L'objet - Plank Difficile de qualifier la musique de L'objet tant elle pioche à droite et à gauche avec pour - retiens ta respiration, c'est bon relâche -... objet la singularité. Toujours est-il que l'ensemble est mécanique et hypnotique, tendu et racé, efficace et immédiat; et Plank envoute dès les premiers instants. "Herbie", le premier titre augure déjà du très haut niveau. "Herbie" parce que Herbie Hancock ? Ich weiss nicht. En tout cas, la musique de L'objet enivre comme une énorme bouffée d'une cigarette au gazon que l'on se délecte d'expirer de nos poumons. La rythmique est sèche et bucheuse, saupoudrée de mélodies subtils qui chopent les oreilles, le chant est très vague-froide et, on le verra par la suite, n'interviendra qu'à une seule reprise... On adhère d'emblée et accueille les autres pistes avec la même envie de découvrir Plank. Surtout que ce niveau, dont je te parlais plus haut, va se maintenir jusqu'au terme des 6 pistes. "O Jim" sent les mêmes influences (Tortoise et Slint pour le squelette rythmique, Sonic Youth pour les salissures) mais avec la digestion nécessaire pour qu'au final, on y pense jamais. Chez L'objet, on époussette soigneusement derrière son passage en faisant bien attention de ne laisser aucune empreintes digitales. Le morceau se termine sur une tension malmenée assez délectable et en poursuivant, on s'aperçoit rapidement que toutes les étapes de Plank ont quelque chose de spécial à offrir. Que ce soit les atmosphères éthérées de "Plateau", la redite d'"Herbie", les "tribalités" de "360" (la trame rythmique me fait penser au "Gyroscope" de Boards Of Canada), on a là une pièce aboutie de A à Z, transpirant la passion des musiciens. Bref, la musique est excellente. La pochette et le vinyle sont très classieux. Un sans faute. Avec l'énergie du live, il doit se développer un truc pas anodin avec Plank.