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Numéro :
Mag #40
40ème numéro et un peu de renouveau avec l'apparition de la couleur dans le mag' ! Dingue ça... Au sommaire tu retrouves des tas d'articles, d'interviews et de reviews live sur plus de 120 pages avec, entre autres... Marcel Et Son Orchestre
Quasiment un an jour pour jour après le lancement du ténébreux Smote reverser, la bande du stakhanoviste américain John Dwyer remet le couvert avec Face stabber, leur 22ème album depuis 2003. Et ce n'est pas pour 40 minutes puisque le disque contient 1h20 de musique à travers 14 titres (dont un comptant une vingtaine de minutes). Alors, soit le groupe en garde beaucoup sous le pied, soit la phobie de ne plus être sur la route ou en studio est trop forte, ou autre explication bancale : ces types sont des cyborgs du son. Franchement, on n'est pas loin de le croire vu le résultat absolument magique et de classe mondiale obtenu sur ce dernier méfait des Oh Sees.
Si Face stabber est si long, c'est tout simplement parce qu'il rassemble en son sein un nombre important de plages faites d'improvisation sous contrôle, que sans doute certains qualifieront sans retenue "d'expérimentales", pour que le résultat colle au mieux aux prestations scéniques de cette formation à deux batteurs, à l'image de "Scutum & scorpius" qui pendant 14 minutes laisse défiler notes sur notes à la fois furtives et étirées. Mais très souvent, ces jams, au sein desquels la basse ne respecte même plus les silences, se retrouvent à l'intérieur de formats beaucoup plus courts où des instruments comme le saxo ("The experimenter") ou le mellotron ("Henchlock") s'expriment sans retenue. Oh Sees n'a pas tout chamboulé non plus, le groupe se sent confortablement bien dans sa formule 70's teintée de krautrock ("The daily heavy", la très CANienne "Snickersnee"), de rock psychédélique ("Fu Xi", "Psy-ops dispatch") et de heavy-punk ("Gholü", "Heartworm") sans refouler d'autres styles comme le funk et le prog-rock par exemple, ou même l'ambiant avec le mystique "Captain loosely" !
Cette nouvelle galette, qui rend hommage au guitariste Greg Enlow (membre de Living Grateful et The Strange Boys) décédé en mars dernier à l'âge de 33 ans, est intense et se démarque aussi et surtout par un équilibre imparable dans la variété des sons (une douzaine d'instruments), dans les types de compositions (longues, courtes, avec et sans impro), et dans l'approche des ambiances fournies (dansantes, hypnotiques, violentes, calmes...). Une attention de la formation pour ses auditeurs ou fans afin de leur montrer que dans la continuité, il est toujours possible d'éviter l'écueil de la redite. Et de prouver par la même occasion que le rock n'a jamais été aussi vivant.
C'est assez dingue de se dire qu'on inaugure la première présence sur nos pages d'un groupe aussi incroyablement bon que Oh Sees, connu auparavant sous le nom Thee Oh Sees, OCS ou encore The OhSees, même si on vous en avait touché quelques mots lors de notre reportage à Dour en 2013 pour vanter les mérites scéniques des Américains. Et c'est encore plus inexcusable, car Smote reverser est leur 21ème album en 15 ans !!! Oui, c'est l'une des particularités de cette formation menée par le stakhanoviste John Dwyer qui met KO Mike Patton (je pourrais en citer d'autres) en terme de productivité, allant jusqu'à sortir deux albums par an quand il a un peu plus de disponibilité. Le pire, c'est que c'est rarement décevant et le dernier en date (qui ne le sera peut-être plus quand vous lirez ces lignes) n'échappe pas à la règle. Une bombe psyché et prog-rock qui fera osciller vos membres et travailler vos neurones tant l'intensité musicale est de mise.
On ne s'amusera évidemment pas au jeu des comparaisons, du top album ou je ne sais quelle autre lubie ou débat sur les OCS. L'objectif ici est de vous convaincre d'écouter un "autre" très bon album de la bande de John Dwyer dont la pochette d'un esthétisme exquis annonce que tout ne sera pas saint dans cette galette. Et en effet, les Oh Sees, apôtres d'un garage rock teinté de psych-prog et de kraut, nous font terriblement repenser à une décennie où cette musique étant qualifiée de celle du diable. Entourés de membres experts (dont Thomas Dolas aux claviers), la figure de proue du combo a de quoi batifoler pendant une heure avec sa guitare avec ses sempiternels soli ténébreux ("Anthemic aggressor" est en une belle preuve). Et au delà de compositions majoritairement portées sur le travail des guitares, Smote reverser laisse une place également prépondérante aux claviers (sur l'inaugurale "Sentient oona", le ton est déjà donné), qu'ils soient présents dans les rythmiques ou en lead ("Enrique el cobrador").
La magie de cet album réside dans la force et la qualité de ses titres variés et à l'esprit, qui peuvent être autant directs que quasi expérimentaux, d'un caractère placide puis tendus jusqu'à susciter l'hostilité, ou peuvent laisser s'évader une mélancolie profonde comme ne jamais laisser en transparaître. Le tout, joué bien évidemment avec éclat, se révèle être l'un des sortilèges enchantés de 2018 à posséder absolument dans sa discothèque. Mais à quoi carbure John Dwyer pour ainsi maintenir cette inspiration inaltérable ?
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