1992, Owun voit le jour. Le style est alors un mélange de pop-noise alternative et de rock progressif, la technique en moins. 10 années de carrière, trois albums studio (Petits contes pour enfants, Sillon et Ostensible ? en 1998 et 2001) et quelques dizaines (sinon plus) de concerts, le groupe se sépare et tombe alors (comme tant d'autres) dans un oubli relatif. 2007, Alex, Lud et Ced décident de revivre dans de nouveaux corps, Ju rejoint le groupe en qualité de guitariste-frictionneur et ressort définitivement de l'ombre en 2012 avec un nouvel album intitulé Le fantôme de Gustav.
Et ça tu connais ?
Rubrique :
Hint
LE groupe noise-expérimental frenchy culte...
Liens pour Owun
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Owun discographie sélective
lp :
Le fantôme de Gustav
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Liens Internet
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- label-athome.com : site du label
- Music Productive : Association pour la promotion des artistes belges.
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Biographie > Owun, dos, tres...
Chronique Compil : Owun, Grenoble calling
Owun / Chronique LP > Le fantôme de Gustav
Qui aujourd'hui se souvient encore d'Owun, ce groupe qui dans les années 90 s'était fait connaître en pratiquant un mélange de pop-noise alternative et de prog-rock aventureux ? Une formation qui, dix ans après sa séparation, est désormais un peu tombée dans un oubli que l'on qualifiera de relatif (à l'inverse de groupes comme Heliogabale, Bästard, Hint ou Portobello Bones... quoique). Comme tant d'autres, dira-t-on, sans doute parce qu'en musique plus qu'ailleurs, "on" a trop souvent la mémoire courte. Aujourd'hui, Owun propose une noise teintée de shoegaze, de no-wave, de drone, bref un vacarme articulé, un fracas agglutiné ou un tumulte organisé selon la saison pour paraphraser le groupe himself.
Enregistré entre février et décembre 2010 mais "seulement" publié au printemps 2012, Le fantôme de Gustav, par ailleurs sous-titré "Volume premier" (en attendant donc une suite) est un disque organique au spectre musical sinon élargi par rapport à ce que le groupe faisait avant, disons... différent. Minimaliste sur ces "Prémisses" qui laissent peu à peu entrevoir ce qu'Owun pourrait nous offrir, alternatif au cours sur une "Etoile en bout" aux contours pop-noise anguleuses ou plus brumeuse et "fantomatique" sur une "Perséphone" insaisissable au charme drone vénéneux (avec cette petite touche à la Sonic Youth qui avait marqué la première "carrière" du groupe dans les années 90). Les pièces se meuvent sur l'échiquier imaginaire du groupe et Le fantôme de Gustav multiplie ses fugitives apparitions pour mieux hanter des compositions comme l'exigeant "Carbone" avant de retrouver son minimalisme des débuts sur l'enfantin "Berceaux".
Une œuvre aux horizons bien incertains et aux trames mélodico-expérimentales aussi changeantes qu'obsédantes, des articulations instrumentales exigeantes où viennent se mêler tentations bruitistes assumées ("Outil trois"), pop shoegaze hypnotique ("Muralité") et (post)noise-rock aussi ténébreux que velouté ("Slow" et son final extatique). De fil en aiguille, Owun tisse avec son "fantôme" une toile musicale à l'ambition rare, affichant qui plus est une maîtrise artistique remarquable ("Acclame", "Atmo") malgré quelques digressions parfois osées ("Volux+"). Joli retour.