Putain, le bonheur tient à peu de choses. Un disque, parfois. Souvent, même, en ce qui me concerne. Alors que j'ai littéralement craqué pour Kimon Kirk (chroniqué dans ce numéro), The summer ends, troisième album de Old Mountain Station, est un de mes coups de cœur de l'année 2021. Et pourtant, rien ne prédestinait ce disque à squatter ma chaîne hifi et mon âme. Mais comme le bonheur tient à peu de choses.
Tout comme j'ai pu être touché par Glitterer (mais si, le projet solo du bassiste de Title Fight), il y a quelques mois, la grâce de la musique noisy pop a encore eu raison de moi. Onze chansons, un voyage unique dans un univers sonore délicieux et apaisant. Pas certain qu'il soit apaisé par contre, mais c'est un autre débat. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que The summer ends a réussi à me séduire dès la première écoute, même si, disons-le, je n'ai pas une grande passion avec les voix très hautes et cotonneuses qui sont présentes tout au long du disque. Old Moutain Station touche sa bille quand il s'agit d'écrire des chansons légères, mélodieuse, enivrantes (merci le clavier !) mais aussi et surtout simples et abouties, à tel point qu'on pourrait croire l'exercice facile. Mais il faut un sacré talent pour caresser le sublime, 42 minutes durant, en jouant des pop noisy lo-fi songs (je devrais faire breveter le terme, tiens !) de cette qualité. C'est aérien mais solide. C'est touchant et bouleversant, mais c'est aussi poétique et décadent. Un disque surprenant au premier abord, mais je suis persuadé que comme moi, tu ne résisteras pas longtemps au chant des sirènes. Mon morceau préféré pourrait facilement être "You've got no say", morceau le plus remuant du disque, sorte de punk débridé et épuré. Mais mon côté sensible hésite entre le majestueux "Farewell old joys", le délicieux "Stay clear" ou l'acidulé "Sunshine". Mais en fait, non, je n'ai pas envie de choisir. The summer ends se déguste dans son intégralité. C'est limpide, efficace, et surtout, c'est beau.
Publié dans le Mag #47