Rock Rock > Off Models

Off Models / Chronique LP > Familiar strangers

Off Models - LP2 Les taupes modèles isèrhodanien.nes reviennent en force mais surtout en beauté, présenter leur nouveau catalogue pour la saison automne-hiver 2022-2023. Si le groupe vous est étranger, il ne va pas le rester bien longtemps et comme moi, vous allez vite être familiarisés avec son univers et conquis par la même occasion. Y a pas à tortiller, quand des punks font de la pop, ça défonce bien plus que l'inverse ! Peut-être suis-je dans de trop bonnes dispositions, ayant beaucoup aimé leur EP K7 en 2016 (j'ai pas de lecteur mais y avait un dessin de la tête d'Homer Simpson sur la jaquette, évidemment que je l'ai chopée !) et Never fallen in love le premier LP en 2019 mais lancez donc "2011", qui ouvre Familiar strangers et dites-moi que je n'ai pas raison. Pourtant, c'est l'année où j'ai perdu mon meilleur pote à cause de cette saloperie de crabe et que mon ex s'est barrée, alors c'était pas gagné d'avance. Remarque, on n'est pas si loin du mood du disque et c'est en tout cas clairement le titre le plus efficace, le plus catchy qui a été mis en premier. Histoire de nous happer direct, ou plutôt nous séduire car point de violence ici, on consent tout à fait à se laisser embarquer par les guitares cristallines de Fabrice et Kévin (qui s'autorise aussi parfois quelques nappes de synthés) et la rythmique envoûtante de Louis et Léo, sur lesquelles se pose la voix langoureuse d'Anne, qui n'a jamais aussi bien chanté. Elle nous partage ainsi tout son spleen, « entre histoires d'amour déceptives et vacances à la plage », dixit la bio, dans une atmosphère musicale où règne une sorte de mélancolie naïve et joyeuse.

Si "2011" est le tube de cet album, bénéficiant en outre d'un clip, de nombreux autres titres tirent leur épingle du jeu, comme les tout aussi entraînants "Lies a bell", "Before you die" ou les plus intimistes "The artist", "Lisa's eyes", "Drama club", qu'on peut rapprocher de ce que fait par moments Colleen Green, en mixant des influences garage avec des sonorités plus post-punk 80's. J'adore la Californienne (cf. la rubrique HuGui(Gui) du mag 49) donc si je la cite, c'est qu'on a affaire à de la très bonne came. Par contre, j'ai pas du tout compris le dernier morceau éponyme, sorte d'instru hypnotique sur lequel parle une voix féminine en italien, tel un monologue, à la Microfilm... Off Models, si vous me lisez, je veux bien des explications.

Publié dans le Mag #53

Off Models / Chronique LP > Never fallen in love

Off Models - Never fallen in love Leur K7 éponyme a suffisamment fait remarquer les Off Models pour que notre vœu soit exaucé, ils sortent un album ! Et il est dispo en CD via plusieurs labels ! Tu n'as donc plus aucune excuse pour passer à côté de leur indie rock et du charme de la voix d'Anne, plus douce que celle des Buzzcocks, à qui le titre fait un clin d'oeil. "Never fallen in love" est une compo qui a déjà vécu mais tu n'en retrouves qu'un autre déjà présente sur le EP spécialement sorti pour leur tournée et donc c'est bel et bien du son frais auquel on a droit. Enfin, frais, mais pas de toute jeunesse puisqu'une des principales ambiances est celle des années 80, entre sonorités distordues (peut-on parler de proto-pop-noise ?), basse sourde qui s'oppose aux guitares claires et joyeuse insouciance qui donne du rythme et des mélodies accrocheuses. L'ensemble est très homogène, il permet de renforcer la construction de l'identité du groupe et de se laisser porter par les titres sans rester bloqué sur une faiblesse (ou s'exciter pour un méga tube, encore que "Not what you think" m'a bien tapé dans l'oreille). Signature, jolie tournée, bel album (avec deux artworks assez opposés), Off Models confirme tout le bien qu'on pensait d'eux !

Publié dans le Mag #37

Off Models / Chronique EP > Off models

Off Models - Off models En mars 2016, il y a encore des groupes qui sortent des K7. Et pas pour vendre un truc collector de plus, non, pour partager leur musique. C'est le cas de Off Models qui s'offre également à toi en version numérique au cas où le mot "walkman" te semble sortir d'un film historique. Pas de nom pour ce premier cinq titres mais de la pop-rock bien rythmée emmenée par la voix d'Annita, une voix qu'elle casse légèrement pour faire varier le grain et accentuer l'ambiance eighties (cette petite reverb). Pour autant, le son est chaleureux et comme le quintet n'est pas avare de riffs et de gimmicks, on n'a pas beaucoup le temps de disserter sur telle ou telle influence (on peut remonter jusqu'aux sixties sans souci), embarqué que l'on est par l'enchaînement des plages (quand un morceau arrive à 3 minutes, c'est qu'il est long). Du rythme, des sons travaillés, des mélodies, du punch, que demander de plus au quintet ? Un CD ? Ou un vinyle... Et des concerts bien sûr.