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'It's better to live one day as a lion, than a thousand years as a lamb.', traduction, "il vaut mieux vivre une seule journée dans la vie d'un lion que des centaines d'années dans la peau d'un agneau", c'est de cette citation illustrant un cliché du photographe George Lopez que vient le nom du projet réunissant Zack de la Rocha (RATM) et Jon Philip Theodore (ex-The Mars Volta). Une entité réunissant celui qui a marqué les années 90 avec Rage Against The Machine (reformé depuis un an et demi) puis a collaboré avec de nombreux artistes (DJ Shadow, El-P, NIN, The Roots...) avant de passer plusieurs années sur un album solo qui n'est finalement jamais sorti ; et l'ex-membre de De Facto devenu par la suite The Mars Volta qui quitta Omar Rodriguez et Cedric Bixler-Zavala en 2006 suite à des divergences artistiques. Au printemps 2008, le voile est partiellement levé sur cette collaboration forcément très attendu et le groupe annonce sa signature chez Anti Records (Nick Cave and the Bad Seeds) et la future parution d'un premier essai discographique. Eponyme, le premier EP de One Day As A Lion sort dans les bacs au coeur de l'été 2008.

One Day as a Lion / Chronique EP > One day as a lion

One Day As A Lion - EP One day as a lion, un premier essai discographique sorti de nulle part et qui met une claque à tous ceux qui regrettaient la grande époque des années 90. Entre la fin de RATM et la reformation du groupe, il s'est écoulé sept ans. Sept années au cours desquelles Zack De La Rocha annonçait régulièrement travailler sur un album solo, forcément (très) attendu. Trop sans doute puisque le chanteur n'étant jamais assez satisfait de son travail, le disque ne vit jamais le jour. Ce, malgré des collaborations avec DJ Shadow, en 2003, sur un morceau intitulé "March of death" et quelques titres instrumentaux co-composés avec Trent Reznor (NIN) dont un des titres, "We want It all", figure sur la bande originale du Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, en 2004. Mais les autres travaux du duo sont restés dans l'ombre du studio. Une collaboration avec Chuck D et The Roots en 2000 ("Burned Hollywood burned"), ou avec Saul Williams en 2004 ("Act III Scene 2 (Shakespeare)") pour ne citer que les plus importantes. Avec la reformation des RATM, le projet d'un disque solo était tombé dans l'oubli, mais toujours soucieux de se poser là où on ne l'attend pas forcément, De La Rocha annonce au printemps 2008 travailler sur un nouveau projet avec Jon Theodore (ex-The Mars Volta) : One Day As A Lion : marche droit ou crève... en sommes.
Eponyme, ce premier opus comporte 5 titres, 5 brûlots qui sont sensés répondre à une question : près de 10 ans après la dernière offrande discographique de Rage Against The Machine, Zack a-t-il encore le feu sacré, cette hargne caractéristique révolutionnaire et inébranlable qui ont fait de lui l'une personnalités majeures de la musique des années 90 ? On dépose la galette dans le lecteur, on pousse un peu les enceintes histoire de voir ce que One day as a lion a dans le ventre et "Wild international" prend d'assaut les enceintes. D'entrée de jeu, un constat s'impose : Zack is back. Flow turgescent, furieusement saccadé, batterie live qui claque dans les écoutilles, beats fulgurants, pour un round d'échauffement (ce que la suite suppose), c'est déjà du (très) haut de gamme. "Ocean view" débarque dans les tuyaux et là, plus question de rigoler ou de supposer que le père Zack a peut-être vieilli ou que Jon Theodore aurait mieux fait de garder ses divergences artistiques dans la poche au moment de quitter The Mars Volta. Fusion transversale d'un hip-hop revendicatif et d'un rock électrique et étonnamment heavy, ODAAL démontre sa capacité à carboniser les enceintes sans pour autant que le duo ne refasse simplement ce qu'il a déjà fait ailleurs. Car, évolution, Zack de la Rocha, s'il sait toujours atomiser le micro avec son flow salvateur s'essaie à un chant plus mélodique et s'ouvre ainsi de nouvelles voies musicales à explorer. Quant à Jon Theodore, il fait mieux que lui assurer un support 4 étoiles et apparaît comme son complément idéal. Rien à redire, à part les trois autres zikos de RATM, on a rarement fait mieux. Et on se prend à imaginer l'ex-The Mars Volta en cinquième larron aux côtés des Morello, Wilk et Commerford en live...
La comparaison avec Rage est inévitable alors évacuons de suite cet écueil en forme d'iceberg infranchissable. La musique de One Day As A Lion a évidemment des ressemblances avec celle du quartet auteur de The Battle of Los Angeles mais en même temps, les différences sont telles que l'on ne peut que reconnaître la capacité du duo à avoir su développer une identité musicale propre. Et pour mieux nous en convaincre, ODAAL lâche en plein milieu de la circulation une bombe à (dé)fragmentation électrique : "Last letter". Instru qui fracassent les conduits auditifs, harangue enfiévrée, le duo De La Rocha/Theodore secoue l'auditeur et ne se prive pas d'asséner les uppercuts sonores les uns après les autres jusqu'à le mettre à genoux. "If you fear dying" fait claquer les décibels, balance son groove phénoménal à la face de l'auditeur. Après une décennie de silence discographique, Zack de la Rocha a les crocs et revient sur le devant de la scène avec une énergie aussi brute de décoffrage que par le passé. En témoigne la tuerie intégrale que constitue le cinquième et dernier titre, éponyme, de cet EP. Un mini-album à la force de frappe imparable et à l'efficacité irréprochable... One Day As A Lion : vivre libre ou mourir...