Rock Rock > Ogmasun

Ogmasun / Chronique LP > Into the void

Ogmasun - Into the void Un peu moins de quatre années nous séparent du remarquable Out of the Cold, Ogmasun a donc pris son temps pour composer et enregistrer les deux gigantesques titres qui forment ce nouvel album (plus de 35 minutes de musique !) où ils affirment leur envie d'exploration. On oublie les éventuelles caractéristiques métal (ou hard) pour être franchement rock (même avec les saturations) avec des sonorités chères aux années 70 (l'orgue de "Space bears chilling in a hot spring") et des constructions résolument prog' avec ce qu'il faut d'expérimentations et de riffs qui traînent ("Cote 304") pour étirer au maximum deux morceaux qui n'ont pas grand-chose de drone et à peine un poil de doom/sludge. À cheval entre post et prog mais jamais au galop, les Suisses travaillent les ambiances et marient les séquences là où d'autres identifieraient plusieurs titres. Épris de libertés, le quintette n'en fait qu'à sa tête et, de par sa maîtrise, joue avec nos nerfs et notre niveau d'excitation en étant capable de muscler radicalement une partie sans dénaturer l'esprit du titre. Les deux plages sont assez différentes, la première plus excentrique (voire un peu psyché), la seconde plus puissante et oppressante, mais je suis bien incapable de dire laquelle je préfère tant les deux sont intéressantes...

Publié dans le Mag #39

Ogmasun / Chronique LP > Out of the cold

Ogmasun - Out of the cold Rock/métal instrumental, c'est vague comme définition mais pour s'attaquer à Ogmasun, mieux vaut commencer doucement, un peu comme eux entament Out of the Cold. Mais comme leur propos se durcit rapidement (et par "propos" j'entends musique, hein, petit vicieux surexcité par un riff bien léché), il me faut moi aussi rentrer dans le dur et oser le terme "prog", plus adéquat que "post". Car bien qu'étirés (trois sur quatre dépassent les 8 minutes), leurs morceaux vont quelque part, progressent, vivent, racontent une histoire et ne cèdent pas à la tentation de faire tourner en boucle les mêmes idées. Amateurs de distorsions, les Suisses jouent de la pédale pour obscurcir les ambiances et leur donner une teinte un peu seventies, on est en effet plus proche dans le son d'un certain "hard rock" que du métal ou du post-hardcore moderne. Rond, granuleux, abrasif mais pas pour autant "stoner", Ogmasun fait son truc et le fait bien car aussi complexes et aventureux que sont ces quatre pièces ("Cutty sark, Pt. 1" n'a d'ailleurs rien à voir avec les trois autres), on se retrouve piégé... avec le sourire.