Oruga - Blackened souls Au menu ce soir chers amis : une bonne grosse et belle dose de GRAS made in franchouille avec Oruga. Un groupe qui livre avec Blackened souls (labelisé Apathia Records qui n'en est pas à son premier hold-up en la matière, remember Pryapisme ou pour ceux qui connaissent Hardcore Anal Hydrogen), un bien joli manifeste sludge/doom pesant, sévèrement protéiné, tout aussi burné et obsédant une fois passé la première montagne de riffs bovins proposés par le groupe. Qui ne se prive pas lorsqu'il faut également ajouter un peu de crème pas du tout allégée sur les plats avec des vocalises bien rugueuses. Tout cela donne un "Heretics" inaugural aussi crasseux que possédé par les taverniers de l'enfer, un truc bien oppressant, à la lourdeur viscérale et métallique.

Le premier titre met l'auditeur dans l'ambiance, le second enfonce le clou et là, déjà que l'atmosphère n'était pas à la franche explosion des zygomatiques, ça ne rigole plus du tout. Car la suite immédiate a pour nom "We, the darkness" et au rayon "joie de vivre, soleil et volupté", les Oruga sont aux abonnés absents. Normal, eux donnent dans la muraille sonore tombant en décrépitude, le doom marécageux dans lequel vient s'enfoncer un stoner extrême aux relents sludge enrobés de textures metal fleurant bon le black des cavernes (en termes d'atmosphères s'entend). Et comme le tout vient se lover dans une lenteur lancinante et parfaitement maîtrisée, on a l'impression que chaque riff vient d'être accouché dans la douleur des hurlements qui l'accompagne, pour le plus grand bonheur des inconditionnels du genre prêts à tout pour s'abandonner un peu plus à un "Dead among the living" qui remonte un peu la pente vers la lumière avant que "Disciples" ne les fassent replonger vers des profondeurs abyssales.

Maladive et pachydermique, ne respirant que faiblement par à-coups, l'oeuvre signée Oruga renvoie aux maîtres des catégories musicales que le quintet explore goulument, quelque par entre Corrections House, Crowbar et EyeHateGod, avec ce petit zeste de textures bien malsaines qui prennent tout leur sens sur un "Cursed" féroce, avant que "Ghosts of Anneliese" ne parachève définitivement cet album qui place très haut le curseur en termes de qualité et d'efficacité brute. Entre lourdeur sludge/doom et stoner/metal/black poisseux, sale, légèrement déviant même, Blackened souls tape dans le mille, en plein dans les tripes.