Rock Rock > The Offspring

Biographie > The Offspring

L'histoire de The Offspring commence en 1984. 2 potes, Dexter Holland (Bryan Holland) et Greg K (Greg Kriesel) décident de monter un groupe pour faire comme Social Distortion qu'ils adorent. Dexter chante et tient une guitare, Greg joue de la basse et 2 autres types font le reste. Nous sommes en 1984 et Manic Subsidal est né. Leur batteur, encore étudiant, ne peut assurer tous les concerts qu'ils font dans leur région, le fameux Orange County de la SOuth CALifornia, est remplacé par Ron Welty. Ils changent également de guitariste, l'ancien étant remplacé par Noodles (Kevin Wasserman) qui est alors agent d'entretien dans une école. La formation d'origine est à moitié transformée et change de nom pour devenir The Offspring.

A force de concerts, le groupe acquiert une petite réputation dans le milieu de la glisse californienne (skate et surf). Ils enregistrent un album sur un label indépendant Nitro Records en 1989. Mais cet album éponyme reste confidentiel. Qui s'interesse au skate-core en 1989 ? Pourtant cet album est merveilleux, plein de fraicheur et de punch ! De "Jennifer lost the war" à "Kill the president" le style The Offspring est déjà là. "Teheran" prouve qu'ils savent écrire et qu'ils ont des idées, un jour ce groupe cartonnera... (facile à dire 10 ans après...)

3 ans plus tard, on retrouve The Offspring chez Epitaph, THE label punk et indépendant par excellence. Mais 92 est l'année du grunge, Nirvana réveille le monde entier, le "grand public rock" découvre une nouvelle forme de musique et ne jure plus que par elle. Ignition possède pourtant tout pour réussir, mais il n'est pas encore l'heure... Et quand on le réécoute aujourd'hui, on se rend compte que dans "No hero" il y a tout The Offspring de résumé ! La construction, les solos, le chant, les paroles, tout ce qui caractérise The Offspring est présent sur ce titre. "Dirty magic" fait office de répétition générale avant un "Amazed" que nous ne découvrirons que bien plus tard ... Et que dire des "Kick him when he's down" ou "Get it right" qui ont déjà le goût et l'apparence d'un certain Smash...

1994, Kurt Cobain est mort en laissant derrière lui une génération qui a soif d'une musique qui met la pêche et qui veut sécher ses larmes. Smash qui ne devait être qu'un album de néo-punk parmi tant d'autres apparaît comme le remède à la mélancolie ambiante. Plusieurs titre servent de musique de fond à des K7 de glisse et petit à petit Smash se vend et se fait connaître. Et puis "Come out and play", "Self esteem" et "Gotta get away" sont matraqués à la radio et l'album fait un carton mondial. Offspring, amputé de son The, nous offre un album tout à fait dans leur style, tous les titres sont des bombes, seul "Something to believe in" me semble en deça de la qualité générale. Et Smash est tellement bon qu'ils vont bientôt nous le resservir...

Le succés des jeunes keupons Californiens arrive jusqu'aux oreilles des grosses maisons de disques, les "majors", l'ennemi n°1 de l'esprit punk, et Columbia/Sony achète les droits du prochain The Offspring. L'album qui s'appelle Ixnay on the ombre sort en 1997 et est descendu par la critique et les purs skate-coristes qui n'imaginent pas que Offspring est resté (et redevenu) The Offspring. L'album était attendu, Dexter se coupe les cheveux, le marketting est-il plus fort que la créativité ? Car le groupe reste punk, en témoigne la présence de Jello Biafra (Dead Kennedys) sur "Disclaimer" et "Intermission", deux plages dédiées à la déconne. Parce que The Offspring a innové, ils sont punis. Et pourtant leur style est toujours là ("The meaning of life", "All I want", "Leave it behind"), on a le droit a d'excellents titre comme "Mota" et d'autres forcent le respect ("Gone away" et "Amazed"). Mais bon, les critiques se déchainent et c'est vrai que "Change the world", "Way down the line" et "Don't pick it up" sont des grosses daubes. The Offspring est dés lors sujet de plaisanterie...

Pas facile alors d'enchaîner, penseriez-vous... Pas pour The Offspring qui est sûr d'être resté intègre et fait ce qu'il veut. Et en novembre 1998, Americana sort, presque dans l'indifférence, la presse s'est désolidarisée de la bande de Holland qui nous offre pourtant un bel album. Ce cinquième est la somme des 4 premiers avec des "Have you ever", "Walla walla" qui devrait satisfaire les skateurs en mal de nouveau punk... Mais comme "Pretty fly", le single choisi, fait, à mon avis, trop "single à la The Offspring", la sauce aura du mal à prendre, dommâge...
Cà, c'est ce que je croyais à la sortie de l'album, et j'avais tout faux puisque 6 mois aprés, les clips de The Offspring tournent à plein régime sur les chaînes "spécialisées", l'album fait un carton bien mérité et que la tournée est sold out. Même le petit rappeur qui apparaît dans les 2 clips est en passe de devenir une star... Les AMEricains RICANent, moi aussi.

Conspiracy of One sort en novembre 2000, le carton est assuré au niveau des ventes puisqu'Americana est encore dans tous les esprits ! Restait à gouter au skeud pour voir que faisait nos keupons favoris (Green Day ayant pris un sacré virage avec leur Warning:). Et là, c'est une très bonne surprise ! Bon, okay, The Offspring ne révolutionne pas le genre, trouve toujours des plans faciles et pas très intéressants ("One fine day", "Original prankster") mais fait toujours d'aussi bonnes chansons qui carburent au super ("Conspiracy of one", "Come out swinging", "All along") et se réessayent au plus calme comme sur "Denial revisited" ou "Vultures". Bref, The Offspring reste égal à The Offspring sans tomber dans la rengaine, si ça, c'est pas super fort... A côté de ça, les californiens se sont mis au multimédia et ont pondu un super extra sur le CD, 4 clips, du live, du karaoke, des belles images et le tout avec le sourire. Que demander de plus ?

Voilà brièvement racontée l'histoire de The Offspring, groupe qui a marqué de son empreinte les années 90. Groupe dont la trajectoire est indissociable de celle de Green Day, leurs potes de toujours qui ont connu presqu'exactement la même histoire (avant que Green Day ne se tournent davantage vers le rock...).

The Offspring / Chronique LP > Let the bad times roll

The Offspring - Let the bad times roll Le punk-rock, c'est comme le congélateur, ça conserve. On vient de célébrer les 40 ans d'existence de Bad Religion dans le dernier MAG du Fenec (#47), Green Day va bientôt souffler ses 35 bougies en conservant le line-up originel, et NoFX approche de son gâteau d'anniversaire pour 4 décennies. Je ne parle même pas de The Descendents, qui ont traversé 6 dizaines d'années en restant la même bande de potes. A ce niveau-là, ce n'est plus un groupe, c'est à la vie à la mort. Et dans la famille des groupes de punk rock qui empilent les années comme Fat Mike les concerts, il y a un autre quarantenaire, c'est The Offspring. Pas les moins connus, je le concède. Les Californiens qui proposent cette année 2021, un nouvel album presque 10 ans après Days go by. Pourtant en gestation depuis pas mal de temps, les tournées, le changement de label (exit Columbia Records, bonjour Concord Records) et le Covid ont bien fait traîner la finalisation de Let the bad time roll. Et comment c'est donc, après tout ce temps ?

Eh bien The Offspring n'a pas changé et tient à le faire savoir dès le premier track de l'album : un petit riff de guitare, le chant direct en intro accompagné par la guitare qui tourne sur 4 accords, la batterie empile sur un rythme binaire, petite montée et on déroule à fond jusqu'au refrain (The roots, the roots, the roots of America..), refrain qu'on peut reprendre en cœur avec autant de facilité que Greg Graffin pour trouver une noble cause à défendre, tout ça, plié en 2 minutes 40. The Offspring fait toujours du punk rock à l'ancienne, et veut rassurer ses auditeurs. C'est un peu comme chaque nouveau film de la sage des Fast and Furious, faut que ça commence par une poursuite en bagnole, pour pas trop bousculer le fan. Pour ensuite rappeler qu'ils aiment aussi la jouer plus rock, et qu'ils savent claquer un single imparable, "Let the bad times roll" est là. Après, dans les 10 titres restants, il y a du bon, des tracks qui claquent, du punk-rock old school qui envoie vite et bien, aux refrains entrainants et au chœurs enflammés. Et quand on calme un peu le métronome, on peut apprécier un "Coming for you" bien rock ou un "We never have sex anymore" qui a plusieurs particularités : d'abord d'avoir invité quelques cuivres, ensuite d'avoir ajouté quelques notes plus swing et enfin de proposer une version alternative chantée entièrement en français (rebaptisée "Guerre sous couverture", elle n'est présente uniquement en ligne ou en bonus sur la version Jap de l'album). Et on trouve aussi du moins bon comme ce "Gone away" qui ressemble à s'y méprendre au "Mad world" de Gary Jules mais en moins bien ; ou encore ce cover de "Dans l'antre du roi de la montagne", musique de scène du XIXème siècle, que si tu ne connais pas le titre, tu reconnaitras évidemment l'air ; ou ce "Lullaby" qui vient clore l'album et qui n'est qu'une étrange version minimaliste du single de l'album "Let the bad time roll", avec une phrase répétée en boucle sur quelques arpèges de guitare. Le genre de truc qu'on colle habituellement en fin du titre original, pour terminer sur une autre tonalité. Mais heureusement ces deux dernières initiatives ne durent chacune qu'une minute.

En conclusion, pour ce nouvel LP de 10 titres, on retrouve The Offspring, qui démontre qu'il fait toujours partie des tauliers, même si cet acte de présence se fait sans prise de risque et dans un certain confort.

Publié dans le Mag #48

The Offspring / Chronique LP > Splinter

the offspring : splinter Mais qu'est-ce qu'ils leur ont fait ? C'est la question que je me pose quand je lis 4 pages consacrées à la médiocrité d'un groupe... si c'est toujours plus facile de casser des groupes qui marchent que d'encourager ceux qui ne marchent pas encore, ça n'explique pas tout... Surtout que The Offspring existait bien avant "Come out and play", peut-être sont-ils agacés d'avoir encore raté en son temps l'essor d'un "nouveau mouvement rock" (juste après avoir raté le grunge, avant de louper complètement le néo et en étant en train de passer à côté de "l'émo") et justifient-ils ce raté pas "c'est mauvais alors on en parle pas, reparlons des Beatles...". Ou alors est-ce pour ce terme "punk", je suis né en 77, ça fait de moi un fils du punk ? Certainement pas, pas plus que The Offspring qui n'a jamais revendiqué une filiation directe avec les Clash ou les Pistols dans leur style, des influences sur l'écriture des textes à leurs débuts, écouter ces groupes, oui, mais de là à vouloir refaire la même chose 15 ans après c'est une autre histoire ! Et si en 1989, l'auteur de l'article avait écouté "Kill the president", il aurait pu les accuser de pomper l'idée contestataire de "God save the queen" ! Sauf que The Offspring est un groupe californien plus intéressé par la plage que par la révolte sociale, qui se borne à écrire des chansons efficaces, à peine plus compliquées que les standards punks de la "grande époque" et de vendre des millions d'albums à l'heure où d'autres punks se réunissent dans des parcs pour donner des concerts événements lors de reformation incomplète... et purement financières ? Reste cette question, pourquoi tailler un groupe qui a réussi ? Et surtout pourquoi aujourd'hui, quand sort Splinter, l'album le plus intéressant depuis Smash ? D'où vient cette rancune ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi ne pas mettre son énergie dans les jeunes groupes qui n'ont pas cette couverture médiatique ? C'est qu'il faut savoir ce qu'il se passe sur le terrain aujourd'hui pour en parler, ce n'est pas en restant dans son salon à écouter Elvis en son 6.1 SACD machin qu'on se tient au courant des rock et folklore actuels, c'est tellement plus facile de comparer un passé révolu à un présent actif. Les anciens combattants devraient prendre leur retraite définitivement ou ouvrir des musées...

Pourquoi une telle réaction de ma part ? Tout simplement parce que Splinter est certainement le meilleur album du combo californien depuis Smash, je sais, je l'ai déjà dit... En une trentaine de minutes et à peu prés 12 titres, The Offspring s'offre une cure de jouvence nous rappellant aux bons souvenirs de leur tout premier opus éponyme ! "The noose" introduit la grosse frappe de Josh Freeze (A Perfect Circle mais surtout The Vandals, ils sont punks eux non ? et un batteur de studio hors pair) qui a remplacé Ron Welty au pied levé, ce break sur un riff qui relance la machine, ce son, nous revoilà replongé en 1989. Oui, The Offspring ne se casse pas le cul à faire évoluer sa musique, mais depuis quand les (néo)punks cherchent-ils à faire évoluer leur style ? Les "Lightning rod" (excellent) et "Da hui" sont du même tonneau, jouissifs donc ! Fidèle à lui-même, le combo place des choeurs (pas toujours du meilleur goût : "Long way home", "Never gonna find me"), un titre "calme" avec un "Race against myself" assez réussi, et deux titres qui sortent de l'ordinaire avec le cuivré "The worst hangover ever" et le décalé "When you're in prison". A côté de tout cela, ils fournissent une cargaison de tubes en puissance qui raviront les kids et les radios : "Hit that", "(Can't get my) head around you" et "Spare me the details" ont le même potentiel que les tubes des 3 derniers opus.
Ainsi, Splinter offre un éventail large de ce que sait faire The Offspring avec de gros clins d'oeil à The Offspring sorti il y a prés de 15 ans ! En bonus CDRom, on a le clip de "Da hui", le commentaire dudit clip, des images de l'enregistrement, la visite des studios, deux mp3 (dont une version hawaïenne de "The kids aren't alright" !), des fonds d'écran... des bonus gratuits qui raviront les amateurs et ne feront pas chier ceux que ça n'intéressent pas qui ont certainement mieux à faire.