Ce qui est bien avec le W-Fenec, c'est qu'avec tout ce qu'on reçoit comme productions sonores, en plus de nous enrichir les conduits auditifs, parfois, ça nous permet de se coucher le soir en étant un peu moins crétins que la veille. J'en veux pour preuve ce deuxième EP d'Octarine, nommé Hourvari. Hourvari ? Ques aco ? le nouveau cri du marsupilami ? Le nom d'une divinité shamanique ? Un bled paumé en Asie centrale ? Rien de tout ça, hourvari est un nom commun français qui signifie vacarme, tapage, agitation confuse, une sorte de fusion entre cri de chien et charivari. Un synonyme de ramdam, chambard. Et au-delà d'apprendre un mot qui me permettra de briller en société ou lors d'un prochain concert de mauvais death, où je pourrai alors m'écrier : "Dis donc, quel pénible hourvari, ce Massacra Morbid Devil", c'est effectivement un terme, hourvari, qui colle bien à ce nouvel opus d'Octarine, parce que celui-ci, il est particulièrement intéressant.
Pour Octarine, on les connaissait déjà avec leur deuxième production, Doxa, sortie en 2015 (cf Mag #35 ), un EP de 4 titres au rock atypique, un peu inclassable, mais avec ce qu'il faut d'électrique, puissant et inventif. Ce nouvel EP suit la même ligne directrice, grosse guitare, grosse section basse batterie, un peu plus métal, mais toujours en mode alternatif. Helmet en plus déluré. En même temps, avec David Castel aux manettes (Manimal, Psykup, Lysistrata,...), et avec comme les membres d'Octarine qui viennent de Toulouse, ça fait deux bonnes raisons de tomber dans ce réseau tentaculaire de musiciens qui aiment se retrouver sur toujours plus de projets différents. Pour preuve, les gugusses d'Octarine sont aussi chez Spleenarium, The Deniro's, Westego, Neshez. Bref, ce n'est plus un collectif, c'est une affiche de festival. Et parmi toutes ces déclinaisons, Octarine se démarque avec talent, sur ces 5 titres de charivari musical, un métal assez alternatif pour se démarquer de la meute, et assez cohérent pour ne pas tomber dans l'expérimental indigeste. Mazette, mais c'est un Hourvari de fort belle facture !
Publié dans le Mag #51