Artiste prodige et précoce, Ólafur Arnalds fait ses premiers pas musicaux dès l'âge de 5 ans. A 14 printemps, il dévoile des goûts et aptitudes particuliers pour la musique classique et les bande-originales de films. Pendant sa post-adolescence, il s'inspire de son Islande natale (et notamment la ville de Mosfellsbær à quelques kilomètres de Reykjavik) pour composer et créé alors la majeure partie des morceaux qui se retrouveront en 2007 sur son premier album : Eulogy for evolution. Auparavant, il compose des intro et outro pour l'album Antigone des bûcherons d'Heaven Shall Burn (2004). Son premier disque est un succès, attirant sur sa jeune personne les regards des inconditionnels des icônes que sont en Islande les Sigur Ros. Repéré par le label anglais Erased Tapes, Ólafur Arnalds voit alors son effort inaugural être distribué en dehors des frontières de son île natale et, après avoir sorti un EP en 2008 (Variations of static), assure les premières parties de Sigur Ros lors de leur tournée mondiale.
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Ólafur Arnalds discographie sélective
lp :
For now I am winter
...
compil :
Erased Tapes Collection II
...
ep :
Found songs
...
compil :
Erased tapes collection I
...
ep :
Variations of static
...
lp :
Eulogy for evolution
...
Ólafur Arnalds dans le magazine
Numéro :
Mag #11
Onzième du nom est (enfin) disponible, un W-Fenec Mag' avec au menu quelques 88 pages de rock, de hard (ou pas) et une belle tripotée de groupes parm...
Liens Internet
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Ólafur Arnalds / Chronique LP > From now I am winter
De cette Islande dont toute une myriade de musiciens surdoués nous renvoient régulièrement les échos soniques d'une beauté panoramique épurée et ataraxique (Björk, Sigur Ros, Of Monsters And Men, Sóley, Múm et consorts...), Olafur Arnalds n'est pas le moindre des génies. Le petit prince de la musique néo-classique venue du froid a pendant des années fait les beaux jours du label qui n'en finit plus de tutoyer les cieux : Erased Tapes (Nils Frahm, Peter Broderick, Rival Consoles...), pour finalement s'en aller tenter l'expérience d'une major. C'est finalement via Mercury Classics (Universal donc) que paraît From now I am winter, le troisième album long-format du prodige islandais (il n'a "que" 27 ans). Un petit bouleversement dans la trajectoire jusque-là idyllique du pianiste/compositeur nordique.
Quelques mélodies malicieusement cachées dans un flocon (le très beau "Sudden throw", "Brim" et ses pulsations électro/pop envoûtantes, l'éponyme "From now I am winter" et sa complainte vocale feutrée), des arrangements à l'amplitude harmonique comme à l'accoutumée ineffable ("Reclaim"), Olafur Arnalds compose toujours sa partition avec un talent hors-norme et pourtant, l'album n'est pas constamment à la hauteur de ce que l'Islandais a pu écrire par le passé. Ni de son potentiel on l'a dit, quasi inégalé à son âge. Enfin pas toujours. Car s'il ne force pas forcément son talent sur "Worlds of amber", si la construction de "Reclaim" est parfois dommageable (comme l'omniprésence de son chant venant encombrer les instrumentations par ailleurs, on l'évoquait plus haut, magnifiquement épurées), il n'en reste pas moins que From now I am winter réserve quelques moments de beauté lacrymale incomparable ("A sutter", "Hands be still"). Mais pas que.
S'il est parfois en roue libre, un peu trop sur ses acquis ou comme limité dans ses mouvements ("Old skin", "We (too) shall rest", "Carry me anew") - son changement de maison de disques y serait-il pour quelque chose ?-, le natif de Mosfellsbær, petite cité de même pas dix mille âmes nichées à quelques encablures de Reykjavik, parvient à retrouver sa magie sur "This place was a shelter" et plus encore pour le sublime "Only the winds", soit LA pépite de l'album. Une petite merveille de (néo)classicisme raffiné qui rappelle que quand il veut, Olafur Arnalds peut tutoyer des sommets. Et s'il a d'ores et déjà promis qu'il continuerait de collaborer avec Erased Tapes à l'avenir, le label qui on le rappelle lui a offert ses lettres de noblesses et l'a propulsé parmi les grands, on peut certainement attendre de la suite de ses pérégrinations discographiques de très belles choses dans un futur assez proche.
Ólafur Arnalds / Chronique LP > ... and they have escaped the weight of darkness
... and they have escaped the weight of darkness, un titre à rallonge, une éclipse solaire, des titres écrits dans sa langue natale, l'islandais Olafur Arnalds livre encore une fois un album serti de compositions à fleur de peau, de ces petites pépites scintillantes dont il a le secret, soigneusement enveloppées dans un digisleeve made in Erased Tapes. Entre le label anglais et le songwriter venu du froid, c'est une affaire qui roule depuis maintenant plusieurs années et qui qz révèle toujours aussi prolifique, album après album, quelque soit le format choisi et le rendu final, invariablement envoûtant.
Encore une fois, Oli Arnalds invite l'auditeur dans son royaume, fait de paysages nacrés et d'atmosphères baignant dans une quiétude des plus absolues. Les notes glissent sur le clavier, l'archet sur les cordes du violon ou du violoncelle ("Þú ert sólin", "Þú ert jörðin"), les deux premières morceaux sont comme une caresse de l'âme mais restent encore sur sa surface glacée quand la suite plonge en apnée dans ses abîmes, ses fêlures et bouleverse l'auditeur par son intensité dramatique, sa profondeur cinématique émotionnelle ("Tunglið"). De part ses arrangements tantôt feutrés et minimalistes, d'autres fois plus amples et imposants, l'islandais laisse l'esprit de l'auditeur (re)trouver sa quiétude ataraxique ("Loftið verður skyndilega kalt"), se libérer de ses fantômes pour s'en aller peu à peu retrouver son bonheur perdu.
Belle mais triste à en pleurer, empreinte d'une mélancolie qui envahi l'auditeur par tous les pores de sa peau, s'instille en lui sans prévenir, la musique d'Olafur Arnalds est toujours aussi délicatement immersive qu'à l'époque du déjà magnifique Eulogy for evolution. Mais cette fois la maturité artistique de son auteur en plus... ("Kjurrt", "Gleypa okkur") si bien que ... and they have escaped the weight of darkness se révèle être diamant façonné des heures durant par un artiste en quête d'absolu, maître de son sujet et qui sait exactement ce qu'il veut évoquer, engendrer, fugitivement dévoiler, toujours avec une délicatesse infinie. Entre lyrisme post-rock fuyant et clarté mélodique néo-classique ("Hægt, kemur ljósið"), parfois même très légèrement électronique ("Þau hafa sloppið undan þunga myrkursins"), Oli Arnalds jongle avec les émotions, fait voyager l'auditeur en même temps qu'il le regarde passer par tous les états, de l'insondable dépression au bonheur extatique en passant par cette nostalgie brisée par la douce euphorie de "Undan hulu"...
Comme s'il fallait être triste aujourd'hui pour pouvoir être heureux demain...
Ólafur Arnalds / Chronique EP > Found songs
Found songs était au départ un pari osé. Composer sept morceaux en sept jours, se lever chaque matin en sachant qu'il lui faudrait livrer un nouveau morceau le soir même via Twitter et le site web d'Erased Tapes, tout en gardant une certaine constance dans l'inspiration, ne pas craindre de devoir lutter contre le complexe de la feuille blanche, Olafur Arnalds n'a pas eu peur de se mettre en danger et sans se cacher, s'est mis au travail avec à l'esprit le souci permanent de ne pas se trahir lui-même. De part son concept, le disque, qui après avoir été mis en téléchargement libre, sort aujourd''hui en CD et vinyl limité, supposait que son contenu serait intimiste, dépourvu d'arrangements complexes, comme réduit à sa plus simple expression. Et c'est justement là qu'Olafur Arnalds parvient à sublimer son talent de songwriter. Que ce soit sur "Erla's waltz" ou "Raein", au piano seul ou aidé d'un violon, le jeune Islandais délivre une musique qui effleure nos sens et invite à l'apaisement. Musique sur laquelle vient perler une douce mélancolie aux délicieuses vibrations...
Et si, en toute objectivité (si c'est possible...), Found songs n'atteint pas le niveau d'Eulogy for evolution ou Variations of static, Oli Arnalds parvient encore une fois à se saisir de ce petit "truc" en plus qui fait la magie de sa musique depuis quelques années, de ses longues nappes intimistes qu'il déplie avec une délicatesse infinie, pour mieux nous immerger dans son espace d'expression. Des motifs simples mais élégants, savamment brodés et qui viennent se lover dans des progressions mélodiques feutrées ("Romance", Lost song"), une musique d'inspiration post-classique capable de se sublimer d'elle-même pour atteindre des sommets de pureté diaphane ("Faun", "Ljósið"), l'auteur de ce Found songs a su éviter l'écueil du manque d'inspiration (concept oblige...) pour se concentrer sur la seule chose qui pouvait vraiment compter ici : l'émotion à fleur de peau qui allait se dégager de ses sept compositions. Et rien qu'en ce sens, ce disque est une merveilleuse réussite.
Ólafur Arnalds / Chronique EP > Variations of static
Après un Eulogy for evolution d'une rare pureté mélodique, Olafur Arnalds poursuit ses pérégrinations musicales avec Variations of static, un EP qui s'inscrit tout naturellement dans le prolongement de son opus inaugural. Pouvait-il faire encore mieux que la première fois ? La question méritait d'être posée. La réponse ne se fait pas attendre et elle est sans appel. Mille fois oui. Dès "Fok", Olafur met la barre très haut. Un clavier dépouillé et des arrangements propices au recueillement. Quelques notes qui s'égrènent lentement sur ce piano qui semble vouloir promener son spleen le long des immensités glacées des fjörds d'Europe du Nord, des violoncelles à fleur de peau, quelques beats électro parsemés ci et là, une progression harmonique finement orchestrée, le résultat est aussi intimiste que majestueux, aussi intense que raffiné. Cinégénique, la musique d'Olafur Arnalds est empreinte d'une douce poésie qui s'écoule sur ses compositions frêles et graciles dont leur auteur a le secret. Le sample d'une voix d'enfant en guise d'intro, un piano évoquant Chopin comme Philip Glass, un morceau exclusivement instrumental ("Við vorum smá"), minimaliste et pourtant, tout est là.
Une classe intemporelle, une atmosphère feutrée chargée en émotions, comme si elle avait le pouvoir de tout arrêter autours de nous, la musique de ce Variations of static nous plonge dans un état second, et, alors que les notes se brisent devant nous, que la puissance évocatrice de ses harmonies vient nous happer, elle se sublime encore une fois (magnfique "Haust"). La tristesse qui se dégage des cinq morceaux qui composent cet EP est quasi insondable et pourtant, sans pathos ni une quelconque volonté d'être poussivement lacrymal, Olafur Arnalds nous offre quelques pépites musicales à la beauté unique dont infiniment précieuse. Tristes mais dominé par une écriture incroyablement épurée. "Lokaðu augunum" et son raffinement néo-classique puis "Himininn er að hrynja en stjörnurnar fara þér vel" et ses mélodies, renvoyant comme un écho aux travaux de Joe Hisaishi... la musique du jeune islandais effleure les cieux avant de se perdre dans un dernier souffle. En attendant qu'elle ne se décide à reprendre vie d'elle-même... Magique.
Chronique Compil : Ólafur Arnalds, Erased tapes collection I
Ólafur Arnalds / Chronique LP > Eulogy for evolution
Il était une fois une petite île du Nord de l'Europe recelant des talents musicaux rares, insoupçonnés, ceux-ci ne demandant qu'à exprimer leurs dons bien aux-delà de leurs frontières, tout simplement pour ne pas priver le monde de biens aussi précieux. Que l'on aime ou pas Björk, Sigur Ros, Múm ou Amiina pour ne citer qu'eux, il faut bien reconnaître une chose, la concentration de pépites musicales est, sur cette île, pour le moins étonnante. Alors comment ne pas poser son regard du côté de Mosfellsbaer, petite cité de quelques 8000 âmes située à quelques encablures de Reykjavik (17 kilomètres pour êtres précis) quand on sait que les Sigur Ros y ont installé leur studio, que les Múm en ont fait de même et que tout le monde là-bas parle d'une nouvelle découverte ? Un jeune homme d'une vingtaine de printemps seulement dont on dit monts et merveilles, un auteur dont il se murmure qu'il serait un paradoxe à lui tout seul doublé d'un véritable diamant brut. Surdoué, précoce et collaborateur des bûcherons teutons d'Heaven Shall Burn au sortir de l'adolescence, Olafur Arnalds, puisque c'est de lui dont il s'agit, est un compositeur multi-instrumentiste d'inspiration... classique et contemporaine. Comme quoi, on peut collaborer avec un groupe de metal bien bourrin et se nourrir du raffinement intemporel de l'oeuvre d'un Arvö Part ou d'un Max Richter. C'est aussi ça avoir le talent de coucher sur une partition des musiques qui savent repousser les frontières, faire oublier les codes et conventions pour aller à l'essentiel...
On cède alors à la curiosité et on se laisse instantanément envoûter par "0040" (tous les morceaux d'Eulogy for evolution sont identifiés par une série de chiffres...). Cordes célestes, mélodies scintillantes, quelques accords de piano qui courent le long de notre épiderme, cajolant notre âme et libérant un fluide harmonique qui génère en nous des émotions troublantes ("0048/0729"), on est déjà sous le charme. "Classique" d'inspiration, moderne de part son écriture, (les deux notions n'étant définitivement pas incompatibles), ce disque est un peu le fantasme de tout mélomane désireux de rester en prise directe avec le réel, de ne pas sans cesse avoir l'esprit tourné vers le passé. Des compositions au souffle mélodique d'un Anton Dvorák, des panoramas musicaux sur lesquels l'association piano-violons fait des merveilles, renvoyant à la contemplation des paysages enneigés de son Islande natale, Olafur Arnalds fait dès son premier essai preuve d'une maturité ahurissante et démontre sans l'ombre d'un doute que les échos plus que flatteurs qui enveloppent sa musique n'ont rien d'usurpés. Ce piano qui nous plonge dans un cocon émotionnel sur "1440" malgré quelques esquisses mélodiques parfois naïves (il faut bien trouver quelques défauts...), ces crescendo passionnels qui enflamment "1953", cette sensibilité à fleur de peau qui marque les esprits sur "3055" où Olafur s'essaye au post-rock dynamique avec une élégance rare, tout ou presque est ici mesuré, porté par une écriture à la fois intimiste et fiévreuse. Quelques tentations plus expérimentales sur "3326" et les cordes qui semblent se battre en duel(s), avant un dernier morceau où l'islandais ose fusionner des élements rock heavy à ses arrangements post-classiques, comme les réminiscences d'un background métallique qui seraient venues s'insinuer bruyamment dans son esprit de compositeur. Alors que le temps s'est déjà arrêté lorsque s'égrène les dernières notes de "3704/3837", Eulogy for evolution, s'affirme définitivement comme l'oeuvre d'un surdoué qui, quarante minutes durant, nous aura fait vivre un véritable rêve éveillé...