Ouzo Bazooka - Dalya À la découverte de Dalya, nouvel album du quatuor israélien Ouzo Bazooka, j'étais en train de digérer Dost 1 de Derya Yildirim & Grup Şimşek (album chroniqué sur notre précèdent numéro). Pure coïncidence, leurs styles ont des points en commun notamment cette amour pour le rock anatolien popularisé dans les années 1960, et par extension l'amalgame entre sonorités orientales et rock psychédélique, quelque part entre tradition et modernité, Orient et Occident. Bien que tout de même relativement différents, ne serait que par le fait qu'Ouzo Bazooka n'utilise pas d'instruments traditionnels, si ce n'est deux congas pour accompagner la batterie sur l'inaugurale "Monsters", les deux groupes cultivent le sens de la mélodie hypnotisante avec une chaleur et une attraction incontestable.

Enveloppé dans un digipak habillé d'un superbe artwork coloré, cosmique et sibyllin (signé Blumoo), les 6 titres de ce Dalya - avoisinant les 35 minutes de pur bonheur psyché - se retrouve assez complémentaires dans l'ensemble. Si "Monsters" séduit par son petit côté "hippie-song" et ses synthés hallucinés, "Million years of light" et "Alhagamal" font honneur aux racines orientales et méditerranéennes du groupe. L'instrumentale "Kruv", quant à elle, me fait plutôt penser aux productions très soignées de Thomas Brenneck (The Budos Band, Menahan Street Band...), tandis qu'"It's a menace" est davantage rythmée, urgente, et plus "pop" dans le format. Enfin, "Nine" est le morceau le plus psyché-prog du disque, aux antipodes d'" It's a menace" justement, et celui qui est proche d'être l'un des meilleurs morceaux de ce Dalya. Un album savoureux de bout en bout.