisse. C'est une rupture saisissante, certes, mais qui s'apprécie avec le même plaisir même si on ne vous cache pas qu'on aurait apprécié toucher un peu plus la folie dans ce Love's holiday. Cactus n'aurait à coup sûr pas dit le contraire.
Publié dans le Mag #58
Oxbow / Chronique LP > The narcotic story
"Ouais, Oxbow, c'est pas si terrible que ça, c'est un peu comme si tu prenais un 45T de The Jesus Lizard pour le passer sur ta platine en mode 33 tours, bof quoi"
Voila en substance l'un de mes premiers contacts avec le groupe sur un forum indé et ça en dit déjà long, même si la phrase est dépréciative au possible, sur le venin que peut dégager la musique d'Oxbow et plus particulièrement sur The narcotic story, 6e album d'un groupe dont la maturité t'éclate à la tronche sans trop crier gare. Car Oxbow, c'est un peu plus compliqué qu'un simple rip-off de The Jesus Lizard au ralenti : une identité qui brasse autant du blues, que de la noise; des riffs rampants et vénimeux, une voix qui tire vers un Tom Waits débarrassé de tout apparat classieux et un Screamin' Jay Hawkins décomplexé (oui ok, il l'était déjà un peu ce grand timbré), une atmosphère malsaine et poisseuse qui te laisse un arrière goût de mal-être dans la bouche, reléguant les bouquins de Bukowski et James Ellroy au rayon des livres pour enfants avec Oui-oui et Martine à la ferme. Bref, pas le genre de disque que tu mets dans ta voiture sous peine d'éclater le premier chauffard à grand coup de batte de baseball, comme ça, l'air de rien. The narcotic story demande un peu d'immersion, avec un casque, un truc qui se fume et un verre de Jack Daniels dans la main droite, un grand moment d'égoïsme en somme, pendant que ta copine fait la vaisselle et repasse tes chemises de cadre sup'. Dès le premier véritable titre de The narcotic story, "The geometry of business", Oxbow déploie ses ambiances maladives sur tes oreilles chétives : le riffing est racé et sans foritures de guitare-hero de merde, les arrangements parcimonieux, pertinent et le songwriting calé sur des sphères que seul les très grands sont capables d'atteindre. Mais c'est surtout Eugene Robinson qui vampirise l'attention : à contre-courant, onomatopéique, sauvage et à la fois doté d'une certaine conception de la sophistication.
De "Time, gentlemen, time" à "It's the giving, not the taking", Oxbow arrive à nous refourguer un album captivant de bout en bout, subtil de A à Z tout en réinventant les contours d'une musique blues en la repoussant dans ses retranchements les plus sombres et les plus vindicatifs. Bref, un objet parfait et un chef d'œuvre de la musique indé.