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Biographie > Eugene vs the world

Oxbow est originaire de San Francisco en Californie. Le groupe est composé de Dan Adams (basse, clavier), Greg Davis (batterie, percussion), Niko Wenner (guitare, clavier) et surtout d'Eugene Robinson (chant et autres éructations). Dès sa première sortie officielle avec Fuckfest en 1989 (via Hydrahead), Oxbow rencontre un succès d'estime qui va suivre une courbe exponentielle jusqu'à Narcotic story, l'album de tous les éloges. Le groupe fait actuellement l'actualité grâce à des rééditions (The king of the jews en LP) via Hydrahead et la sortie future d'un (?) disque (The thin black duke) dont le format devrait être assez inédit dans le contexte musical actuel, selon les interviews données par Eugene Robinson à ce sujet.

Review Concert : Oxbow, Oxbow à l'Aéronef (mai 2011)

Oxbow / Chronique LP > The narcotic story

Oxbow - The narcotic story "Ouais, Oxbow, c'est pas si terrible que ça, c'est un peu comme si tu prenais un 45T de The Jesus Lizard pour le passer sur ta platine en mode 33 tours, bof quoi"

Voila en substance l'un de mes premiers contacts avec le groupe sur un forum indé et ça en dit déjà long, même si la phrase est dépréciative au possible, sur le venin que peut dégager la musique d'Oxbow et plus particulièrement sur The narcotic story, 6e album d'un groupe dont la maturité t'éclate à la tronche sans trop crier gare. Car Oxbow, c'est un peu plus compliqué qu'un simple rip-off de The Jesus Lizard au ralenti : une identité qui brasse autant du blues, que de la noise; des riffs rampants et vénimeux, une voix qui tire vers un Tom Waits débarrassé de tout apparat classieux et un Screamin' Jay Hawkins décomplexé (oui ok, il l'était déjà un peu ce grand timbré), une atmosphère malsaine et poisseuse qui te laisse un arrière goût de mal-être dans la bouche, reléguant les bouquins de Bukowski et James Ellroy au rayon des livres pour enfants avec Oui-oui et Martine à la ferme. Bref, pas le genre de disque que tu mets dans ta voiture sous peine d'éclater le premier chauffard à grand coup de batte de baseball, comme ça, l'air de rien. The narcotic story demande un peu d'immersion, avec un casque, un truc qui se fume et un verre de Jack Daniels dans la main droite, un grand moment d'égoïsme en somme, pendant que ta copine fait la vaisselle et repasse tes chemises de cadre sup'. Dès le premier véritable titre de The narcotic story, "The geometry of business", Oxbow déploie ses ambiances maladives sur tes oreilles chétives : le riffing est racé et sans foritures de guitare-hero de merde, les arrangements parcimonieux, pertinent et le songwriting calé sur des sphères que seul les très grands sont capables d'atteindre. Mais c'est surtout Eugene Robinson qui vampirise l'attention : à contre-courant, onomatopéique, sauvage et à la fois doté d'une certaine conception de la sophistication.
De "Time, gentlemen, time" à "It's the giving, not the taking", Oxbow arrive à nous refourguer un album captivant de bout en bout, subtil de A à Z tout en réinventant les contours d'une musique blues en la repoussant dans ses retranchements les plus sombres et les plus vindicatifs. Bref, un objet parfait et un chef d'œuvre de la musique indé.